Chapitre 11

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- Hum... c'est délicat... je ne devrais pas vous en parler. Cependant, vous me paraissez gentil et de bon cœur. Elle a été vendue à l'Alpha Morgan, au sud de votre territoire. La pauvre petite, elle ne méritait pas ça, souffla-t-elle, au bord des larmes.

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Point de vue : Aly Ross

Je venais d'être transportée dans le territoire de l'Alpha Morgan, au sud. Des majordomes baraqués étaient venus me chercher, et avaient demandé à mon père de me tranquilliser. Résultats ? Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive et je viens seulement de voir que nous arrivions dans un grand domaine très bien entretenu.

On m'avait porté (même si le terme exact était « trimballé ») jusque dans une grande salle plongée dans le noir. Je n'avais aucun moyen de sortir. Puis, une personne -une domestique- ouvrit la porte et m'apporta de nouveaux vêtements.

Une robe noire, avec des escarpins noirs. Je pris la jolie robe et l'enfilai. La domestique s'approcha de moi, et commença à peigner mes long cheveux. Elle en fit une longue et belle tresse. Elle y ajouta de petites fleurs. Elle s'avança ensuite vers la porte, se retourna pour me dire de la suivre et ouvrit la porte. L'ouverture baigna la salle d'une douce lumière, qui éclairait ma robe : noire avec des reflets bleutés. Et dans un miroir en face, dans le couloir, je vis que les fleurs dans mes cheveux étaient bleues aussi.

Je suis la domestique, qui m'emmène jusqu'à une grande salle. Elle toque à la porte, déjà ouverte, afin de montrer notre présence.

Un homme aux cheveux bruns grisonnants se retourna dans notre direction. Son visage était souriant, puis en regardant dans ma direction, je vis un regard très malsain. Une lueur de désir. Malsain.

- Qu'avons-nous là ? La fille cachée d'Alphonse ! Héritière du territoire de l'est, souri-t-il, toujours cette lueur de désir dans les yeux. Dis-moi ton nom.

- ....

- JE NE ME REPETERAIS PAS !!! Hurla-t-il.

- A...Aly.

- Bien, je vois que ton père t'as plutôt mal élevé. De plus, je vois que tu es bien une Oméga... c'est très navrant. Les Omégas ne servent à rien, bons à rien qu'ils sont. Vous ne servez juste qu'à assouvir nos petits désirs...

Il me regardait très étrangement en disant cela. Puis il se jeta à mon cou.

- J'aurais tout de même gagner une chose dans cet achat... une jeune et jolie femelle...

Là, je vis rouge.

Je me transformais et mes os craquèrent. Ma blessure à la nuque me brulait. Pas de douleur. De vengeance.

L'Alpha me paraissait tout petit. Effectivement. C'était moi qui avais pris du volume. Je le regardais intensément dans les yeux et le retournais, toujours yeux dans les yeux.

Puis il baissa les yeux. Je le vis trembler. Je fus surprise, et le relâchais directement, complètement déstabilisée.

Il prit son téléphone.

- Alphonse, vieille ivrogne ! Tu m'as menti ! Tu a berné tout le monde en affirmant qu'elle était une Oméga !

Il avait raccroché juste après cette phrase, sans explication à son interlocuteur qui devait être, selon ses dires, mon père.

Je ne pris pas le temps de réfléchir, je grognais dans sa direction, puis partais dans le couloir en courant. Je me fiais à mon sens de l'orientation, et détruisis les portes sur mon passage.

J'avais bien grandi en taille.

Je courais le plus vite possible, direction le nord-ouest. Direction le territoire de l'Alpha Steele Powell.

Je me suis arrêtée dans un petit étang, afin de me rafraichir. J'étais affamée et épuisée. Mais il fallait que je continue. Je ne devais pas abandonner. Mais une chose que je ne voulais certainement pas : retourner dans mon ancienne meute. Désormais, j'étais une solitaire.

Les loups solitaires, particulièrement les Alphas, ne supportent pas longtemps d'être seuls et sans meute. La meute est cruciale au mental du loup. Il faut une hiérarchie, sinon, nous devenons fous. Je dirais que ça se rapproche du « bug » du cerveau. Et cela finit par nous être fatal.

Mais je préfère mourir que de retourner chez mon père. Une seule personne me manque là-bas : Mélissa. Elle avait été ma confidente, comme une mère pour moi. Elle avait pris soin de moi dans les moments les plus durs... et aujourd'hui, elle devait se faire punir pour m'avoir laissé sortir. Mon père était certes un loup trop autoritaire et fou, il restait malin. Il devait se douter que Mélissa m'avait libéré.

Je regardais le soleil au loin. La nuit allait tombé. Mais je ne m'accorderais du repos qu'en arrivant en territoire de la meute Powell. Pas avant.

3 jours plus tard.

Juste un peu...

Cela fait maintenant trois jours que j'avais fuit le territoire du sud. Et j'arrivais presque à la frontière avec le territoire de l'Alpha Powell.

Je voyais leurs bannières flotter juste devant moi. J'avais mal aux pattes. Je voyais flou. Alors je rassemblais le peu de courage qu'il me restait afin de me trainer jusque de l'autre côté de la frontière.

1 patte, puis 2, puis 3 et enfin... mon corps entier s'écroula, incontrôlable. Je venais d'atteindre mon objectif... enfin.

Cœur d'Alpha [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant