° Chapitre 2

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Pdv Joker

* Je rentrais victorieux avec ce qu'il me restait d'acolytes de la soirée. Un beau pactole sous le coude et le sentiment grisant de la victoire me gonflant de fierté. A peine arrivés au quartier général, les sept survivants de la soirée s'empressent de rejoindre leurs compagnons d'infortune dans la salle principale pour narrer mes exploits, leur raconter comment j'ai vaincu le chevalier noir et comment l'arrivée des flics m'a empêché de lui régler son compte une bonne fois pour toute. Je m'esquive discrètement jusqu'à ma chambre à l'étage, un appartement complet de l'immeuble désaffecté que nous occupons actuellement. Je ferme la porte derrière moi et un poids immense s'abat sur mes épaules soudainement. Je me laisse aller au sol, au centre de la pièce et je me couche sur le dos, le regard fixé sur le grand plafond blanc, vide. Plus aucune euphorie ne m'étreint le cœur, je suis seul dans ma chambre, les idées noires reviennent à la charge comme tout les soirs. Pourquoi est ce que je ne peux pas me réjouir de ce que j'accomplie. Pourquoi après chaque joie immense que me procure la destructions dois-je finir par me morfondre seul dans mes pensées. Le calme et le silence sont mes pires ennemis. A chaque fois je finit par me rouler en boule, assaillit par mes doutes, mes peurs, ma solitude immense et mes remords... Quels remords puis-je bien ressentir me direz-vous... Et bien ce ne sont pas les meurtres ou les pillages qui me déroutent, ce ne sont pas les victimes collatérales qui me hantent non... Ce sont les combats avec ma Némésis, pourquoi est ce qu'à chaque fois que je le cogne ou que je le blesse, un doute m'envahis. Pourquoi est ce que je ne parvient jamais à l'achever quand j'en ai l'occasion. Et surtout depuis quelques mois, pourquoi a-t-il changé. Pourquoi a-t-il moins de hargne, pourquoi semble-t-il plus faible. Pourquoi est ce que je m'attarde autant sur lui. Pourquoi... Pourquoi!*

- POURQUOI!

Les hommes situés deux étages plus bas entendent malgré leur cohue le hurlement de leur patron et l'ambiance se tasse immédiatement, depuis quelques mois maintenant il n'est plus le même. Il ne festoie plus avec eux et se réfugie discrètement à peine rentré dans ses appartements. Chacun rejoint son dortoir en silence, rien de pire que d'habiter avec un fou dépressif. N'importe lequel d'entre eux pourrait, si l'envie lui prenait, être son souffre douleur pour qu'il se change les idées. Ils s'en étaient tous rendus compte le jour où il s'en était pris il y a quelques semaines à mademoiselle Queen devant tout le monde, à peine une missions  terminée qu'ils avaient accomplies en tête à tête. La pauvre avait été maltraitée et rouée de coups, son nez cassé, ses lèvres fendues sous la puissance d'un coup de poing. Elle s'était évanouit et avait quitté le QG trois jours plus tard lorsqu'elle s'était réveillée.

Pdv Bruce Wayne

* Je sort difficilement de la Batmobile, Alfred me rejoint rapidement, inquiet de mon état. Il semblait m'attendre depuis un bon moment déjà. Il a l'air d'avoir prit l'habitude que je rentre amoché; plus encore ces derniers temps. Nous rejoignons la salle de bain la plus proche, celle de la Batcave et je lui demande de me laisser, il insiste mais finit par céder à contrecœur. Je rentre dans la baignoire après avoir préparé le matériel pour me recoudre, je nettoie lentement et avec attention ma plaie, elle est assez profonde et a entaillé le muscle... Je me recoud lentement, tentant de faire abstraction de la douleur sans y parvenir alors qu'un léger gémissement de douleur m'échappe. Après plusieurs minutes de ce traitement, je finit par m'évanouir d'épuisement et de douleur. Quelques heures plus tard je me réveille, toujours dans un fond d'eau glacée et rouge dans ma baignoire. Je me rince et je sort tant bien que mal du bac. Je me sèche et enfile un simple caleçon et un peignoir avant de m'affaler en grognant de douleur sur le canapé au centre de l'antre. Je suis épuisé et courbaturé, je n'en peut plus... Plus le temps passe et plus ma situation s'aggrave. Je dors peu, je souffre en permanence et de trop nombreuses questions assaillent mon esprit. Le Joker contrôle depuis peu la criminalité de la ville, la plupart de mes ennemis lui ont prêtés allégeance et les autres ont disparut. Cependant il n'organise pas d'attaque massive avec sa nouvelle alliance, les crimes sont fréquents mais pas plus violents qu'avant. En outre, de plus en plus d'agissements étranges émanent de lui. Il y a presque un mois maintenant, la prise d'otage avec Harley Queen... J'avais combattus Killer Croc la veille et il m'avais plus que malmené, encore blessé et fourbus de mon dernier combat, j'avais atterrit au milieu d'une prise d'otage orchestrée par les deux amants fous, je me suis laissé dépasser lorsqu'ils ont joué avec la vie d'un enfant et Harley m'a assener un puissant coup de batte dans la tête qui m'a énormément sonné. Elle allait enchainé quand elle a été stoppée brutalement par son allié qui l'a frappée sans merci avant de s'enfuir avec elle et les bijoux volés. Je n'ai plus revue l'arlequin après ça, le Joker quant à lui ne m'a plus tellement malmené depuis, jusqu'à ce soir où je le rappel, il aurait eut l'occasion de me tuer mais il ne l'a pas fait. C'est tout de même incroyable de se dire que là, que je suis au plus bas, que mes blessure n'ont pas le temps de cicatriser pour me permettre de me remettre d'aplomb. Là qu'ils auraient eut une chance de poursuivre leurs vies de criminels sans plus m'avoir dans les pattes. Il m'épargne. Simple caprice de fou furieux? ou bien sa théorie de Némésis, il l'a tellement poussée a bout qu'il ne s'imagine même plus vivre sans moi pour lui pourrir la vie? Je reste là, allongé sur le canapé, plongé dans mes pensées, à nouveaux peuplées principalement du monstre le plus fou de Gotham. Demain un galla de charité est donné au manoir, le merveilleux Bruce Wayne vas devoir assurer et jouer son rôle de playboy suffisant et enjoué pendant plusieurs heures, supporter les minauderies féminines et les amitiés feintes masculines pour ensuite réenfiler le costume de chevalier surpuissant et infaillible le soir. Quand pourrais je enfin être moi même... Et surtout, qui suis je réellement ?*

Bad Bad Mister JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant