Chapitre 12

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Je voyais leurs bannières flotter juste devant moi. J'avais mal aux pattes. Je voyais flou. Alors je rassemblais le peu de courage qu'il me restait afin de me trainer jusque de l'autre côté de la frontière.

1 patte, puis 2, puis 3 et enfin... mon corps entier s'écroula, incontrôlable. Je venais d'atteindre mon objectif... enfin.

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Point de vue : Zack Powell

Depuis que nous avions été au manoir de l'Alpha Ross, je n'arrivais pas à me calmer. Ma rage ressortait contre n'importe qui à n'importe quel moment. Ma pauvre mère en avait assez. Ce matin, elle m'avait mis à la porte, alors que je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour lui dire bonjour. Peut-être avais-je été trop loin ?

Il n'empêche que c'était l'occasion d'aller faire une promenade afin de me détendre. Je n'avais pas repris ma forme lupine depuis qu'Aly avait disparu. Autant vous dire que cela me manquait énormément. Mes pattes me chatouillaient.

J'entrepris alors de me transformer : mes os craquèrent fort (oups, ils avaient un peu rouillé apparemment), mes pattes s'allongèrent, et je finis à quatre pattes sur le sol.

Je décidais de faire un tour. Je voulais retourner au lac frontalier où nous retrouvions Aly autrefois avec Thomas.

Une fois sur place, je fis le tour, jusqu'à la frontière avec le territoire de l'Alpha Ross. Aucune trace ni odeur d'Aly. Elle n'était pas revenue depuis qu'elle avait été emmenée.

Je fis donc volte-face et me décidais à faire un tour de garde aux alentours du territoire.

Je m'approchais de deux membres de la meute, qui m'accueillirent avec des petits jappements et les oreilles couchées en signe de soumission (je n'aimais pas ça, mais il fallait, en tant que futur Alpha, que je m'y habitue). J'aboyais pour leur répondre.

Ils me mirent au courant qu'il n'y avait pas de danger en approche et qu'il n'y avait rien à signaler. Par ce message, je comprenais qu'ils avaient veillé toute la nuit à la recherche de la moindre odeur ou de la moindre trace d'étranger sur notre territoire.

Je repartais alors, tête et queue basses. Je n'en pouvais plus de cette foutue attente. Attente de quoi d'ailleurs ?

A ma droite, j'entendis Thomas approcher. J'esquivais son attaque soi-disant surprise. Il avait mangé le sable. Et moi ? Ba en tant que très bon ami... je me pliais de rire, à m'en écrouler au sol. Il se releva difficilement et releva un sourcil, très sceptique vis-à-vis de mon comportement... qui ne faisait pas très Alpha.

- Dis-le-moi si je te dérange, grogna-t-il, impatient.

- Oh non, ne t'inquiète pas, tu ne me déranges absoooolument pas !

- C'est ce que j'avais cru comprendre, ronchonna-t-il.

- Arrête de tirer la tête, allons au lac, proposais-je, alors que je commençais à partir.

- Tu sais... ce n'est pas en y allant tous les jours qu'elle va revenir. Elle a été vendue à l'Alpha Morgan. Il ne va pas la laisser partir si facilement.

Je me retournais doucement vers lui. Je soufflais. Il avait raison, malheureusement. Malgré le peu de temps passé ensemble, elle était devenue une amie, pour lui comme pour moi. Et je savais aussi qu'il bouillonnait tout autant que moi. Il savait juste mieux le cacher.

De son regard, il s'excusa, et prit le chemin du lac, n'hésitant pas à me bousculer au niveau de l'épaule afin de me dire d'avancer. Il n'y avait bien que lui qui pouvait me faire ça. Ce n'était pas mon futur Bêta pour rien. Il y a des choses que je ne laissais passer qu'à lui. Il n'y avait que Thomas Baker qui pouvait se montrer effronté face à moi.

Je le suivais. Puis il se mit à courir. Il voulait faire la course.

- Tu sais parfaitement bien que je suis imbattable, Thomas !

- Mais oui, bien sûr. Tu te fais vieux mon cher Zac !

J'avais compris le message. Il m'incitait à me défouler. C'est ce que je ferais !

20 minutes plus tard.

J'y étais presque. Nous arrivions presque au lac. Je jetais un coup d'œil derrière moi, et je vis Thomas, qui avait beaucoup de mal à suivre mon rythme. Je notais dans un coin de ma tête que je devais le remettre à l'entraînement assez rapidement.

Soudain, je m'arrête. Et Thomas, qui me suivait tout de même à la trace, me rentrait dans le derrière. Nous finnisâmes dans la terre.

- Rooooh, Zac, préviens avant de refaire un truc pareil !

Il me regardait fixement. Moi, j'avais la truffe en l'air, reniflant chaque particule d'air. Thomas fit de même. Puis on se regardait. Et d'un coup d'œil, on se fit signe d'y aller.

Nous nous mîmes à courir, la truffe levée. Il ne fallait pas la perdre. Puis un hurlement venant d'un membre de la meute nous avertis qu'un intrus était sur le territoire. Cela ne fit que confirmer nos craintes... et notre joie.

Moins de 15 minutes plus tard (oui, on avait couru le plus rapidement possible).

Nous arrivions sur le lieu d'où provenait le hurlement. Mon père et ma mère était déjà sur place (eux aussi avaient fait super vite).

Les loups présents nous laissèrent passer. Puis je vis une fourrure noire. Enfin !

Ma mère pleurait et je ne savais pas pourquoi. Je m'approchais alors de la fourrure noire. Et ce que je vis me donna des frissons. De l'inquiétude et de la rage.

Aly était devant moi, respirant très faiblement et bruyamment. Elle était maigre et fatiguée. Elle était inconsciente. Je regardais mon père avec rage. Lui, il me regardait avec tristesse et un profond « désolé » dans les yeux. Jamais je n'avais vu de loup aussi affaibli, jamais.

Je pris les devants, car personnes ne bougeait. Je me mis à côté de la petite boule de poils noirs et fis signe à Thomas de m'aider à l'installer sur mon dos.

Nous fîmes en sorte qu'elle ne puisse pas tomber malgré une vitesse soutenue.

Je fis attention tout le trajet à ce qu'elle ne tombe pas, et accélérais à chaque foulée un peu plus.

Cœur d'Alpha [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant