▬ 𝐆𝐑𝐄𝐄𝐍𝐆𝐑𝐀𝐒𝐒 | harry potter

XV

LE JOUR DÉCLINAIT lentement sur Poudlard. Des milliers de fragments colorés parsemaient le ciel noir. Et pourtant, les Serpentard ne pouvait pas admirer ce splendide spectacle, leur salle commune se situant dans les sous sols. Théodore Nott était affalé sur un siège en velours vert, un journal posé en travers de son ventre. Sa poitrine se soulevait lentement au rythme régulier de sa respiration. Ses boucles brunes étaient totalement décoiffées et ses traits tiraillés de fatigue. Astoria s'approcha sur la pointe des pieds, se retenant de rire. Et soudain, elle se laissa lourdement tomber sur lui. Il se redressa d'un coup, manquant de faire tomber la jeune fille sur le sol. Elle éclata de rire tandis que le jeune homme étouffa un grognement.

- Si tu voyais ta tête ! s'esclaffa la Greengrass, ses cheveux se balançant en arrière au rythme de son rire.

- Tu m'as fait peur... maugréa Théodore.

Il se redressa puis s'appuya sur ses coudes. À cet instant, la jeune fille réalisa sa position et ne put s'empêcher de rougir en sentant sous son ventre le torse de son ami.

- Quel joli couple...

- Malefoy, grinça la jeune fille en s'écartant précipitamment de Nott.

- Vous n'avez pas le droit de vous bécotez, c'est écrit dans l'article 52 du décret ministerial.

Astoria serra les poings et une main rassurante vint se poser sur son avant bras. Elle releva les yeux et croisa le regard de braise de Théodore. Il lui intimait silencieusement de se taire et un petit sourire malicieux orna son beau visage. Il passa son autre main autour de la fine taille de jeune fille et la serra contre lui. La Greengrass sentit son cœur battre de plus en plus vite dans sa cage thoracique tandis que ses joues s'empourprèrent de nouveau. Drago Malefoy regardait la scène d'un air amer. Une de ses veines apparut nettement sur son cou.

- Drago... Nous sommes des amis de longues dates, tu ne vas tout de même pas me punir ?

- Et pourquoi pas ? répondit-il au tac au tac.

Le blondinet grinça des dents. Astoria leva les yeux vers lui. Il était accompagné de Blaise Zabini - un métisse auquel elle n'avait jamais adressé la parole - et avait fièrement épinglé sur son torse l'écusson de la brigade inquisitorial ainsi que celui des préfets. Quelle stupidité... Drago Malefoy, préfet... C'était l'une des personnes qui se souciaient le moins du règlement chez les Serpentard. Comment était-il censé faire régner l'ordre dans ces conditions ? La bêtise était aberrante et Astoria devina que Lucius devait y être pour quelque chose dans cette histoire. Encore une chose qu'elle détestait chez les vert et argent : la corruption. Au moindre soucis, il y avait toujours quelqu'un de haut placé pour sortir un gros chèque et les problèmes disparaissaient « mystérieusement » d'un coup.

- Allons, demain nous affrontons Serdaigle ! Tu ne peux pas te passer de notre meilleure poursuiveuse, continua Théodore sans perdre son énigmatique sourire.

- Je ne fais qu'appliquer le règlement. Les règles sont faites pour être respectée.

- Ce n'est pas toi, au contraire, qui disait qu'elles étaient faîtes pour être transgressées puisque nous sommes au dessus de tout ça ?

Drago ricanna en secouant sa tête blonde. Astoria restait silencieuse, pinçant les lèvres d'un air sceptique. Elle regardait les deux jeune hommes s'affronter en chien de faïence. La situation aurait presque pu être comique.

- Je respecte les règles quand c'est une personne de confiance qui les ordonne. Ombrage est quelqu'un de bien.

La jeune fille s'étouffa.

- Quelqu'un de bien ? Il faudrait être aveugle pour ne pas voir qu'elle est sérieusement dérangée, grogna-t-elle en passant rageusement une mèche brune derrière son oreille.