Reviens moi. // Mastu

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POV de Mastu,  pensées pendant le baiser.

Je ne me suis jamais senti aussi bête de ma vie. Quand je la regarde, j'ai toujours vu cette femme pétillante avec des rêves pleins la tête, cette écrivaine qui ne veut jamais laisser tomber le but qu'elle a toujours voulu, cette belle demoiselle au cœur sans une seule cicatrice, et non une personne malade qui est à bout.
Ses cheveux violets si doux, comment je ne m'en suis pas aperçu que c'était des faux ? Je suis tombé dans le piège, dans cette image qu'elle veut laisser transparaître. Suis-je comme tout le monde ? Je pensais sortir du lot, la comprendre comme personne d'autre... Qu'est-ce qu'il m'a pris ? Putain Théo t'aurais dû voir ! Passer à côté de la tristesse...de...celle que tu aimes. Oui, celle que j'aime. Cette merveilleuse femme que je veux serrer chaque jour dans mes bras, celle que j'aime le plus au monde. C'est elle, dont je veux être fière de présenter à tout le monde, en disant "elle c'est la femme de ma vie", " celle qui me rend réellement heureux", "celle qui me comprend et m'accepte comme je suis". Je veux me battre pour être celui qu'elle mérite, celui qui sera à ses côtés pour l'éternité, celui qui l'aidera dans le meilleur et dans le pire. Je veux la pousser au plus haut possible, lui montrer à quel point elle vaut tout l'or du monde et que plus personne ne doit lui faire de mal.

Je passe mes mains au niveau de sa taille pour la serrer doucement contre moi, faisant attention à ne pas la blesser.

" Je ne te fais pas mal Dalia ?

- Ne t'en préoccupe pas, on s'en fou."

Elle me réembrasse de plus belle, nous basculant jusqu'à nous en faire tomber. Nous rions et je  reprend son geste de tendresse.

Je veux qu'elle devienne celle qu'elle a toujours voulu être, que je sois cette personne qui la voit à son réveil, ses yeux encore fatigués  et son doux sourire. Je veux être celui qui partage chaque seconde de sa vie sans jamais m'en lasser. Je veux que chaque soir, je n'ai plus à lui dire au revoir, que je l'embrasse pour dormir et serrer son petit corps frileux contre moi, sans jamais m'en séparer. Que tout cela continue encore et encore chaque jour. Et si jamais y a un problème, aucune dispute ne sera présente. On règlerait ça calmement sans jamais douter de l'autre. Son prénom est le plus beau mot du monde et je veux le prononcer chaque petit jour de ma vie. Je veux l'aimer d'une passion qui ne sera jamais comparable, je veux que mon amour pour elle la protège, la recouvre sans jamais la blesser. Que mes douleurs ne l'emportent jamais, comme une ronce qui la transpercerait avec cette épine. Elle serait cette rose éternelle dont mon cœur conserverait. Je ne veux plus que quelqu'un essaye de prendre la place que je veux mériter dans sa vie.

Elle se décroche et me regarde en haussant un sourcil.

" A quoi tu penses ?"

Je sors de ma pensée portant son nom.

" Quoi  ?

-Je te demande à quoi tu penses, tu as l'air... dans les nuages.

- Si ton cou s'appelle nuage alors ce serait avec plaisir."

Elle me sourit et passe sa main dans mes cheveux. Avec les bouclettes elle reste coincée. Nous en rions à gorge déployée et j'embrasse délicatement son cou.

" Pour répondre à ta question, je pensais à toi, Dalia.

- Tu penses à moi alors que je suis juste en face de toi ?

- Je pensais juste..."

Je prend une grande respiration et la regarde dans les yeux.

" Je pense juste à quel point tu es une femme merveilleuse, et que je me sens terriblement bête et coupable d'avoir merdé avec toi.

- Tu n'es pas le seul fautif  dans l'histoire.

-Je me dis que parfois j'ai été trop...insistant avec toi."

Elle prend ma tête dans ses petites mains froides.

"Ecoute, je ne veux plus qu'on reparle du passé d'accord ? On laisse tout ça et on recommence. Et si ca fonctionne pas ? Nous recommencerons. Encore et encore, jusqu'à ce que le but soit atteint.

-Mais quel est ton but Dalia ?

-Je n'en sais rien...

-Moi j'en ai un.

-Tu en as un?

-Je veux faire de toi la femme de ma vie."

Un silence devient pesant. Je ne sais même plus où poser mes yeux. Le seul bruit que j'entend est un reniflement. Je baisse le regard sur elle et comprends de suite. J'essuie sa larme de mon pouce.

"Hey...

- Et si je ne suis pas à la hauteur pour toi ? Et si je deviens un poids ?  Comment tu ferais... J'ai tellement d'allés retour à l'hôpital à faire, je ne suis pas sûre d'assurer chaque jour de travail, je suis parfois inutile et fatigante. Puis il y a tellement de choses que je ne saurais pas faire... Porter des choses lourdes ? Rester longtemps éveillée ? Aller à des fêtes jusque tard le soir ? Je vais faire tâche à côté de toi...

- Ne dis pas n'importe quoi.

-Ce n'est pas n'importe quoi, c'est réel.

-Tu t'attaches à des détails faux et superficiels. 

- Qui te dit que tous ces détails n'auront pas une importance pour toi plus tard ? Pour nous ?"

Mon cœur bat de plus en plus vite à l'entente du mot "nous". L'a-t-elle déjà créé ? Imaginé ? Pensé ? Ou même inventé...

" Tu crois vraiment à ce "nous" que tu viens de dire ?

- Sincèrement, je n'en sais rien. C'est tellement compliqué en ce moment, je ne sais plus où y mettre la tête. J'aurais besoin de temps, combien ? je n'en sais rien, mais je vais mettre ma tête au repos pendant un petit bout de temps, essayer de me comprendre et m'aider moi même avant d'aider les autres avant. Tu penses que cette idée est égoïste ? Je trouve ça totalement puéril... Je ne sais quoi en penser.

- Non ce n'est pas puéril, je te comprends totalement, parfois il suffit de se ressourcer pour enfin voir une autre vision du monde, et si tu le veux, je pourrais t'aider à le faire.

- Pourquoi tu ferais ça... Pourquoi tu ferais ça pour moi...

-Parce que je t'aime, Dalia."