Chapitre n°20

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Deux jours s'étaient écoulés depuis qu'ils avaient découvert qu'Andréa avait gardé ses yeux rouges en permanence. La crainte des Exilés à son sujet avait doublé. Beaucoup se souvenaient de sa véritable puissance lorsqu'ils l'avaient vue en action ériger une barrière de protection contre l'attaque ennemie ou encore la vague de mort qu'elle avait envoyé s'écraser contre les remparts du Mur. Même s'ils étaient reconnaissants d'avoir été protégés, ils ne pouvaient s'empêcher d'avoir peur d'elle et de ses capacités. Samuel se réveilla après une bonne nuit de sommeil. Lui et Andréa avaient beaucoup parlé la veille et s'étaient donc couchés tard. Il ne fut donc pas étonné de tomber sur le visage encore profondément endormi de la brune. Il caressa doucement son visage, redessinant la finesse de ses traits. Puis, doucement, il s'approcha pour embrasser son front, ses paupières, ses joues, son petit nez arrondi et enfin, il vint trouver ses lèvres. Andréa émergea lentement, comme dans une bulle de douceur. Ses deux pupilles carmin se plongèrent dans celles obscures de Samuel qui lui fit un doux sourire après l'avoir libéré de son assaut.

« — Bonjour, murmura Samuel.

— Bonjour, répondit Andréa avec un léger sourire.

— Tu as bien dormi ?

— Hum, acquiesça-t-elle en hochant la tête. Je ne vois plus l'ombre.

— Ce n'est pas grave, souffla-t-il avec un sourire. Tant mieux, dit-il avant de venir à nouveau déposer ses lèvres sur les siennes.

— Tu veux qu'on aille s'entraîner ensemble aujourd'hui ? Demanda timidement Andréa. Karl doit s'occuper des Exilés alors... il ne pourra pas se charger de notre entraînement personnel.

— Avec plaisir, souffla Samuel dans l'oreille d'Andréa avant de mordiller son lobe.

— Samuel... Arrête, grogna doucement la brune.

— J'ai fait un merveilleux rêve cette nuit, Andy.

— Ah bon ? Tu as rêvé de quoi ?

— J'ai rêvé que je te présentais à ma mère. C'était assez comique au début, rit-il. Et après, tu es venue habiter chez nous. C'était étrange de te voir dans notre petite maison. Et après, on s'est endormi dans mon lit, enlacé. C'était génial !

— Je suis content que tu aies fait un si joli rêve, dit-elle en souriant doucement, caressant les cheveux de Samuel.

— Il peut se réaliser. Quand on aura tué le Roi Nicolas Krueger.

— Tu crois qu'on peut vraiment le tuer ?

— Comment ça ? Se redressa Samuel en fronçant les sourcils.

— Eh bien, c'est le souverain du Royaume d'Agar. Si on le tue sans penser aux conséquences, le royaume sera perturbé et cela pourrait avoir des conséquences désastreuses. Qui prendra sa suite ? Son fils est encore jeune.

— On dirait Thomas. Il pense comme toi.

— Evy voudrait que ce soit Thomas, mais ce n'est pas l'objectif de notre leader. Alors qui ? Evy ? Parce qu'elle a du sang royal ? Ou alors Karl, le dieu des morts, craint par la population d'Agar ? Ou alors pourquoi pas Elros ou Emma, un visage tout nouveau ? Ou bien toi... Le possible héritier du trône ? Dit-elle doucement pour ne pas le brusquer.

— Je ne suis pas le fils de cette ordure !

— Et si... tes parents t'avaient caché la vérité ? Peut-être ont-ils voulu te protéger d'une vérité terrifiante ?

— Andréa !

— L'ombre... Elle n'a jamais menti, Samuel. Je sais que c'est difficile à croire... Et qu'on ne sait pas tout... Mais je la crois quand elle dit que tu es le fils illégitime de Nicolas Krueger. Et même si c'est le cas, tu n'es pas comme lui, Samuel.

LES EXILÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant