LE COURS DU du temps se poursuivait inlassablement : encore une nouvelle rentrée et encore la fin des vacances... Le cycle se répétait. Astoria soupira, traînant derrière elle sa lourde valise. Ce jour ne ressemblait pourtant pas à celui des années précédentes. La joie ne se ressentait plus sur le quai du Poudlard Express. Une atmosphère sombre, morose, écrasante planait La crainte dans les yeux des élèves se lisait, leurs mains tremblaient et c'était avec appréhension que bon nombre d'étudiants quittaient leurs familles avec l'incertitude de revoir un jour les gens qu'ils aimaient. La jeune fille se tourna vers son père, le salua d'un signe de tête avant de serrer la main de sa mère. La peur monta en elle. Elle était effrayée par ce que lui réservait cette année. Il s'était passé beaucoup de chose en si peu de temps... Tout était constamment remis en question et la société que les sorciers s'était efforcé de bâtir en quelques années menaçaient dangereusement de s'effondrer. Le chaos régnait en maître.
- Tu viens ? grimaça Daphné avec impatience, sa tête dépassant par la fenêtre d'un wagon.
- J'arrive, j'arrive, soupira Astoria en jetant un dernier regards à ses parents.
Elle rejoignit sa sœur. Cette dernière était accompagnée de Théodore Nott.
- Je pensais que tu serais avec les autres, dit Astoria en se laissant tomber près de sa sœur.
- Tu plaisantes ? Pour passer tout le trajet à voir Drago et Pansy se bécoter ? Non merci.
- Tu exagères Daphné.
- Absolument pas. Tu es prête pour une nouvelle année ?
- Pas vraiment... souffla la cadette en se tortillant les mains. Je n'ai pas vraiment envie de partager le dortoir avec elles pendant une autre année...
Daphné soupira.
- Beaucoup d'élèves ne sont pas revenus. Tu pourrais peut être t'arranger pour que l'on te changes de dortoir ?
-Peut être.
Astoria regarda distraitement par la fenêtre. Les paysages défilaient à toute allure dehors. C'était beau, fascinant, simple... Les longues étendues teintées de vert qui s'étendaient à pertes de vues, les champs, les collines... Tout inspirait la joie, la bonne humeur. Et pourtant ce paisible équilibre allait bientôt être bouleversé. Perdue dans ses pensées, la jeune fille ne se rendit pas compte qu'un petit rouquin de deuxième année frappait à la porte du compartiment. Ce fut Daphné qui se leva pour lui ouvrir la porte.
- J'ai...heu... une invitation adressée aux sœurs Greengrass et à... heu... Mr. Nott, dit-il à toute allure, les jambes tremblantes.
Daphné hocha la tête d'un air entendu, le remercia avant de prendre la lettre. Elle la parcourut rapidement des yeux, sourcils froncés et nez retroussé.
- Alors ?
- Nous sommes conviés au club Slug... Père nous avait déjà prévenu... Le professeur Horace Slughorn aime s'entourer de fils de familles puissantes... soupira Daphné en arrangeant sa coiffure. Nous ferions mieux d'y aller maintenant et ne pas faire attendre ce cher professeur.
Astoria souffla avant de se lever et de sortir dans les couloirs. Les élèves affichaient souvent une mine morose, sinistre et leurs yeux brillaient d'inquiétude et de peur. Elle continua de marcher et soudain son regard croisa celui de Lucie. Cette dernière la suppliait presque avec ses yeux mais la jeune fille l'ignora. Ce qui s'était passé l'année précédente l'avait profondément marquée et blessée. Elle n'arrivait pas à passer à autre chose. Ce sentiment d'abandon qu'elle avait ressentit, la colère, l'impuissance, la rage, la tristesse... Tout restait ancré en elle. Daphné lui prit la main d'un air rassurant. Ses doigts étaient chauds et réconfortants. Ils arrivèrent devant la porte du club. Théodore frappa d'un air assuré et ce fut un vieil homme à l'air jovial qui ouvrit la porte.
- Ah Mr. Nott ! Je suis si heureux de voir voir ! Daphné et Astoria Greengrass ! Vous avez hérité de la beauté de votre mère ! s'exclama celui-ci en leur serrant la main avec empressement. Je suis le professeur Slughorn et c'est un réel plaisir pour moi de vous avoir ici. Entrez, entrez.
Un peu gênée, Astoria pénétra dans la pièce. Tout les regards se tournèrent vers eux. Potter, Zabini, la sœur Weasley... Malefoy n'était pas présent. Pas étonnant avec l'affaire du ministère... Lucius Malefoy était à présent enfermé à Azkaban... La dernière fois que la jeune fille l'avait vu, c'était lors de l'arrivée en gare du Poudlard Express. Il avait alors réussis à négocier un sursis pour assurer sa défense lors du procès. Mais les preuves étaient là et le père Malefoy avait été condamné et enfermé dans la prison la mieux gardée du monde des sorciers... Astoria soupira, adressa son plus beau sourire au professeur avant de s'assoir poliment. Le trajet allait être long pensa-t-elle furtivement...
- Figurez-vous que je suis un proche de notre cher ministre. La situation est entre de bonnes mains, ne vous inquiétez pas...
Astoria se crispa. Encore un ramassis de mensonges. Autour d'elle, tout le monde lui mentait. Le monde était devenue une sorte de toile dans laquelle non-dits et vérités s'entremêlaient étroitement. La jeune fille lança un regard de détresse à Nott qui lui répondit par un petit sourire. Elle n'était pas là seule à être mal à l'aise ici...
- Tenez, tenez, servez vous les enfants, déclara le professeur avec un grand sourire en faisant tourner une assiette de viennoiseries... Oh ! Mais il se fait tard ! Il vaudrait mieux que vous retourniez à vos places, nous allons bientôt arriver.
Astoria se leva et, avec un soupir de soulagement, regagna son compartiment.
- Un sacré numéro celui-là... grommela Nott avec pourtant l'ombre d'un sourire.
- J'ai cru que ça n'en finirait pas...
Ils discutèrent tout les trois et bientôt les contours fantomatiques de la gare de Pré-Au-Lard se dessinèrent dans la pénombre.
- Je crois qu'il est temps de descendre. Dépêchons nous avant qu'il n'y ait plus assez de diligences.
Les trois jeunes gens se hâtèrent. Astoria frissonna à maintes reprises durant le trajet de la gare au château. Elle avait cette désagréable l'impression d'être constamment épiée. Elle fronça les sourcils, regarda de tout les côtés avant de soupirer longuement. Ce devait sûrement être son imagination... Où pas... Ses interrogations en suspens, ils arrivèrent devant Poudlard. Le lieu était toujours aussi époustouflant. Elle repensa à sa première venue ici. Tout lui paraissait si grand, si lointain. La réalité des choses était bien loin mais maintenant tout cela la rattrapait. La nostalgie, la mélancolie des beaux jours, du printemps et de la joie... Un hiver sans fin, froid et empli de ténèbre allait s'abattre sur eux tous.
- Ça va ?
- Oui... Je meurs de faim... Allons-y, déclara la cadette en franchissant les portes de la Grande Salle.
Daphné Greengrass hocha la tête avec un petit sourire en coin avant de prendre la main de Nott. Astoria les regarda, sourcils froncés. Depuis quand ces deux là étaient devenus aussi proches ? Elle haussa les épaules et se laissa tomber sur le banc des Serpentard, à côté de Drago et face à Pansy.
- Tu ne devinera jamais Greengrass ! s'exclama Malefoy en passant un bras sur ses épaules.
Pansy la fusilla du regard. Astoria déglutit difficilement et essaya de mettre de la distance entre le jeune homme et elle.
- Heu ?
- J'ai cassé la figure à ce maudit Potter. L'Elu, tu parles... C'est seulement un pauvre blaireau.
Drago la lâcha finalement et la conversation dévia sur Lord Voldemort. La jeune fille n'écoutait qu'à demi-mots, mi-fatiguée, mi-exaspérée.
- Et toi Astoria ? Dans quel camp est-tu ?
Elle releva la tête et son regard croisa les iris de Drago. Il avait de beaux yeux. Elle ne répondit pas. Malefoy reposa la question, insistant. La tension était soudainement devenu étrange et palpable. L'honneur de sa maison était en jeu... Une mauvaise réponse et tout pourrait basculer...
.•°•.
yo, et c'est repartit pour les cours à distances! j'espère que vous allez bien en tout cas :p
[07/04/2021 avec 1301 mots]

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▬ 𝐆𝐑𝐄𝐄𝐍𝐆𝐑𝐀𝐒𝐒 | harry potter
ФанфикG R E E N G R A S S - 𝐞𝐭 𝐜𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐮𝐢𝐭 𝐣'𝐞𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞, 𝐬𝐢𝐥𝐞𝐧𝐜𝐢𝐞𝐮𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭, 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐬𝐬𝐢𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐭𝐨𝐧 ...