Chapitre n°3

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Andréa ne revint au refuge qu'en plein milieu de nuit. Elle marcha dans le silence nocturne, laissant seulement place aux grognements obscurs des animaux. Les veilleurs s'écartèrent rapidement en la voyant revenir.

« — Vous ne savez pas qu'il est interdit de quitter le refuge en pleine nuit ? Grogna l'un des deux veilleurs, qui semblait avoir la cinquantaine.

— Tais-toi ! Chuchota le deuxième. C'est Andréa Heredis !

— Et alors ? Ce n'est pas parce que c'est la pote du p'tit chef que je vais laisser couler. Les gamines rebelles comme elle, 'faut les éduquer.

— Je te déconseille de continuer de monter sur tes grands chevaux avec moi, répondit Andréa d'une voix sinistre, faisant trembler le plus jeune veilleur.

— Tu crois que t'es...

— Ferme-la, débile, avant que je te crève les yeux, intervint un quatrième homme qui fit taire immédiatement le plus âgé.

— Karl ? S'étonna Andréa.

— Tu devrais apprendre qui sont les leaders ici, rétorqua-t-il durement en se plaçant entre Andréa et le veilleur. Si Andréa n'était pas là, vos culs seraient déjà dévorés. Andréa est une protectrice alors ne t'avise même plus de lui parler sur ce ton.

— Je...

— Si tu n'es pas content, tu n'auras qu'à pleurnicher auprès de Thomas. On se fera un plaisir de te laisser quitter le village. »

Sans un mot de plus, les deux amis entrèrent à l'intérieur, marchant silencieusement vers le fond du village.

« — Comment ça se fait que tu n'es pas couché ? Demanda finalement Andréa, surprise de voir son ami encore debout.

— Il y avait la cérémonie pour les Exilés ayant perdu la vie. Et puis, je devais faire mon rapport sur la mission à Thomas. Je sortais de sa tente quand je t'ai vu arriver à l'entrée du village.

— Tu as été dur avec ce gars.

— Ça fait qu'un mois qu'il est ici et il croit pouvoir faire sa loi. Ce genre d'énergumène faut les traiter durement pour qu'il comprenne où est leur place.

— Merci.

— Mais il n'avait pas tort. Tu sais tout comme moi qu'il est interdit de sortir la nuit, même pour une protectrice. Thomas ne va pas être content.

— C'était... Un cas d'urgence, répondit Andréa, mal-à-l'aise.

— Il faut vraiment qu'on trouve le moyen de contrôler ta magie, soupira Karl. C'est à cause du nouveau ?

— Il est perdu et a peur. Il m'a agacé et le flux est devenu trop difficile à gérer pour moi.

— Tu as de plus en plus de mal à te contenir, déclara Karl, inquiet, en s'arrêtant pour observer son amie dans les yeux.

— Si je deviens trop dangereuse pour le village, je partirai.

— Ne dis pas de bêtise, s'énerva l'argenté comprenant très bien les mots de son amie.

— Tu sais tout comme moi que c'est nécessaire. Pour l'instant, j'arrive plus ou moins à ressentir quand je suis au bord de la crise, mais un jour elle deviendra trop puissante et je finirais par tuer un innocent à nouveau. J'ai failli faire du mal au nouveau pour une histoire de bouffe !

— C'est...

— Karl ! Tu sais que j'ai raison, s'agaça Andréa. Je suis une bombe à retardement... On ne sait encore rien de l'étendue de ma magie et des dégâts qu'elle pourrait causer.

LES EXILÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant