Tu et Vous

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Le chat se rapproche de la souris car elle est stupide, et une souris stupide ne voit pas le chat habile.

Tu suis cette misérable femme boiteuse en y mettant un certain écart malgré les gens autours pour ne pas trop attirer l'attention.

Tu la vois entrer dans un hôtel et y ressortir quelques minutes plus tard avec un homme d'une vingtaine d'années. Tu les suis en gardant toujours cette distance de sécurité ; quand ils s'arrêtent près d'un parc et s'assoient à un banc, tu fais pareille en sortant ton téléphone.

Tu les entends jacasser leur amour puéril avec leur envie d'acheter un chien, quand ils s'embrassent, l'envie de vomir ton repas du matin te viens.

Un amour si charmant et puéril, si ils sont vraiment ensemble. Leur amour est un mensonge après tout.

Tu regardes devant toi, la voyant mieux. Les cheveux noirs, le front large, la bouche fine d'un rouge marqué et les yeux d'un clair bleu miroitant.

Cela ne sera que délice lorsque ses yeux seront blancs et écarquillés par la peur.

Tu t'en vas du parc te disant que tu n'as rien à faire ici car les entendre jacasser leur amour stupide t'ennuies, mais, tu te promènes en faisant le tour du parc.

L'homme qui était avec elle était simple, un homme à la mâchoire carré, les cheveux bruns, un nez long descendant vers le bas et une bouche tout aussi fine que la femme aux bijoux.

Cette femme va payer pour ce qu'elle t'a fait comme pour les autres.

Tu sors du parc, allant chez un fleuriste qui t'accueille avec bien-aisance dans son magasin. Il te demande ce que tu voudrais et tu lui demandes si il a des Lamier jaunes.

Le fleuriste te dit que pour cette plante, il te faudra revenir plus tard car il n'en n'a pas en rayon, mais que tu peux revenir dans trois semaines, il te propose d'autre fleur pour compenser mais tu refuses et pars.

Tu vas chez un autre fleuriste beaucoup plus loin que le premier demandant la même chose, et tu souris lorsque tu reçois ses fleurs en le remerciant gentiment, payant en espèces.

Chez-toi, tu déposes les fleurs et enlèves tes gants.

Tu as hâte d'offrir le petit cadeau à la femme aux bijoux, et dans « cadeau », tu veux dire tes mains sur sa gorge et sa peau devenant violacée. Tu te languis de cela.

Allant à ton atelier, tu prends un tableau et commences à peindre le visage de cette femme, avec de multiple diamant, de rubis à mille facettes, un œil au beurre noir et un visage jovial.

Ton visage s'assombrit, un sourire se formant.

— Bientôt ce sera ton tour. Ne t'en fais pas. Elsa Crawford. Quand ton tableau aura de la couleur, c'est à ce moment que ton heure sera venue... Venue pour mourir.

Et sur ces mots, tu sors de ton atelier et vas dans ta chambre, prenant un livre que tu lis.

Bientôt, ils auront tous un visage sur un tableau.

Bientôt, justice sera faite et tu seras comblé.

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512 mots

Posté le 24/02/2021