Chapitre 10

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      Quand je rentre il est déjà l'heure de manger. Je m'installe alors à table. Un silence de plomb règne dans la pièce, mes parents ont dû se disputer sur le fait que maman m'ait laissée sortir et moi je n'ai pas envie de parler, pas après ce que j'ai découvert. Ce silence, malgré qu'il soit pesant me convient très bien.

Puis après avoir fini je monte dans ma chambre comme tous les soirs et me couche, prête à dormir. Je suis tellement fatiguée mais je n'arrive pas trouver le sommeil. Je tourne dans mon lit cherchant désespérément une position confortable. Malgré tous mes efforts, rien à faire mon cerveau n'a visiblement pas envie que je tombe dans les bras de Morphée. Je me lève et descend discrètement les marches une par une. Il est 00h13 je l'ai vu sur mon réveil, je sais que mes parents sont bien couchés et endormit, je peux même entendre le ronflement de mon père. En bas, je me dirige vers le grand buffet dans le salon, j'ouvre un tiroir, vide. Mince me dis-je, c'est vrai nous n'avons pas encore déballé tous les cartons. J'ouvre tout de même le second tiroir et par chance je tombe directement sur ce que je cherche, les photos de famille. Elles ont dû être rangées rapidement pour éviter qu'elles ne s'abîment dans un carton. J'embarque avec moi les 3 albums et remonte dans ma chambre.

J'ouvre le premier, c'est celui de ma mère, mais le referme rapidement. Je prends le second et celui-là est le miens, je fais comme pour le précédent, je le regarde sans y passer trop de temps.

J'ouvre enfin le dernier qui se trouve donc être celui de mon père.

J'y passe alors plus de temps, je regarde les photos une par une, je les regarde en détail. Dans son album il y très peu de photo de lui petit et encore moins avec sa famille. C'est au même moment que je tombe sur une photo qui m'interpelle. Je la regarde de plus près, on peut y voir mon père quand il avait peut-être 6 ou 7 ans pas plus, son père, donc mon papy ainsi qu'une femme qui porte un bébé avec une robe, je suppose que se doit être sa mère et sa sœur. Mais jamais je n'ai entendu parler d'une sœur, ni même de sa mère et pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé d'aborder le sujet à propos de celle-ci, mais personne ne m'en a jamais réellement parlé. Ma mère m'a vaguement dit une fois que papa lui avait raconté que sa mère était partie du jour au lendemain sans donner d'explication.

Plus je regarde cette photo plus j'ai l'impression que la femme me dit quelque chose, je ne sais pas pourquoi car pourtant je suis sûr de ne jamais l'avoir vu. Peut-être est-ce juste le fait que papa lui ressemble, me dis-je essayant de me convaincre moi-même.

Mon réveil sonne. Mince il est déjà 7h et nous sommes déjà lundi. Le week-end est passé à une allure folle. Je me prépare pour aller en cours, c'est parti pour une nouvelle semaine.

Quand j'arrive dans la salle de classe Austin s'y trouve déjà, encore plongé dans un gros bouquin. Je m'assoie à côté de lui et lui lance un petit « salut » chaleureux. Il me répond avoir terminé son chapitre seulement.

« Ton week-end s'est bien passé ? Lui demandais-je

- Oui me répond-t-il avec son air sec habituel

- Ça te dis qu'on reprenne notre discussion de l'autre jour en classe pour continuer à faire connaissance ?

- Si tu veux. »

J'espère qu'il n'est pas toujours aussi froid, sec et désagréable sinon la discussion va être sympa, pensais-je.

« Du coup je te demandais l'autre jour si tu habitais ici depuis longtemps ou si comme moi tu avais déménagé il y a quelques mois ?

- J'ai toujours habité ici avec mes parents et donc toi tu es arrivée cet été, c'est bien ça ? »

Ah, enfin je crois qu'il se décoince, ce n'est pas trop tôt. Je commençais justement à en avoir marre de parler à un mur.

« Oui c'est ça j'ai dû suivre mes parents dans ce trou pommé. Oups désolé je ne voulais pas dire ça, c'est juste que...

- T'en fais pas, ce n'est pas parce que j'habite ici depuis petit que je trouve cet endroit bien. Si je pouvais me barrer d'ici, partir loin dans une autre ville je le ferais volontiers.

- Ah oui, vraiment !? Ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule à trouver ce lieu pommé. Et sinon tu as des frères et sœurs ?

- Oui j'ai deux sœurs et trois frères et je suis celui du milieu et toi ?

- Oula ça fait beaucoup de monde tout ça, ce n'est pas un peu... énervant parfois ? Moi je suis fille unique.

- Si et moi tout le monde me fait chier, tu as vraiment de la chance d'être fille unique.

- Heu de la chance, pas forcément, mes parents sont toujours sur mon dos et je m'ennuie toute seule.

- Je crois que la famille parfaite n'existe pas.

- On dirait bien, terminais-je alors que la prof entre dans la salle. »

Le reste de la semaine c'est passé de la même manière que ce lundi. J'arrivais en cours je m'asseyais à côté d'Austin et on parlait de tout et rien, de la pluie et du beau temps. Il devient de plus en plus sympa et agréable. Je trouve ça dommage que les gens se soient arrêtés à sa froideur. Il avait simplement une grosse carapace et avait besoin qu'on l'aide à s'ouvrir. Je suis contente d'avoir été cette personne car au final c'est un garçon gentil, bon encore très réservé mais ça va venir au fur et à mesure.

On s'est même mis ensemble pour un travail qu'un prof nous a donné à faire par deux.

On sonne à la porte.

« Je vais ouvrir » criais-je. Austin est déjà là, il est venu pour travailler sur le devoir à deux. Il est venu à vélo malgré cette pluie battante. Je l'invite alors à entrer, le débarrasse de son ciré et lui propose de monter dans ma chambre. Une fois là-haut je lui propose une serviette pour se sécher et une couverture pour se réchauffer. Il doit être congelé tout trempé comme ça. Ses cheveux d'ordinaire en batailles sont, avec la pluie tout plats et tombent sur le devant de son visage cachant légèrement ses yeux.

Je n'ai pas prévenu mes parents de sa venue, c'estpour cela que je me suis précipité sur la porte. Mais je sens que ce soir jevais avoir des questions car là je sais qu'ils sont tous les deux en train deparler de ce garçon, chez eux, invité par moi. Mais qui est-il ? Pourquoil'ai-je invité ? Est-il dans ma classe ? Et la question fatidique,que ce passe-t-il entre nous ?

Ni disparues, Ni retrouvéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant