Chapitre n°7

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Samuel visualisait de nombreux souvenirs dans son esprit. Des heures d'entraînement avec son maître, des discussions accompagnées d'alcool, et cette légende : le dieu des morts. Il regarda l'argenté assit tranquillement à ses côtés. Il n'avait rien de l'idée qu'il s'était faite de cette légende urbaine. Il était plus petit que lui, le corps moins massif, des cernes sous les yeux, et avait l'air plus blasé qu'autre chose.

« — Tu es... Le frère de maître Erich ?

— Ouais, soupira-t-il. Du moins, j'étais. Ils m'ont renié du registre familial. Alors c'est réellement ce crétin qui t'a enseigné à te battre ?

— Je... Oui. C'est le chevalier le plus... fort. Enfin... Après son frère cadet normalement.

— Erich est loin d'être le plus fort, rit cette fois-ci Karl. C'est ce qui explique tous tes défauts au combat ! Je suis sûr que tu serais capable de l'écraser toi-même. Es-tu au courant que mon frère paye certains brigands pour démontrer sa force devant ses soldats ? Et pendant tes entraînements, l'as-tu déjà affronté ?

— Au tout début, quand il me montrait comment me tenir ou tenir une arme. Après, je combattais ses sous-fifres.

— Il avait peur que tu l'humilies. Je vais te proposer un truc gamin : on va revoir toutes tes bases. Je vais t'apprendre ce qu'est être un véritable guerrier et non pas un chevalier lèche-bottes du Roi. Je te préviens, mes entraînements n'ont rien à voir avec ceux de mon frère. Demande donc à Andréa.

— Tu... Veux devenir mon maître ? Demanda Samuel, les yeux pétillants de bonheur à l'idée d'être enseigné par le dieu des morts lui-même.

— Je t'apprendrai à devenir une véritable machine de guerre. Au vu de ta réaction, quand tu as appris que j'étais le frère d'Erich, il a dû te parler de moi et de mes capacités.

— Toujours vaguement, quand il était bourré. Sinon, il ne te mentionnait jamais.

— Complexe d'infériorité, rit Karl. Parce que si je n'avais pas été un Masenga, je serais sûrement devenu le bras droit du futur Roi Krueger. Du moins, c'est ce que voulaient mes parents. Bon, réponds, tu veux devenir mon disciple ?

— Bien sûr ! Fais de moi le plus fort maître Karl.

— Hors de question que tu m'appelles comme ça, répondit-il en grimaçant. Appelle-moi simplement Karl.

— Quand commence-t-on ?

— Pas avant un mois. Laissons le temps à ta pauvre épaule de se remettre de ses émotions. Sinon tu risques de la perdre définitivement.

— Merci », répondit Samuel en souriant avant de dévorer son repas sous le sourire de Karl.

Les autres jeunes gens observèrent le benjamin et le trouvèrent attendrissant d'être si joyeux à l'idée d'être entraîné par Karl. Au moins, sa fierté ne semblait pas blessée à la suite de sa défaite. Il n'y avait que le Leader qui avait la tête ailleurs. Mais où était donc Andréa encore ? Sa question disparut quand le sujet de celle-ci fit son apparition. Une nouvelle fois, la salle fut silencieuse un instant avant de reprendre le cours de ses discussions. Andréa apporta deux magnifiques lapins pour la musclée Eva qui demanda à d'autres Exilés de les amener dans le garde-manger. Elle servit ensuite un copieux repas à la brune qui rejoignit la tablée de ses amis.

« — Andréa... Ton épaule est blessée ! La gronda Evelyne.

— Ce n'est rien qu'une petite morsure.

— La morsure d'une Siche ! Rectifia Emma.

— D'ailleurs Thomas, c'est quand que tu m'envoies en mission pour enquêter ?

LES EXILÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant