chapitre 11

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𝐋𝐞 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐚𝐩𝐩𝐚𝐫𝐭𝐞𝐧𝐚𝐧𝐜𝐞

Livaïl

J'entre dans le bureau d'Erwin et m'installe sur le sofa. Il ne daigne pas à relever son visage, il sait que ce n'est que moi.

- Dis moi que c'est une blague.

Il sort son nez de ses papiers soudains intéressé par ma présence.

- Tu ne pense sérieusement pas à mettre Hazel en caporal.

- Et pourquoi pas, elle est douée.

Je me lève et plaque mes mains sur son bureau.

- Elle n'a aucune expérience. Elle aura déjà bien à faire pour sauver ses fesses dehors et tu veux en plus lui mettre une équipe sur le dos ?

Il croise ses doigts dans un geste délicat et semble réfléchir.

- Tu sais tout comme moi qu'elle n'aura aucun mal à s'en sortir alors où est le véritable problème.

Ce con est intelligent, il étudie ses soldats comme ses plans.

- Je vais te dire où est le problème Livaïl, si elle n'est plus ta subordonnée tu n'as plus aucune barrière pour te rapprocher d'elle.

Je m'assoie sur le fauteuil face à son bureau et passe ma main sur mon visage.

- Es-tu en train d'insinuer que la gamine me plait.

- Je ne sais pas, à toi de me le dire.

- Tch non c'est rien qu'une morveuse qui a besoin d'être dressée.

Un sourire apparaît sur son visage.

- Elle te ressemble tu sais.

Je plonge mon regard dans le sien, il en dit un tas de conneries celui la.

- C'est un talent brute qui demande qu'a être exploité. Elle est incroyablement douée presque autant que toi alors ne laisse pas tes sentiments altérer ton jugement.

Hazel

- Tch c'est ça t'es recrues miraculeuses ?

Nous étions sur le terrain d'entraînement avec l'escouade tactique et mes deux nouveaux membres de mon escouade. Tout les deux se battent et bien qu'ils soit très forts et rapides ils leur manque cruellement de technique. Je lance un regard noir à Livaïl.

- C'est leur premier entraînement, ils vont s'améliorer rapidement j'en suis sûr.

- Tu me tutoie maintenant ?

J'hausse les épaules.

- Tu n'es plus mon supérieur.

Il détourne le regard et le porte sur Nathan qui vient de se faire projeter en l'air.

- C'est pathétique.

Il avance vers les recrues et tire Amandine en arrière alors que celle-ci allait revenir à la charge.

- C'est finit les morveux, vous faites plus de poussière que d'exploits.

Il se retourne vers moi et croise les bras.

- Viens montrer à tes subordonnés comment on se bâts .

Il me met au défi, comme il sait si bien le faire. Je m'avance d'un pas lent vert le petit brun et le toise du regard. Depuis ce presque baiser accidentel il est redevenu le mec froid et distant du début. Et pourtant aujourd'hui, il me défit.

- Me battre contre toi ne les aiderons pas.

Il réduit l'espace entre nous et ses billes d'acier s'ancre sur mon visage. Son regard me traite de peureuse et ça suffit pour me motiver. Je m'apprête à lui donner un coup mais il attrape ma main dans son envol.

- Ça n'a pas encore commencé.

- Ça me démanger.

Ses yeux continuent de parcourir mon corp, mon poignet dans sa main il étudie mon corps de façons à déceler tout les émotions que je renferme. Puis son regard sur mon poignet, la ou jamais j'aurais voulu qu'il s'éternise. Je me dégage de son emprise et pose ma main sur l'endroit souillé par ses yeux quelques instants plus tôt.

- L'entraînement est finit, dégagez !

Son ton est ferme et menaçant, une chose est sur ce qu'il a vu ne lui fait plaisir. Tout le monde autour de nous se dissipe ne laissant que lui et mon intimité mise au grand jour

- Tu m'expliques ?

- Ça ne te regarde pas.

Il reprend mon poignet de force entre ses mains. Son doigt parcourt la cicatrice marquée au fer maintenant blanche et gonflée.

- Le signe de l'appartenance.

- Je...

Les mots ne veulent pas sortir, que dire même moi je ne sais pas grand chose en réalité.

- Est ce qu'on t'a ...

Lui non plus ne sait pas quoi dire, il ne veut pas réveiller les démons qui se cachent en moi. Mais la curiosité qui le ronge est bien plus forte.

- Est ce qu'on t'a vendu comme enclave ?

Toujours mon poignet entre ses doigts je regarde le cercle blanchâtre mutilé sur mon bras.

- Oui, mais je me suis enfui.

Il rabaisse ma manche pour faire disparaître mon mal-être, comme si cela était suffisant, comme si ça l'effacer réellement.

- Es tu née dans la ville souterraine ?

- Non, je devais avoir 3 ans quand je suis arrivée en bas. Je me suis réveillée dans une ruelle sombre, mes parents avaient disparu, et cet marque était apparu. La brûlure était encore à vif.

- Tu te rappelle d'eux ?

- De mes parents ? Non de la couleur de leur voix à leur prénom mon esprit a tout effacé.

Il lâche mon poignet dans un geste délicat et se gratte l'arrière de la nuque.

La nuit était tombée. J'étais allongé sur la charpente du château et observait les étoiles. Je passais mes mains contre mon visage pour enlever la frustration que je gardais. Quelques mois sont passé depuis que je suis à la surface et j'ai pourtant l'impression que l'éternité me sépare de ces deux moments. Comment en si peux de temps ma vie a pu autant basculé. Toutes mes barrières sont entrain de se briser une à une et je suis impuissante.

L'amitié

L'amour

Le passé

Tout se bouscule dans ma tête. A partir de quel moment je me suis autant attachée à ces gens là ?

A partir de quel moment mes yeux ont atterri sur ses lèvres?

Finalement ce presque baiser ne me laisse pas aussi indifférente que je le pensais. Mais lui il a réussis à tout ressasser, dans mon ventre comme dans ma tête. Qu'elle idiote.

Je ne contrôlais plus rien. J'ai l'impression de vivre ma vie en simple spectatrice. J'ai beau hurler que tout ça est dangereux je m'engouffre dans ce passage autant effrayant qu'intrigant.

Lâche prise.

Je m'abandonne aux nouvelles sensations que devait offrir la vie et que m'offre mes coéquipiers. Pourtant donner ma vie pour l'humanité me paraît plus facile qu'ouvrir mon cœur.

Délivre toi.

Un tas de gens était là prêt à m'accueillir comme le ferait des amis. Comme le ferait une famille. Mais je ne connais rien de ça. Je décevrais sûrement.

Hades [ Livaïl X OC ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant