La Disparition

VIII

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Emily avait expliqué aux autres ce qui m'était arrivé et donc le fait que j'avais un bandage au front. C'est pour cela qu'ils n'avaient pas fait de remarques à ce sujet lors de la soirée.

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En rouvrant les yeux, nous nous sommes souris et je pouvais voir dans son regard que ce que je ressentais à ce moment là était réciproque. Puis en regardant autour de nous, nous remarquâmes que les autres étaient partis. On s'était regardé perplexes, avant de jeter un œil sur nos téléphones.

[ Eve : On s'est dit qu'il fallait sûrement vous laisser un peu d'intimité, vous avez des choses à vous dire n'est-ce pas ? ;)]

[ Luc : C'est pas trop tôt, on vous a laissé pour que vous puissiez parler tranquillement ;)]

[ John : Pas des bêtises hein les tourtereaux ;)]

Je me retournai vers Emily, et vu son regard, je compris qu'elle avait reçu des messages similaires de la part de nos amis.

- Pffff, ils sont bêtes... soupirai-je en levant les yeux au ciel.

- Mouais, ils ont dû boire un peu trop de bières... dit Emily avec le même air faussement innocent.

Puis on s'était regardé, avant d'éclater de rire.

- On a effectivement des choses à se dire, n'est-ce pas ? dit-elle en me regardant droit dans les yeux.

- Je crois bien que oui... dis-je en soutenant son regard.

Pendant l'instant qui suivit, le temps était comme figé, nous nous regardions sans trop savoir comment se lancer. C'est pendant cet instant que j'ai réalisé tous les mots et les sentiments que l'on peut faire comprendre et ressentir à travers un regard. Tout ce que l'on ressentait l'un pour l'autre, on se le disait en silence, les yeux dans les yeux. À travers ce regard intense, je pouvais lui dire à quel point je l'aime et voir à quel point c'est réciproque.
Inconsciemment, nos deux corps s'étaient rapprochés pour combler l'espace entre nous. Sans détourner le regard, elle avait appuyé son front sur le mien, et nos nez se frôlaient.

- Je t'aime... nous murmurâmes dans le même souffle sans cesser de soutenir le regard de l'autre.

Nos lèvres s'effleurèrent, nos paupières s'abaissèrent, et nous nous réembrassâmes.

***

J'ouvris doucement les yeux pour prendre le temps de m'habituer à la lumière de la pièce et ne reconnu pas l'endroit où je me trouvais. J'avais la tête un peu lourde, et l'impression d'être dans un tourniquet, une bonne petite gueule de bois en soit. Mais j'essayais de me concentrer pour essayer de repérer un élément familier ou quelque chose qui pourrait m'aider à me situer. Pour commencer j'ai vite compris que j'étais dans un lit, donc dans une chambre. Une chambre de taille moyenne, au murs blancs sur lesquels se trouvaient divers posters et affiches aussi bien de groupes de musique, de films, ou encore de conventions sur la médecine et plus précisément sur la psychologie connitive. Mon esprit embrouillé m'empêchait de réfléchir correctement mais j'étais persuadé que la psychologie connitive me rappelait quelqu'un. En prêtant plus attention aux détails je vis des photos, parfois encadrées, parfois non, sur les murs et la table de chevet. Le problème était que je ne les voyais pas assez  nettement pour identifier les personnes qui se trouvaient dessus. C'est à ce moment là qu'une fille dont je ne distinguais au départ que la silhouette entra dans la chambre. Et cette fille c'était... Emily bien sûr, j'aurais du y penser tout de suite avec la psychologie connitive, quel idiot.