47.Et comment un cadavre parle-t-il ?

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OSTSNK qui se prêtent bien à l'ambiance =

Vögel im Kafig -

- The Fall of Marley -

- Eye-Water -


...( ) ...


Dans le poing de Jean, lecuir des rênes était sec, et il s'y raccrochait de toutes sesforces, refusant de laisser la moindre goutte de pluie s'infiltrer.La course de Buchwald le bringuebalait comme un sac de farine, ilarrivait à peine à s'agripper avec ses cuisses. La fatigue tiraitses membres vers la terre, et la couche humide de crachin pesaitdessus. Les ongles de Ruth s'enfonçaient dans ses côtes, labourantsa respiration. Il pleuvait des cordes au-dessus de leurs têtes,même si les arbres bloquaient une certaine partie de l'averse qui netarderait pas à percer la canopée.


Encore un peu. Ils yétaient presque.


Marco avançait derrièreeux, entravé par la pluie. C'était peut-être la première foisqu'il faisait de la tridimensionnalité avec un temps pareil, et end'autres circonstances, Jean aurait peut-être affiché un sourirerailleur mais attendri. Pour l'heure, il gardait la bouche fermée enune faible ligne pour éviter de trop avaler d'eau. Les Titansétaient très loin derrière, il ne les entendait plus depuis un bonmoment.


Des résidus de terreurpulsaient encore en lui et provoquaient des spasmes épars dans sesmains et ses bras. Il serrait la bride comme il aurait serré sonpropre cœur s'il avait pu, le plus fort possible pour l'empêcher dedérailler.


La base n'était plusqu'à quelques mètres, mais Buchwald ralentit à peine, continuant àdétaler comme un forcené, et Jean se rappela de justesse :c'était à lui de l'arrêter ! Il tira sur les rênes, etcommença à se redresser sur la selle, mais c'était déjà troptard, Buchwald renâcla au milieu de la clairière et manqua secabrer. La giboulée augmenta encore en puissance, libre du barragedes arbres.


Ruth se laissa tomber àterre et Jean se dépêtra précipitamment avec les étriers pouréchouer de l'autre côté. Il entendait à peine, à cause de lapluie qui heurtait le sol, la pierre, leur peau, la pluie quitambourinait dans son crâne. Du coin de l'œil, il vit que Ruths'était recroquevillée sur son bras blessé, les dents serrées.


-Jean ! Ruth !Est-ce que ça va ? » s'enquit aussitôt Marco enatterrissant au bord de la clairière et en courant vers eux.


Jean passa une manche surson visage pour se débarrasser du rideau qui encombrait sa vision.Il serra les dents, mais une pointe de douleur traversa ses genciveset il garda la bouche soigneusement ouverte.


-Qu'est-ce qu'il t'apris, espèce d'inconscient ?! » vociféra-t-il.


Non, ce n'étaitpas ce qu'il voulait dire, il voulait le remercier, il leur avaitsauvé la vie !


-Je n'allais pas vouslaisser mourir là-bas sans rien faire ! protesta Marcovivement, interrompant son mouvement vers lui pour adopter uneposition défensive.


-Non, il n'allait pasnous laisser crever, LUI ! » intervint Ruth, la voixremplie de sel.


Die Nachtigall Und Der Seidelbast [Fr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant