Aussi loin que je peux remonter dans les souvenirs , la première chose qui me vient , c'est une rivière de sang traversant l'allée de la maison familiale.
Les femmes s'affairent à tout faire disparaître à coup de balai et de détergent.
L'eau qui s'écoule en ressort rougeâtre, ça crée une espèce de ruisseau rougeâtre que j'essaie de suivre de mes yeux accrocher aux jambes de je ne sais plus, curieuse de savoir le point d'arriver de ce torrent.A ce moment , du haut de mes 3 ou 4 ans , je détecte la panique , l'angoisse, la tristesse et une forme de fatalité dans les yeux des gens autour de moi.
On a tort de croire qu'un enfant ne puisse pas comprendre, c'est l'erreur que font les adultes la plupart du temps. Une erreur qui n'est pas malveillante bien sur , le seul objectif est de protéger . Mais si on explique pas, l'imagination débordante d'un enfant se met en marche et il se construit par lui même ses propres réponses.
C'est ce qui m'est arrivé, j'ai beaucoup imaginé, mais j'ai surtout compris que le pays dans lequel je vivais était devenu un abattoir à ciel ouvert , et j'avais aussi compris que les adultes eux même ne pouvais rien faire pour protéger qui que ce soit.Alors , tout les soirs je guette les fenêtres , les portes , les bruits et mon intention devient plus vive. J'ai pu entendre des cris, des coups de feu , des gros coups et je réfléchissais à comment j'allais m'en sortir, si cela m'arrivait.
Aujourd'hui encore, même dans un pays sûr, habitant dans l'étage le plus haut de mon immeuble, je garde les mêmes réflexes. Chaque bruit est capable de me reveiller en plein sommeil, et je commence la ronde dans l'appartement que j'occupe. Ma raison essaie de prendre place , me parle avec un ton moqueur tout en me rassurant que rien de ce que j'imagine ne peux m'arriver...mais quelque chose en moi, me dit le contraire. Ma petit K intérieur , me persuade d'aller quand même voir , sait-on jamais.
En fait , la crainte, la peur , la méfiance m'habitent toujours, c'est comme si mon esprit ne réaliser pas les fédèrent changement que j'ai connu tout au long de ma vie. Je ne sais pas comment l'expliquer...
En tout cas, à partir de ce moment , j'ai réaliser une chose: je suis née au mauvais endroit, au mauvais moment et malheureusement pas les meilleurs parents.
La suite confirmera tout ça, et même si actuellement le temps est passé, j'en souffre comme si c'était hier. Les barrières que j'avais mis en place sont toutes tombées, et je dois y faire face. Faire comme si rien ne s'était passé , vouloir oublier et vivre comme je n'avais jamais été avant était la plus mauvaise chose à faire.
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Journal d'une Anonyme
SpiritualJe ne peux pas vraiment décrire quoi que ce soit pour le moment, pour la simple est bonne raison que rien n'est prévu d'avance . Ni le genre , ni le caractère et ni la fin. J'appelle ça une méthode de "guérison ", ça sera un peu comme un album à sou...