2 | Jean Kirstein

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SAISON 4
Y/N = Ton prénom
C/Y = Couleur de tes yeux

PDV Y/N

Je suis réveillée par le grincement du parquet. Quelqu'un s'approche du lit à pas feutrés, faisant attention à ne pas me tirer de mon sommeil. Hélas, c'est un misérable échec. Je bouge bruyamment mais ne me redresse pas pour autant. L'homme sursaute et se stoppe net.

- Jean, je suis réveillée, je lâche d'une voix mi- amusée, mi-ensommeillée.

Le jeune homme soupire et se penche au dessus du lit pour déposer un baiser sur mon front. Il sent un petit peu l'alcool. Je ne suis pas étonnée, il m'avait prévenue qu'il passerait la soirée avec Conny. Ce n'est pas sérieux entant que haut gradé du bataillon d'exploration mais Jean en a bien besoin. Moi, j'ai préféré dormir. Mes cernes presque noires m'en remercient.

- Je suis désolé Y/N, souffle l'homme châtain tout en s'asseyant sur le bord du lit.

Il est dos à moi. La lumière de l'unique bougie qui éclaire la pièce ainsi que celle de la lune me laisse percevoir sa carrure imposante et ses mèches tombant dans son cou. Le soldat se déchausse lentement puis ôte son long manteau vert, dévoilant sa chemise d'un blanc immaculé. Jean ne pipe pas mot, ce qui est plutôt étrange. Il est immobile, la tête baissée.

- Tout va bien ...? je m'inquiète, tendant mon bras pour caresser doucement le sien.

Le jeune homme tressaille et souffle, lâchant un rire nerveux :
- Oh oui, tout va merveilleusement bien oui ...

Le tremblement que je perçois dans sa voix me prouve le contraire. Je me redresse alors et, tandis que je m'apprêtais à le prendre dans mes bras, il s'exclame aussitôt :
- Non attends, ne bouge pas s'il te plaît. Il faut que je te parle de quelque chose.

Et voilà qu'il prend une voix grave. Ce mec va me rendre dingue ! Pourtant, je lui obéis bêtement, à genoux sur le lit, impuisssante.

- Tu sais ce que c'est la première chose que j'ai pensé en te voyant ?

Je réfléchis, les sourcils froncés. J'en ai aucune idée !

- Je ne sais plus du tout, Jean, je soupire. Par contre, je me rappelle de ce que moi j'ai pensé de toi, quand tu cherchais le sel au réfectoire et que t'es énervé contre un des gars. « Vu sa grande gueule c'est une réserve de sel à lui tout seul ».

Nous pouffons de rire. Comme quoi, sa grande gueule, elle s'est approchée bien trop près de mes lèvres et c'est la première que je vois au réveil depuis plus de quatre ans. Jean se calme et inspire un bon coup. Il est toujours dos à moi.

- Moi, la première chose que j'ai pensé en te voyant, c'était ...

Le soldat pose sa voix et laisse un moment de suspens qui me fait trépigner d'impatience. Jean se retourne enfin et je devine enfin ce qu'il triture depuis tout à l'heure : un fil de fer tourné plusieurs fois pour former un anneau. Je reste bouche bée et attends ce qu'il a à me dire.

- Je veux l'épouser, finit-il par lâcher, plongeant ses yeux noisette dans les miens.

J'ai d'abord envie de me moquer de lui, de lui dire qu'il était tout aussi impulsif que Reiner Braun, mais je me ravise. Ses yeux brillent et je sui sûre que les miens font de même.

- Jean, t'es pas sérieux ... j'articule, abasourdie.

Il prend ses mains entre les mienne, l'anneau de fortune coincée entre son indexe et son majeur.

- Je sais que je passe ma vie à déconner et à dire des trucs stupides, explique le jeune homme prestement, son regard profond encré dans le mien. Mais je n'ai jamais été aussi sérieux, Y/N. Tu sais ce que c'est ma plus grande peur ?

SNK - LE RECUEILOù les histoires vivent. Découvrez maintenant