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Je le savais. Je m'y attendais. J'avais brisé plusieurs règles de la prison. Mais je ne pouvais pas rester calme. Cette ordure avait osé poser la main sur moi, pour qui il se prenait pour faire une chose pareille !?

Je ne faisais rien et me laissais trainer dans les couloirs devant les autres détenus. Je savais à quoi m'attendre et je m'étais emporté. Les gardes semblaient énervés et n'étaient pas délicat avec leurs gestes. Ils me jetèrent littéralement dans cette minuscule pièce. C'était comme le premier jour de ma venue, ils se foutaient de moi. Je vis une dernière fois la lumière avant de me retrouver dans le noir. La serrure fit un énorme bruit et les pas s'éloignèrent.

J'étais seul et je pouvais seulement entendre ma respiration saccadée. J'étais toujours en colère. Je repensais sans cesse à ce geste. J'avais toujours la sensation d'avoir sa main sur moi. Cette main dégoutante qui avait fait d'horribles choses m'avait touchée.

Je serrais les poings avant de soupirer fortement. J'essayais de me calmer progressivement. Rester dans cet état pour une longue durée ne servirait à rien à part m'ennuyer. J'étais impuissant. De plus, je ne savais pas pour combien de temps j'étais là. Peut-être, cinq jours, une semaine, un mois ? Ça allait être compliqué. À l'avenir, je devais faire en sorte de ne pas réagir au quart de tour. Mais d'un côté, je voulais me battre. Il y avait beaucoup trop d'injustice. J'avais fini en prison pour quelque chose que je n'avais pas commis, c'était également le cas maintenant. Les vrais coupables s'en sortaient et un innocent prenait à leur place. Cela ne faisait que nourrir ma rage.

Je ne saurais dire depuis combien de temps j'étais là, la notion du temps n'était plus en ma disposition. Je ne voyais seulement qu'un gardien qui me ramenait de la nourriture, de quoi me tenir en vie et un peu de lumière lorsque je mangeais. J'étais misérable, je n'arrivais pas à me reposer, ce qui était normal puisque je ne pouvais pas m'allonger. La pièce était beaucoup trop étroite. Je voulais sortir de cet endroit, rester confiner ici était comme de la torture.

Je ne pouvais rien faire d'autre à part penser. C'était ennuyant. Je pensais de temps en temps au patron du bloc. Il m'avait dit de faire attention. C'était pour ça ? Mais comment pouvait-il savoir que le jour même j'allais finir en isolement ? C'était impossible. Il m'avait prévenu et j'ai quand même réussi à être ici. Étais-je descendu dans son estime ? N'importe quoi, je n'étais qu'un criminel à ses yeux. Pourquoi je pensais à ce genre de choses, c'était complètement absurde. Rester ici avait des effets sur moi, je venais à en dire des choses inimaginables.

Quelque temps plus tard, la porte s'ouvrit. Je fermais légèrement les paupières, la lumière agressait mes yeux.

_ C'est fini, après une semaine, tu retournes dans ta cellule, dit le gardien avant de me mettre les menottes.

Cela ne faisait qu'une semaine ? Je pensais que c'était beaucoup plus que ça. Le temps passait si lentement que je ne voulais plus revenir ici, c'était comme si je vivais au ralenti. Il fallait que j'évite de faire des choses qui puissent me faire atterrir ici.

Il me guidait dans les couloirs et je pus enfin revoir la lumière. Les rayons du soleil s'abattirent sur mon visage avec une vague de chaleur qui faisait du bien. C'était une sensation agréable, mais elle fut de courte durée, j'étais de retour dans ma cellule. Le gardien me libéra et partit.

_ 4207 ! Enfin, tu reviens. Je m'ennuyais seul.

_ Pourtant tu étais seul avant mon arrivée.

_ Disons que je me suis habitué à ta présence.

_ Hmm, dis-je en me dirigeant vers mon lit.

J'étais fatigué, quelques heures de sommeil ne serait pas de refus, mais je n'avais pas le droit pour l'instant. Heureusement pour moi, la nuit approchait et j'allais pouvoir me reposer.

Jail | Eruri |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant