Trouple ou Plus?

Deception (🍋)

-Waouh je vais être en retard, allé Rudy prend soin de toi je t'aime, on se parle plus tard.

Dit elle avant de sortir du laboratoire en trombe, ne me laissant même pas le temps d'en placer une. Déstabilisé par cet aveu, je n'ai aucune autre réaction que de m'effondrer sur la chaise ou j'étais assis depuis quelques heures déjà, me prenant la tête entre les mains.

Comment on en est arrivé ? Comment peut elle mettre fin à notre relation de la sorte sans aucune émotion? Et comment ose t'elle rajouter un je t'aime à la fin de sa phrase avant de partir? Un je t'aime à des années lumières différents de ce que je ressens.

Je me sens tout à coup vider de toute énergie, et je n'ai plus du tout envie d'étudier. Je me contente juste d'arranger mes affaires, et de prendre la direction du parking de la fac afin de prendre ma voiture et de rentrer chez moi. Une fois assis dans ma caisse je laisse ma tête s'échouer sur le volant en grognant, j'ai mal bordel.

Je ne pensais pas que Misaki allait être intéressé par quelqu'un d'autre que moi, elle ne parle de base à personne si ce n'est qu'à ses copines et à ses frères avec lesquels elle est devenue bizarrement trop proche. Je pensais avoir mes chances, je pensais qu'elle tomberait sous le charme, j'ai été gentil, doux, aimant, attentionné envers elle, alors qu'est ce qui n'a pas marché? Qu'est ce que j'ai fais de travers? Qu'est ce qu'elle attend en plus de moi? Qui est ce mec de toutes les manières? Trop de questions sans responses qui fourmillaient dans ma tête, et qui me faisais me sentir comme une merde.

Je prends mon téléphone et écris un message vite fait à Neil:

-Désolé mec je me sens pas bien, je pense pas venir à l'entraînement d'aujourd'hui. Je suis entrain de rentrer en ce moment.

-Okay pas de soucis frère mais dis moi qu'est ce qui ne vas pas?

-Rien de spécial t'inquiète, juste que je me sens un peu malade et vidé de toute énergie.

-T'as besoin de quelque chose? Tu veux que je vienne avec toi à l'hôpital ?

-Non mec c'est gentil, t'inquiète pas. Juste prend moi des notes pour les cours que je vais rater.

-Okay pas de soucis, mais ça va être chiant à l'entraînement sans toi.

-C'est juste aujourd'hui c'est pas comme ci j'allais être absent pour une semaine Mr le capitaine.

-Oui je le sais. En tout cas  prend bien soin de toi et s'il y'a le moindre soucis n'hésite pas à m'appeler n'importe quand.

-Okay merci.

Une fois le dernier message envoyé, je balançais mon téléphone sur le siège d'à côté et démarrais. Le temps commençait à se refroidir certes, mais c'était encore relativement supportable. Je roulais en silence dans la ville en direction de chez moi, mes yeux vide fixant la route comme un zombie et les milliers de questions qui me trottaient dans la tête. Après quinze minutes de route j'arrivais enfin chez moi. Je rentrais la clef et ouvris la porte doucement, tombant dans un silence profond mais habituel. J'inspectais rapidement le salon et la cuisine me rendant compte qu'il n'y avait effectivement personne.

Mais bon c'était prévisible, mes parents de toutes les manières n'étaient jamais présents que ça soit en semaine comme en week-end, ils passaient juste de temps en temps récupérer leurs documents, ou se faire un repas rapide. Et ma grande sœur elle, était toujours occupée: soit avec ses cours, soit avec son travail à temps partiel soit avec son petit ami. Elle ne revenait que pour dormir certains jours ou prendre ses affaires.

En gros personne n'avait jamais le temps dans cette famille. Quelques années plutôt je le gérais assez mal mais maintenant c'était comme devenu normal. Je m'étais habitué à vivre tout seul dans cette maison, voyant mes parents que quatre à six fois par mois et ma grande sœur deux à trois fois par semaine. Cela ne me gênais pas le moins du monde, j'avais la maison rien que pour moi, et je pouvais faire tout ce dont j'avais envie et inviter qui je voulais. Alors que je montais les escaliers en direction de ma chambre, je vis ma sœur en haut des escaliers avec son sac habituel contenant ses vêtements et quelques classeurs entre les mains. Elle parut surprise de me voir à la maison à cette heure ci, mais ce ravisa aussitôt et m'offrît un tendre sourire avant de s'approcher de moi et de me caresser doucement ma tête.