Sois patient

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Harry aidait Shelby à ranger les derniers accessoires de la scène tout en discutant de la soirée.

-J'ai réussi à faire cracher deux millions à ce gentilhomme que j'ai taquiné toute la soirée. Tu t'imagines qu'il aurait pu donner dix fois plus sans qu'il ressente la baisse dans son compte de banque. Enfin, une chance que tu étais là, les femmes ce sont littéralement vidées les poches pour te faire plaisir.

-Je sais oui! Si tu n'y vois pas d'inconvénient, je voudrais continuer à venir chaque année. Matt m'a fait réaliser à quel point les enfants sont vulnérables.

-En parlant de Matthew, je crois bien que tu as une touche avec lui.

-Je ne suis pas si sûr bé, il ne comprend aucune de mes allusions. Il est très bon acteur si ce que tu dis est vrai, répondit-il découragé.

-Ne lâche pas pumkin. Il est plus à ta portée que tu ne le crois.

-J'ai failli l'embrasser devant tout le monde ce soir et il n'a même pas eu un regard vers moi.

La sonnerie du cellulaire de Harry retentit dans la grande pièce vide. Il avait changé celle de Matt et il savait que c'était lui qui l'appelait. Fébrilement, il le porta à son oreille et répondit radieux.

-Bonsoir canapéman! Tu cherches un canapé à transporter?

Harry attendit la réponse de son ami et plus il l'écoutait, plus son attitude de très radieux changea pour surpris, puis pour enragé, pour finalement terminer par compatissant.

-Je vais te chercher sur le champ. Je serai là dans 15 minutes, finit-il en raccrochant.

-Ça va Harry, commença Shelby.

-Le père de Matthew l'a mis à la rue parce qu'il leur a avoué qu'il était gay. Je vais le chercher. Ça ne te dérange pas qu'il dorme chez-nous ce soir.

-Tu sais bien que ce n'est pas un problème. Va chercher ton mec. Il a besoin de toi.

-Tu va prendre un taxi ou tu préfères que je repasse te chercher?

-Ça va pumkin, occupe-toi de Matt. Il a bien plus besoin de toi que moi j'ai besoin de toi. Je devrais être à la maison dans une heure. Ne t'inquiète pas, à partir de demain je devrai me débrouiller seule, alors aussi bien me pratiquer.

-Alors j'y vais, désolé de te laisser la salle dans cet état, continua-t-il en se dirigeant au pas de course jusqu'à sa voiture.

Ce Richard Daddario était une ordure. Il n'avait même pas laissé à son fils une nuit au chaud. Franchement, comme procureur, on pouvait trouver plus serviable. Étonnant comment Matthew était tout le contraire. Il devait avoir plus de traits commun avec sa mère.

Il accéléra un peu, se disant que la soirée était quand même froide. Si un jour il avait des enfants, jamais il n'oserait les mettre à la rue pour quelque chose d'aussi absurde. C'est avec une certaine appréhension qu'il arriva chez Matt qui s'était assis sur la petite galerie de béton pour l'attendre. Le jeune acteur rangea immédiatement son cellulaire et attrapa les deux immenses sacs de voyage. Harry lui en prit un des mains et l'aida à les installer dans le coffre.

-Alors tu voulais essayer mon canapé? Tu es un vrai héros ma parole, tenta Harry pour le faire rire un peu.

-J'y travaille, répliqua Matt de son sourire maladroit. Mon père n'a pas l'air de trouver que j'en suis un, continua le plus jeune en soulevant les épaules.

-Je ne te laisserai pas tomber, moi. Si tu veux, tu peux venir habiter avec moi le temps que tu voudras. Aussi bien tout déménager en même temps. Si ça te vas bien sûr, répliqua Harry en s'installant dans la voiture.

Lovely Matt (Shumdario)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant