I. Généralités
A) Introduction
Le calendrier est un objet d'usage quotidien, que l'on pense bien connaître, et pour lequel toute explication semble inutile. En fait, il s'agit d'un objet complexe, dont l'élaboration se poursuit depuis l'aube de l'humanité. Il est basé sur l'étude de phénomènes astronomiques, mais prend en compte toutes les croyances et superstitions qui ont vu le jour au fil des âges. Une bonne compréhension d'un calendrier fait par conséquent intervenir, outre l'astronomie, l'histoire du peuple qui l'a créé, et cette histoire porte sur plusieurs millénaires...
Les religions ont toutes influencé la mesure du temps, ne serait-ce que pour préciser la date des fêtes à célébrer. Jusqu'à une époque très récente, elles ont joué un rôle moteur dans la compréhension des mouvements des astres. Les principes essentiels de ces religions doivent donc être connus.
Le calendrier est un substrat astronomique sur lequel se sont développés les besoins de l'humanité : techniquement, de multiples solutions sont possibles, elles sont départagées par les contraintes a priori que l'homme a ajouté. Un calendrier est inséparable de la civilisation qui l'a utilisé ou l'utilise.
Les débuts de l'astronomie ont été la mesure et la prévision des positions des astres. La bibliothèque d'Assurbanipal à Ninive (650 avant J.C.) contenait un grand nombre de tablettes d'argile consacrées à l'astronomie, les plus anciennes remontant au XXe siècle avant J.C. Elles mentionnent la marche en zig-zag des planètes, les constellations et les (tous les mots particuliers rencontrés dans cette introduction seront définis dans le corps du texte), une description précise du zodiaque tel qu'on le connait aujourd'hui, des tables des éclipses passées, et des tentatives de prévision des futures. On dispose d'un almanach de l'année 568 avant J.C. année 37 du règne de Nabuchodonosor II. Les positions de la lune et des planètes y sont bien mentionnées, ainsi que les conjonctions. Le ciel y est décomposé en 12 parties, au lieu de 4 auparavant (une par saison).
Mais à côté de cela, on trouve aussi des conseils prophétiques : "quand Mercure sera visible au mois de Kislou, il y aura des voleurs dans le pays" (comme nos astrologues actuels, ils ne se mouillaient pas beaucoup !). Les grecs ont fait de l'astronomie une science, dépouillée de toutes ces superstitions, et basée sur l'analyse raisonnée des observations.
La plus ancienne interprétation du mouvement des astres consiste à invoquer des puissances divines. De là à penser que ces puissances agissent par la même occasion sur le destin des humains, il n'y a qu'un pas qui a été franchi en Mésopotamie dès le IIIe millénaire avant J.C.
L'autre interprétation est celle des lois régissant les interactions des astres entre eux. Elle est de nature scientifique, et la précision impressionnante des trajectoires des sondes spatiales montre que cette approche est la bonne.
Les mouvements des astres sont lents (tout au moins leur déplacement apparent dans le ciel) ; aussi faut-il des observations s'étendant sur de très longues durées pour accéder à la précision nécessaire. Et pour repérer les époques de ces observations, un calendrier est requis.
Mais on aboutit vite à un cercle vicieux : pour définir ce calendrier, il faut connaître les mouvements des astres principaux, le Soleil et la lune... Il est alors évident que l'étude de ces mouvements et la définition des calendriers se sont élaborés en même temps, toute découverte d'un côté entraînant un progrès de l'autre.
Les erreurs, parfois graves, introduites dans la définition des premiers calendriers, ont produit des décalages au cours des années ou des siècles. Ces décalages, par leur mesure, ont permis en retour de corriger le calendrier, et de préciser la durée de l'année ou de la lunaison !
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Astronomie 🌌
RandomCe livre va parler d'astronomie. J'ai trouvé des leçons pas mal à vous faire partager, si vous êtes curieux ce livre est pour vous, si vous aimez apprendre/découvrir aussi. Alors bonne lecture !