Chapitre 3

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   Frotter, ajouter du produit nettoyant puis de nouveau frotter et encore frotter.
C'est ce à quoi rime de laver des vitres. Amélie enchaine ce genre de tâche tous les jours.
Alors qu'elle s'affairait à la tâche durement, un garde royal avance vers elle, se stoppe nettement selon les exigences de l'armée puis lui annonce qu'elle est attendue dans la salle du trône dans l'immédiat. Étrange, se dit-elle, ce n'est pas anodin d'être convoquée dans cette salle très officielle.

Amélie se rend donc dans la salle du trône, comme on le lui avait demandé. Une fois devant la gigantesque porte menant à la salle  elle respire un coup, nerveuse et entre.

Le Roi est adossé sur l'imposant bureau à la droite d'Amélie, sa femme se trouve dans le coin à côté de la bibliothèque, en retrait, les bras croisés, le regard froid et la tête haute, comme à son habitude.
Leur fils, lui, est assis sur le canapé vert foncé, les jambes croisées et un regard bienveillant pour Amélie. Derrière lui, une baie vitrée sur tout le mur laisse admirer la majestueuse vue sur Helarya. La jeune femme jette un œil au royaume et L'Académie, qui paraît minuscule à cette distance, accroche son regard. Qu'est ce qu'elle rêve d'entrer là-bas !

Elle salue enfin la famille royale d'une révérence comme elle le doit et le Roi s'approche d'elle.
Elle sent une goutte de sueur couler dans son dos, malgré elle.

- Amélie ! Dit Éric en posant ses deux mains sur les épaules de la jeune femme.
- Pas besoin de révérence, tu le sais très bien. Ajoute-t-il avec un regard bienveillant, même si il sait qu'elle continuera à faire une révérence au roi et à la reine.

Amélie hoche tout de même la tête poliment sans prononcer un mot tandis qu'Eric secoue la tête, amusé.

- Assieds-toi je t'en prie. Dit-il à Amélie.

Celle-ci obéit et rejoint Charles sur le canapé. Elle s'assoit calmement, maîtrisant sa nervosité de plus en plus grande, malheureusement elle croise le regard de la Reine et se ratatine au fond du sofa du mieux qu'elle peut.

Le Roi se place devant la baie vitrée et commence son discours :

- Amélie, Charles nous communique depuis bien longtemps ton rêve d'entrer à l'Académie des Colombes. De ce qu'il nous raconte, ce rêve te suit depuis ton enfance.

Ingrid fait claquer sa langue et tourne la tête en levant les sourcils tandis qu'Amélie de tend sur le canapé. Se rendent ils comptent de son incapacité à entrer dans cette prestigieuse école ? Allaient-ils lui en empêcher ?
En voyant cela, Charles sourit, sachant l'issue qu'allait prendre le discours de son père et qu'Amelie n'a aucune raison de s'inquiéter. Il pose sa main chaude sur celle de la jeune femme et son père continue.

- Nous éprouvons donc le besoin de te rendre heureuse car tu occupes une place importante, malgré tout, dans la famille royale.

Second claquement de langue de la Reine.

Amélie, fronce les sourcils, décontenancée et dans l'incompréhension.
Éric se retourne soudainement, un grand sourire aux lèvres.

- Nous proposons de te payer l'entrée à l'Académie des Colombes Amélie.

Troisième claquement de langue de la Souveraine, accompagné d'un raclement de gorge peu gracieux.

Amélie met quelques secondes à assimiler l'information et, lorsqu'elle comprend enfin, elle se lève d'un bond.

- Non. Je ne peux pas accepter. Ce n'est pas possible. Dit elle subitement, oubliant de réfléchir.

Le roi et son fils perdirent leurs sourires et la mère, elle, prit un air choqué.
La jeune fille sort de la salle. Elle a juste le temps de voir, sur les trois visages de la famille royale un grandiose air de surprise. C'est à ce moment-là qu'elle sait qu'elle n'aurait jamais dû avoir cette réaction. C'est à ce moment-la qu'elle regrette.
Mais c'était trop tard, elle ne pouvait pas revenir en arrière.

Elle court quelques instant et finit pas s'arrêter au tournant d'un couloir quelconque. Alors qu'elle reprend difficilement son souffle, une main l'intime à se retourner et elle se retrouve face à un Charles plus qu'énervé :

-Mais qu'est-ce qu'il t'as pris putain ?! Crache-t-il.

Lorsque Charles jure c'est qu'il vaut mieux fuir à l'autre bout de la planète.

-Je croyais que tu étais prête à accepter mon aide, tu me l'as dit toi même, reprend il. Seigneur ! Pourquoi est tu parties comme ça explique moi merde !

Tandis que le jeune prince débite des reproches, il ne se rend pas compte qu'il enfonce des regrets encore plus profondément au creux du cœur de Amélie et ne la laisse pas en placer une.

-JE NE SAIS PAS, hurla-t-elle, je ne sais pas pourquoi j'ai réagis de cette façon, je ne saurai l'expliquer, peut être était-ce un mouvement de panique mais s'il te plaît, ne me blâme pas plus, j'ai déjà assez conscience de la stupidité de mon acte pour que je ne puisse supporter ta déception !

Le regard du jeune héritier s'adoucit et il prend le petit corps sanglotant de Amélie dans ses bras tandis qu'elle murmure dépitée qu'elle a tout gâché et que son rêve lui est maintenant inaccessible.

-Ne dit pas de sottises, lui susurre-y-il la proposition tient toujours.

Amélie lève ses yeux pleins d'espoir vers son meilleur ami, ils décident donc de se mettre à trottiner vers la salle du trône en espérant que les paternels de Charles y soit encore. Les deux jeunes gens déboulent comme des furies dans la pièce et y trouvent le roi, seul, en train de lire un livre à la reliure rouge sang assis dans le canapé. Dut au bruit de leurs pas précipités, Sa Majesté relève vivement la tête et se lève immédiatement pour prendre les mains de Amélie dans les siennes, le dos légèrement courbé.

-Je suis terriblement désolé Amélie, l'implore-t-il, nous ne voulions pas que tu prennes peur et nous aurions dû te l'annoncer d'une autre façon, milles excuses.

-Il n'y a pas de soucis, répond elle gênée de voir le Roi se recroqueviller devant sa personne, et je serai ravie d'accepter votre proposition si vous me le permettez.

-Quelle formidable nouvelle ! S'exclame-t-il en se redressant, je te ferais parvenir les documents que tu dois signer et les papiers où tu trouveras les renseignements utiles, mon fils va te raccompagner, poursuit-il en levant le regard vers Charles qui se tenait jusqu'à maintenant en retrait le sourire aux lèvres.

-Merci infiniment, je ferais de mon mieux pour vous faire honneur et je vous prie de remercier Reine Ingrid de ma part.

-Je n'en doute pas un instant et je veillerai à lui faire parvenir vos remerciements.

Amélie fait la révérence le plus gracieusement possible, en essayant de montrer toute sa gratitude à travers ce simple mouvement.
Charles lance discrètement un de ses plus grands sourires d'enfants à Amélie et il sortent tout deux discrètement de la pièce, retenant leur excitation.
Le Roi, les voyant essayer de se contrôler, sourit devant leur jeunesse, les années que Charles et Amélie étaient en train de vivre avaient été ses plus belles années et il ne s'en souvenait que trop peu. À cet âge, il faut profiter pense-t-il !
Et, comme si les deux jeunes gens l'avaient entendu, dès qu'ils passent la porte, Amélie saute dans les bras de son meilleur ami. Il la serre un peu plus fort et ils éclatent de rire en chœur.
Les deux ne peuvent pas s'arrêter de bouger, ils sautillent continuellement et se mettent tout d'un coup à courir à travers les interminables couloirs du château royal. Ils sont heureux.

Après la cuisine, pop corns, bonbons, snacks et boissons à la main ils rejoignent la chambre de Charles.

 - Alors, heureuse ??  commence Charles en posant les provisions et en s'asseyant sur le lit.

 - Je n'arrive même pas à y croire ! Je vais à l'ACADÉMIE DES COLOMBES !!!  finit-elle en criant et, se rendant compte de son égarement elle baisse le ton et continue devant un Charles hilare.
- Tu te rends compte ? 

Les deux amis continuent de grignoter en papotant de la nouvelle jusqu'à ce que Charles décide d'ouvrir la porte à côté de son lit. ( Non pas celle de son gigantesque dressing, celle du home cinéma voyons ) Ils choisissent tout les deux un film et se pelotonne dans un fauteuil, l'un contre l'autre. Ils s'endorment comme cela, après avoir déblatéré les répliques du film qu'ils connaissent par cœur et se réveillent dans la même position au petit matin.

L'académie des Colombes //en cours d'écriture//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant