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ROBIN

Dois-je y aller ? Dois-je partir ? Toute ma vie j'en ai rêvé. J'ai maintenant atteint l'âge adulte, je n'attendais que ça pour pouvoir partir. Mais j'ai quand même peur. Que faire si ils ne m'acceptent pas ? Que faire si je commet un imper et ne sais pas comment rattraper ma bêtise ? Toute ses questions commencent à me donner mal au crâne. Je décide de cesser de réfléchir en me donnant de petites claques sur le joues. Je reprend l'activité que j'avais commencé avant d'inonder ma tête de questions sans réponses.

Je m'active dans ma petite maisonnée. Je cherche partout l'objet auquel je tiens le plus. C'est bizarre, j'étais sure de l'avoir posé sur ma coiffeuse. Je regarde encore dessus pour la énièmes fois et le trouve enfin. Le coquin, il était tombé à terre jute à côté. J'attrape avec délicatesse mon héritage. C'est un magnifique collier. Il est très simple. C'est une chaîne avec accroché dessus, une sublime pierre verte. C'est une opale. C'est ce que m'a léguée ma mère sur son lit de mort.

J'attache le collier autour de mon cou et caresse la pierre du bout des doigts. Je me dirige vers la porte de ma maison et en sors. Mon regard est accueilli par un banc de poissons qui passaient devant chez moi au même moment. La surprise me fait reculer et le poids de ma nageoire me faire tomber en arrière.

Une fois les poissons passés, je me relève et peux enfin sortir de chez moi. Je ferme ma porte et commence à nager. Je m'éloigne de plus en plus de mon village encré dans les profondeurs de la mer, pour me diriger vers la lumière. Plus la lumière se fait présente, plus la surface se fait visible. Finalement, ma tête sors de l'eau. La peau de mon visage est accueillie par le vent frais et la douce chaleur du soleil. Je pivote sur moi même et aperçois l'endroit que je convoitais.

**

Je reste à une distance raisonnable et observe. J'observe de loin ses êtres qui me ressemblent sauf que eux n'ont pas de queue et ne respirent pas sous l'eau. Je m'approche un peu plus des cotes et aperçois des enfants jouer. Leur drôle de bulle rebondissante leur échappe et vient rencontrer la mer. Le plus petit des trois commencent à pleurer dans les bras de la petite fille, tandis que le dernier essai tant bien que mal de rattraper la bulle.

Je replonge, et discrètement, je donne une coup de nageoire sous l'eau ce qui a pour effet de leur renvoyer leur bulle. Cette dernière atterrie près d'eux. Celui qui pleurer et la petite fille partent devant en courant et en riant. Le dernier, prend la bulle et se tourne vers la mer. Je remonte ma tête et sors juste mes yeux et mon nez de l'eau. Le petit m'aperçois, cris et s'enfuit à toute vitesse. Oups ! Je l'ai effrayé. Je replonge vite et m'éloigne le plus rapidement possible.

Je trouve un rocher et m'y installe. Ce n'est pas la première fois que je me rend à la surface pour observer le monde d'en haut. Je sais que c'est interdit par le code des sirènes, mais c'est plus fort que moi. La curiosité me ronge de l'intérieur. Je veux découvrir ce monde inconnu. Je dois le découvrir.

**

Le soir tombe très vite. J'ai passé ma journée à nager avec les poissons. Pour changer. Je ressors encore une fois la tête de l'eau et m'approche d'une plage. Ma contemplation est bien vite coupée par une puissante vague. Elle m'entraîne avec elle contre mon gré. La puissance des flots me sonne et très vite je m'évanouis, impuissante.

Lorsque je reprend connaissance, je suis allongée par terre. Une drôle de sensation se fait ressentir au niveau de ma nageoire. Je relève mon buste et constate que cette dernière a disparut. Elle a laissée place à la même chose que les humains. Tout doucement, je me lève et prend appuis sur mes nouveaux membres. Ses derniers tremblent et me lâchent me faisant m'écrouler au sol. La panique commence à monter en moi. Ai-je perdu ma nageoire ?! Je rampe du mieux que je peux jusqu'à la mer et replonge dedans. Instantanément, ma nageoire reprend forme.

« Elle disparaît lorsque je suis sur la terre. Incroyable... »

Quelle aubaine ! La joie prend place et je décide encore une fois d'aller sur la plage. Je m'allonge sur le sable froid et attend que ma nageoire disparaisse.

Je suis complètement nue au milieu de la nuit sur cette plage déserte. Avant de me lancer à l'aventure, je pratique quelques exercices, histoires de m'habituer à ma nouvelle paire. Je suis plus à l'aise maintenant. Je décide de prendre la direction des lumières que j'ai toujours observé de loin. Je regarde une dernière fois la mer et lui tourne le dos.

**

Je ne sais où je vais, je suis mon instinct. Ce dernier me guide à travers les lumières. Je croise des humains, certains ries en me voyant, d'autres me pointent du doigt. Pourquoi ? Au moment où cette question prend forme dans ma tête, je sens une pression sur mon bras. Quelqu'un m'attire dans un endroit sombre et non fréquenté. Je sens mon dos se faire plaquer contre un mur et tombe nez à nez avec le visage d'une femme.

« Qu'est-ce qu'une sirène fait ici ? Toute nue qui plus es !? »

Mes épaules tressautent. Son ton froid et distant me donne la chair de poule. Je ne comprends pas la langue qu'elle parle et je commence à bégayer.

« Hum.... Je...
-Minute ! »

Elle positionne sa main vers moi ce qui m'incite à fermer la bouche. Elle non plus ne comprend rien quand je parle. Elle s'éloigne un peu de moi et commence à marmonner.

« Comment c'est déjà ? Ah ! Je me rappelle ! »

Elle reviens vers moi et recommence à me parler.

« Que fais tu ici ? Pourquoi es tu sortie de la mer ? Et surtout tu n'as pas de vêtements ? »

Mes yeux s'ouvrent en grand. Elle parle ma langue !

« Tu veux mourir ?!
-Non ! Pas du tout ! Je suis arrivée par accident !
-Par accident ?
-Oui ! Une vague m'a fait m'échouer sur le sable et quand j'ai repris conscience ma queue avait disparut...
-Pourquoi es tu encore là ?
-Je veux découvrir le monde des humains et... »

Ma phrase reste en suspend. Qui est elle ? Comment connaît elle ma langue ?

« Ah ! Je m'appelle Shakuyaku, mais tu peux m'appeler Shakky. Je suis une vampire. »

À suivre...

Sirena [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant