Chapitre 3 [réécrit]

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Point de vue : Aly Ross


J'entends que l'on frappe gentiment à ma porte de chambre. J'ouvre alors les yeux et la personne ouvre la porte. Une servante du manoir, Mélissa Howard, me sourit gentiment.

- Aly, il faut y aller, nous allons être en retard sinon, me dit-elle.

Je me lève en lui souriant, fatiguée. Voyant que je me levais et que je commençais à m'habiller, elle sorti de ma chambre en prenant soin de refermer doucement la porte.

Cette femme, une Oméga, était un amour, et sans elle, j'aurais eu du mal à supporter ma vie de servante. Etant la fille de l'Alpha, je recevais beaucoup d'ordres de la servante en chef, Jalisca Ramirez. J'étais donc souvent la dernière couchée le soir et la première levée le matin.

Je m'habillais de la tenue obligatoire en tant que servante du manoir Ross : une robe bleue nuit, avec un tablier blanc. Je nouais mes cheveux en chignon, ne laissant que deux mèches libres de chaque côté de mon visage.

Je me dirigeais alors vers la sortie de la chambre puis vers la cuisine. Il fallait préparer des œufs, du pain, du bacon, du café, du chocolat chaud, du beurre et de la confiture afin de satisfaire mon père et ma sœur.

Mon père se levait dans trente minutes. Il fallait que me hâte. Je devais aussi lui ramener le journal humain en même temps que son petit déjeuner. Je sortis alors par la porte des domestiques afin de me rendre à la boîte aux lettres. Nous avions engagé un Loup qui y déposait tous les matins le journal humain. Elle était en bordure de territoire, ce qui voulait dire un petit trajet à pieds chaque matin dans l'air frais. Je humais l'air. Nous étions en avril et le doux parfum de la rosée du matin entra dans mes narines. le temps se faisait de plus en plus clément. Et ce n'était pas pour me déplaire.

Je pris le courrier, et fis demi-tour.

Alors que j'entrais dans le manoir, Mélissa arriva vers moi.

- C'est bon Aly, tu as le journal ?

- Oui, je l'ai. Père est-il réveillé ?

- Il vient tout juste d'ouvrir les yeux, il est temps d'y aller.

Je déposais le journal sur un plateau, sur lequel se trouvait son petit déjeuner. En plus de Mélissa, une autre servante nous accompagnait. Je portais moi-même le plateau, Mélissa devant et la troisième servante derrière moi.

Mélissa toqua à la porte doucement avec le dos de sa main. Nous attendions le petit « entrez » avant de nous engager dans la grande suite de mon père. Il possède un lit à baldaquin énorme, et sa chambre est très lumineuse grâce aux baies vitrées.

Nous attendions qu'il ordonne d'approcher. Ici, l'Alpha devait donner l'ordre pour avoir son plateau.

- Alysson, puis-je avoir mon journal ?

Je le lui tendais tout en baissant la tête. C'est le signe de soumission. Nous devions rester dans la chambre, dans un coin, le temps qu'il finisse son repas. Cela pouvait durer 30 minutes comme 1 heure, selon le temps qu'il prenait pour lire son journal.

Soudain, Jalisca m'appela depuis l'autre côté de la porte. Du coin de l'œil, j'aperçu mon père me fusiller du regard. Je baissais la tête le plus bas possible. Puis il me fit signe d'y aller avec un air de dédain. Je m'excusais rapidement avant d'ouvrir la porte et de me faufiler dans le couloir. Je refermais en toute discrétion et me retourna, tombant nez-à-nez avec Jalisca. Je baissais la tête encore une fois.

- Il faut nettoyer tout le couloir avant le réveil de Mademoiselle Jade, m'ordonna-t-elle.

J'acquiesçais de la tête et attendis qu'elle s'en aille à ses occupations. Je pris donc la direction du local de ménage et préparais un seau d'eau chaude. Je m'emparais de la serpillère et passa un coup sur la moitié du couloir.

La porte de mon père s'ouvrit sur lui. Il regarda le sol, puis moi. Sans aucune hésitation, il sorti de sa chambre, sans faire attention au fait que je venais de nettoyer le sol, encore humide. Il tourna un regard vers moi, un rictus au bord des lèvres.

Je baissais la tête les larmes aux yeux.

Mélissa et l'autre servante sortirent de la chambre à ce moment-là. Mélissa accourue, me voyant mal. Elle prit mon visage dans ses mains, afin de mieux le voir. Je me sentie mieux suite au contact visuel. Je me remis rapidement au travail tandis que les deux servantes rejoignaient mon père.

Je venais de finir le couloir quand j'entendis du bruit dans la chambre de ma sœur. Il fallait que je lui emmène son plateau. Je descendis à la cuisine, puis remonta, et toqua en arrivant à sa chambre.

- Entrez.

- Bonjour ma sœur. Avez-vous bien dormi ?

- Hum...

- Je vous apporte votre petit déjeuner.

- C'est fort aimable de ta part, lança-t-elle, dédaigneuse.

J'approchais le plateau et le lui posais sur les genoux. Elle me congédia.

Je repris le chemin de la cuisine, fis la vaisselle de mon père, puis le rejoignis au salon. Comme toute bonne servante, je me plaçais dans un coin afin de ne pas le déranger, mais présente en cas de besoin.

- Alysson ?

- Oui père

- Quand était ton dernier repos ?

- Euh... je ne saurais vous dire précisément, Père. Je dirais que c'était il y un mois.

- Hum...il réfléchit. Je t'accorde cette journée de libre. Fais-en bon usage. Je ne veux pas te voir au manoir, vas te balader.

- Bien Père. Je vous remercie de votre gratitude, Père.

Il me congédia de suite, et je ne me fis pas prier. Je filais dans ma chambre, je troquais ma robe de servante par une robe moins serrée blanche et légère. Je fis deux petites tresses afin d'attacher mes cheveux. Ainsi, ils ne me gêneraient pas.

Je sorti du manoir, tournais mon regard autour de moi et me décidais à y aller. Le territoire était assez spacieux pour chasser, plonger dans un lac, courir. Être libre. Rien qu'une journée.

Cœur d'Alpha [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant