Chapitre 9

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~Pdv Joker

J'étais fatigué, c'était le moins qu'on pouvais dire, mon corps était à bout et mon esprit n'en parlons même pas. Les tests s'étaient enchainés ces derniers jours, le savant fou qui me servait de médecin tellement absorbé par ses recherches qu'il n'en dormait plus et étais sur mes côtes nuit et jour. La vitre épaisse qui m'isolait du couloir me renvoyait légèrement mon reflet, si je n'avais pas été autant à bout j'aurai rit de ce que je voyais. J'avais des bleus visibles partout, les sangles qui me maintenait en place jour après jour ayant marquée ma chaire à force de mes mouvements pour tenter de fuir, ma peau était si livide et blafarde que je donnais l'impression d'être maquillé comme à mon habitude alors qu'aucun cosmétique ne couvrait mon visage. Ma cicatrice n'en ressortait que mieux, malgré sa visibilité accrue par sa couleur bien plus rouge que ma peau, elle ne suffisait plus à donner l'illusion que je souriait. J'étais trop abattue et épuisé pour renvoyer l'idée que je riait. 

Une sonnerie que je ne connaissais que trop bien résonne et je tente de me lever de la chaise fixée au sol pour m'éloigner de la porte. Je n'y parviens évidemment pas et elle s'ouvre, laissant apparaitre mon bourreau. En cet instant précis je ne saurait plus dire lequel de nous deux est le malade. Il a les yeux hantés et légèrement vitreux, l'excitation de ces expériences étant la seule chose qui lui permettait de poursuivre son travail sans prendre de pauses et presque sans dormir. 

- Tu tire une de ces tronches... T'es pas heureux de me revoir ? 

Je soupire mais je maintiens mon regard dans le sien. L'avantage que je vois à cet acharnement, c'est que je vais en crever incessamment sous peu, et là je serai enfin tranquille. J'avais lutté de toutes mes forces pendant des semaines, résistants aux chocs électriques, aux injections toutes plus douloureuses les unes que les autres, aux privations de nourriture, d'eau, aux coups et à tout ce qu'ils avaient imaginés et que j'avais déjà oublié. Là je savais que mon corps touchait le fond, je connaissais mes aptitudes et je pouvait prévoir mieux que quiconque l'instant ou j'allais lâcher prise définitivement. J'étais mon pire ennemie et ce depuis toujours, j'étais celui qui m'avait poussé le plus loin aux limites de la mort par le passé et ce médecin de pacotille ne savait pas doser à quel moment il fallait s'arrêter. Il allait bientôt me tuer et... J'en étais honnêtement très heureux. 

~Pdv Batman

Je marchait sur le toit de l'hôpital sans trouver de solution à mon problème. Je ne pouvais pas entrer sans motif valable, je ne pouvais pas non plus être sûr de ne pas me faire repérer. Je n'arrivais pas à me décider à faire appel à d'autres criminels pour causer une diversion et encore moins a des alliés, comment le expliquer . Je ne pouvais pas non plus entrer en assommant les gardes comme si j'en étais moi même un de criminel. À force de retourner le problème dans tout les sens je commençais à perdre patience. Que faire...

Je continuais à  réfléchir et je finit par me poser la question la plus improbable de ma carrière, que ferait-il lui ? Et je n'ai pas besoin de penser longtemps avant d'arriver à le conclusion que rien ne l'empêcherait de venir me chercher s'il le fallait, pas même s'il était en danger. Comme le jour où il était venu me sortir du guêpier dans lequel je m'étais fourré avec double face. 

Je décide donc de descendre derrière un buisson, entre la façade terne de l'hôpital et l'arbuste me cachant. J'observe les vas et viens des gardes jusqu'à saisir l'occasion parfaite et je parviens à me rapprocher d'une entrée dérobée.  Je pénètre dans le bâtiment en atteignait rapidement la buanderie, la chaleur et l'humidité ne me dérange pas et ne suffisent pas à me détourner de ma mission. Je parcours les couloirs rapidement en saisissant chaque occasion de me planquer pour analyser les allers venus, les sons et tout ce qui découle de la moindre activité. À force de progresser, je finit par entendre un son que je ne connais pas, une sorte de crissement répétitif et continue, comme si une forme de courroie entrainait quelque chose. Ayant quitté les locaux techniques à l'instant, ma curiosité me pousse à aller voir ce qu'il se trame à l'étage supérieur. Je vois rapidement qu'ici se sont des salles d'examens qui s'enchainent les unes après les autres. Alors que j'approchait du bout du couloir, j'entendit qu'en plus du son mécanique répétitif, une voix s'ajoutait à ce bruit monocorde même si je ne parvenait pas encore à comprendre ce qu'elle disait. Un dernier son me parvint aux oreilles et il me décida à me précipiter vers la salle, ce bruit ressemblait énormément à celui d'une décharge électrique.

***

Depuis des heures déjà, le Joker était harnaché à une roue qui tournait méthodiquement du haut vers le bas, l'entrainant un coup la tête à l'endroit, l'autre coup la tête vers le haut. Le Dr Barnes lui avait expliqué de manière très scientifique que le but était de lui faire perdre sous ses repères et qu'il allait tenter une forme de lavage de cerveau. Comme avec les animaux qui  n'obéissaient pas, à chaque fois qu'il répondrait mal il aurait un coup de bâton. Ce qu'il n'avait pas précisé c'était que le dit bâton était électrifié et déchargeait de violentes châtaignes. 

Le manège avait alors débuté, le pauvre fou déjà à bout d'énergie avait commencé à tourner sur la roue, le sentiment de tournis le prenant très vite, les questions avait alors commencés. "Regrette tu des actes?", "Comptes tu changer?", "Vas tu devenir un honnête citoyen?"... Et à chaque fois que le clown ne répondait pas ou répondait par la mauvaise réponse, il se prenais une décharge qui laissait tout ses muscles tétanisés. 

Cette torture durait déjà depuis plusieurs heures et le joker était sur le point de s'évanouir lorsque tout a soudainement cessé de tourner, physiquement tout du moins. Parce que pour ses sensation à lui, tout était encore chamboulé dans son cerveau et il avait l'impression de tomber en permanence. La voix du docteur s'éleva en demandant à qui voulait l'entendre ce qu'il se passait avec la lumière. Cependant il n'aima sans doute pas la réponse qu'il reçu.

Bad Bad Mister JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant