19.Moi, j'appelle pas ça vivre.

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OSTSNK qui se prêtent bien à l'ambiance =

- 2chijou -

- Yamanaiame -

- 2 Volt -

- Ymniam – Mkorch -

... ( ) ...

Lebruit d'un roulement clair et juteux accompagna la dégustationd'Ymir et lui donna un nouvel élan de satisfaction. Avec sa démarchenonchalante, rapide et assurée, ses grandes enjambées et la pommequ'elle croquait à pleines dents, elle se doutait qu'elle avait del'allure. Elle bomba un peu plus sa poitrine, tête haute. Lafraîcheur sucrée, avec une pointe d'acidité, ruissela jusqu'aufond de son gosier. Elle se sentait presque pousser des ailes.


Lajeune femme toisait les chênes et les pins alentours, les bancs sefigeaient sur son passage, les fleurs se cachaient derrière lestroncs d'arbre. Il faisait chaud mais un vent frais et suffisammentfort œuvrait de concert avec le fruit qu'elle dévorait pour veillerà ce qu'elle ne fonde pas. C'était un super temps pour se dégourdirles gambettes, sans se prendre la tête à réfléchir au sens de laguerre, de la justice ou de la vie.


Tom,comme à son habitude, préférait glander dans sa chambre durant sontemps libre. Il devait passer plusieurs heures à se tourner lespouces, et soliloquer dans son ciboulot, déjà si creux, sur à quelpoint il flippait. À moins qu'il ne soit pas même conscient que demaigres -très très maigres- chances étaient de son côté. Entout cas, Ymir, elle, aimait les choses simples. Elle ne sepréoccupait jamais trop de ce qui pouvait bien passer par la têtede Tom, et elle appréciait une bonne balade pour activer ses pattes.


Habituéedepuis sa plus tendre et agitée enfance à arpenter, serpenter dessurfaces, des ruelles sur plusieurs kilomètres, elle trouvait çabizarre de ne pas faire au moins une course haletante ou une longuepromenade quotidienne.


Lechemin qu'elle empruntait l'amena sur une butte et la sensation dehauteur l'engaillardit. Elle jeta le trognon en l'air, par-dessus sonépaule, sans regarder où elle l'envoyait. Elle ne faisait querenvoyer à la terre, ce qui appartenait à la terre. À peineeut-elle le temps de mettre les mains dans ses poches qu'un« Aïïe ! » retentissant la stoppa.


Intriguée,elle pivota la tête en direction du son et s'aperçut qu'encontrebas, sur l'herbe, toute une tripotée de tributs seremplissaient la panse. Il y en avait cinq et elle ne se rappelaitque du nom de Sasha. Elle était accompagnée des deux inséparables,du nabot au crâne rasé et du type aux rouflaquettes pathétiques.Et c'était lui qui s'était pris le projectile. Ou alors il aimaitjuste se frotter vigoureusement le crâne, auquel cas Ymir pouvaitcomprendre que tout un chacun avait ses petits plaisirs dans la vie,elle ne jugerait pas.


Elleallait lever la main en guise d'excuse, mais les bras de Sasha furentplus rapides qu'elle. L'excitée de service lui faisait de grandsgestes, comme si elle traçait des ronds dans l'air avec ses bras,fléchissant les genoux en cadence. Ou bien elle prenait Ymir pourune bigleuse, ou bien elle cherchait à s'envoler.


-Hééé,Ymir ! Tu veux venir !? »


L'intéresséescanna la nappe de leur pique-nique champêtre de plusieurs coupsd'œil vifs. Il devait y avoir de quoi nourrir tout un régiment etle souvenir des mets du goûter d'anniversaire de Sasha lui mit l'eauà la bouche. Elle se lécha les babines et sortit du sentier pourdévaler la butte en quelques foulées et rejoindre la petite bandesur le gazon.

Die Nachtigall Und Der Seidelbast [Fr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant