Chapitre 5 - Un jour je te raconterai

19 2 0
                                    


Gabrielle

Vous savez, il y a des jours où rien ne va. Et bien aujourd'hui c'est le cas. Dix années viennent de s'écouler et les mêmes images reviennent dans ma tête. Le reste du temps j'arrive à faire bonne figure mais l'anniversaire de leur mort est le seul jour de l'année ou je m'autorise à craquer. D'ailleurs, on en parle du mot anniversaire de mort, c'est sûr que c'est une putain de fête. J'ai fais mon deuil, ça fait déjà un moment, je sais qu'ils sont là à me regarder et ça me fait du bien. Mais l'horreur de la scène me hante toujours. Je suis assise à la fontaine dans les bois comme à chaque fois que ça ne va pas. C'est mon refuge depuis que je suis petite. Enfin si je dois être complètement honnête, c'était la cachette d'Alec avant d'être la mienne mais il m'a dit qu'a chaque fois que j'étais triste je pouvais venir ici. C'est notre endroit.

En parlant de lui, sa tête apparait. Je savais qu'il viendrait

- Ton père m'a dit que tu serais là

- T'avais vraiment besoin de mon père pour savoir que je serai là ?

- Non répondit-il en s'asseyant à côté de moi

- Jake aurait 25 ans maintenant tu te rends compte. Tu l'aurais adoré

Alec n'a jamais connu mon frère et ma mère mais je sais pertinemment qu'eux l'auraient adoré, c'est évident. Je me plait à penser aussi que ma mère m'aurait pousser dans les bras d'Alec.

- Tu lui ressembles me dit-il en prenant la photo que je tiens dans la main

C'est vrai qu'on se ressemblait. Tous les deux blonds aux yeux bleus, il n'était pas très grand, comme moi et on aimait les mêmes choses comme lire. J'aime Isaac plus que tout aussi mais à l'époque j'étais très proche de Jake.

- C'est vrai qu'il est aussi beau que moi dis-je en souriant

- C'est ce que j'aime le plus chez toi Lili. Ton aptitude à toujours garder le sourire même dans les moments difficiles et surtout à le transmettre

- Ça me va droit au coeur

Jake s'est sacrifié pour moi, je dois donc tout faire pour honorer sa mémoire, alors sourire pour deux en fait parti.

Je plonge alors dans mes pensées, je me remémore la scène. On était au supermarché tous les trois, on était parti acheté ce qu'il nous fallait pour aller camper. Deux hommes sont entrés armés. Il n'y avait personne dans le magasin hormis nous et le vendeur. Le vendeur a commencé à se battre avec les assaillants et à réussit à retirer la cagoule d'un des gars. Et là, tout à basculé. Pourquoi a-t-il fallu qu'il lui enlève cette foutue cagoule. Le type ne pouvait pas partir, on avait vu sa tête et les flics arrivaient. Il nous a promis une mort rapide pour ne pas qu'on souffre, le truc qu'il n'avait pas prévu c'est de me laisser en vie. Il a tirer sur ma mère en premier quand elle suppliait de nous épargner. Mon frère avait mis sa main sur mes yeux mais j'avais quand même vu le désastre. Quelques secondes plus tard, mon frère se jetait sur moi pour me protéger de la balle, qu'il pris en plein coeur puis pensant m'avoir tuer aussi, les deux types partirent. Mais j'étais pas morte et devrai vivre toute ma vie avec ces images dans ma tête.

- On a eu notre lot de merdes dis-je en touchant la cicatrice dans son coup

- Plus qu'on aurait dû c'est sûr

- Tu ne m'a jamais vraiment raconté ce qu'il s'est passé pour celle là...

- C'est compliqué

- Tu n'es pas obligé

- Un jour je te raconterai

Je me rapproche alors de lui pour poser ma tête sur son épaule. 

Let me take you out of the darknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant