V ↬ fucking vomit

1.4K 153 156
                                    

Cette journée semblait commencer assez mal pour moi puisque ce matin là je me retrouvai la tête au dessus des toilettes du lycée pour vomir. J'étais tombée sacrément malade, c'était déjà la quatrième fois de la semaine que je vomissais au lycée, et nous étions jeudi. Je me repris après une bonne minute et réussi à arriver à l'heure en classe. Je n'avais pas croisé Suna depuis deux jours, sa présence m'aurait sûrement fait oublier mes vomissements. 

À midi, mes amies furent surprises de me voir sauter le repas, il faut dire que je n'avais pas très faim et que je préférais éviter de trop manger sous peine de vomir après. Les écoutant parler, je cherchai le brun qui occupait mes pensées dans la cantine. Finalement je le trouvai assis à une table avec son équipe, il dû sentir mon regard sur sa personne puisque ses yeux vinrent rencontrer les miens. Je m'excusai auprès de mes compères et me levai pour rejoindre Suna.

- Salut, oula ça va ? T'as l'air fatiguée, d'ailleurs tu feras attention je crois que t'as attraper la jaunisse parce que le blanc de tes yeux est plus très très blanc, m'avertit-il alors que je m'asseyais en face de lui. 

- Ça je sais pas mais en tout cas ce qui est sûr s'est que j'ai attrapé une vielle maladie pourri qui me fait pas mal recracher mes repas si tu vois ce que je veux dire, dis-je en soupirant. 

Suna rit et nous continuâmes à parler jusqu'à ce que la sonnerie nous indique qu'il était l'heure de retourner en cours. La fin de journée passa incroyablement lentement, et comme si ça ne suffisait pas, mes nausées et tremblement ne s'arrêtaient pas, ils étaient même accompagnés d'une douleur dans le haut du dos.  

Je rentrai enfin chez moi épuisée, trop fatiguée pour prendre ma douche, manger ou faire quoi que ce soit, je m'endormis directement. Malheureusement mon sommeil fut perturbé à maintes reprises à cause de vomissements et de démangeaisons. Je ne savais pas à partir de quand cela avait commencé, je savais juste que j'avais commencé à comprendre que j'avais attrapé quelque chose d'un peu plus gros qu'un rhume seulement au début de la semaine. Je ne pus malheureusement me rendormir que pendant trois heures, foutue maladie. 

Le lendemain, je décidai de ne pas aller en cours, hors de question que je vomisse une fois de plus à genoux au dessus des toilettes du lycée. Je passai donc ma journée à regarder des vidéos sur YouTube en attendant la fin des cours pour pouvoir envoyés des messages à mes amies. 

moi
rien à faire de si t'es en cours ou non
j'm'ennuie 
tu veux pas venir me voir omg
i'm boooored 
aglouglou
:( 
tu me manques bg
j'leave trois s'condes faut qu'j'aille dégueuler :D
15:02 pm

Grrr 😴✨
oula mais doucement d'abord 
je porte plainte pour harcèlement 
15:48 pm

moi
je 🚪 plainte pour surplus de beauté 

Grrr 😴✨
j'ai fait quoi pour mériter un rencard pareil ? 

Derrière l'écran de mon téléphone, un grand sourire prenait possession de mes lèvres. C'était toujours comme ça lorsque je parlais avec lui, et il ne le savait même pas, ou alors il prenait un malin plaisir à me faire subir une telle torture en me prenant par les sentiments. Mais alors que je me perdais dans mes pensées, un troquement à ma porte me fit sursauter.

moi
OMG SUNA VIENS M'AIDER JE VAIS MOURIR 
ON VIENT DE TOQUER À LA PORTE D'ENTRER DE CHEZ MOI ALORS QUE JE SUIS SEULE
MA VIE C'EST UN THREAD HORREUR JPP GO POSTER ÇA SUR REDDIT 😎
si je suis pas embarquée dans un trafique sexuel d'ici là 🤔

Grrr 😴✨
bien que l'on soit bientôt en Mars il fait encore froid dehors 
alors si madame veut bien m'ouvrir la porte avant d'appeler le GIGN 

Les yeux grands ouverts, je m'approchai de la porte sur la pointe des pieds, redoutant qu'un assassin ait volé le téléphone de mon ami pour m'amadouer. J'ouvris la porte avec une grande lenteur et poussai un soupir de soulagement lorsque je vis que c'était bien Suna se tenant devant chez moi et pas un quelconque kidnappeur. 

Une fois de plus, mes yeux s'accrochèrent aux siens et je ne pus m'en détacher. Sa main attrapa doucement mon menton, ses bagues froides contre ma peau, et il souffla entre deux bonds de trop de mon cœur : " Toi aussi tu m'as manqué " avant de poser ses lèvres à la commissure des miennes et de faire s'arrêter les tremblements qui n'avaient pas quitté mon corps. 

❛ ✦

Je m'étais réveillée encore plus épuisée que la veille, le corps faible. En arrivant dans la salle à manger pour y prendre mon petit déjeuné avec ma mère, cette dernière se leva paniquée pour prendre mon visage entre ses mains et l'examiner sous toutes ses coutures. Trop occupée à penser à un certain garçon et aussi encore un peu dans les vapes, je mis du temps à comprendre qu'elle prenait rendez-vous chez notre docteur. À mon tour paniquée, je me rendis devant le miroir de la salle de bain.

Dans le reflet de la glace, je n'arrivais pas à croire que j'avais tant changée en quelques semaines. Mes cheveux étaient emmêlés et gras, je devais sentir la sueur et même si cela ne se voyait pas, je savais mes dents sales. Ma fatigue et mon épuisement l'emportaient sur mon hygiène depuis quelques jours. Le blanc de mes yeux était jaunâtre et il en était de même pour ma peau. J'avais perdu du poids, pas assez pour le voir mais je savais que j'en avais perdu. Ma faim s'en était allée elle aussi. Mon corps tremblait, j'étais victime de nausées, de vomissements, démangeaisons et de difficultés à digérer. Je savais que mon système immunitaire était assez faible et que depuis toute petite je tombais facilement malade, alors je n'étais pas plus inquiète que ça. 

Cela faisait plusieurs jours que je n'allais plus en cours, je ne voyais plus beaucoup mes amies, elle me manquaient. Alors pour passer le temps je lisais, j'avais d'ailleurs bientôt fini le livre que Suna m'avait prêté, et ses petites notes me faisaient me sentir moins seule.

Encore perdue dans mes pensées je nous imaginai seuls dans la rue un soir d'été, prochaines et dernières victimes de la race humaine. Et dans le ciel, comme une tragédie, un astéroïde. Énorme, brûlant, lumineux, filant droit sur la terre, droit sur nous. Nous privant du noir de la dernière nuit de la planète. Et malgré ce gros cailloux entrant peu à peu dans l'atmosphère en prenant feu, le silence fut religieux. Trop gros ce cailloux pour se consumer en petites particules tombant dans nos cheveux. Nos mains se lièrent sans briser le silence. Je me rappelle que mon père me disait qu'il y avait tout le temps du bruit parce que le silence était un son si bruyant que les humains pouvaient devenir sourds rien qu'en l'entendant, c'est pourquoi ils tentaient de le couvrir d'autres bruits parasites. Je crois plutôt que nous avons peur du silence, et que fatalement, nous cherchons à l'éviter le plus possible. Mais à ce moment là, sous une pluie de météores en feu tombant du ciel, nous fûmes les premiers humains depuis longtemps à pouvoir entendre le silence, ou bien à ne pas en avoir peur. 

𝐆𝐫𝐫𝐫 𝐊𝐫𝐨𝐮𝐧𝐜𝐡 𝐊𝐫𝐨𝐮𝐧𝐜𝐡, 𝗌𝗎𝗇𝖺 𝗋𝗂𝗇𝗍𝖺𝗋𝗈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant