Chapitre 6

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~Pdv Bruce

C'est une immense colère qui gronde en moi alors que je tiens l'être qui m'a tant obsédé tout au long de la semaine qui vient de s'écouler. J'ai appréhendé nos retrouvailles pour ce que j'imaginais qu'elles seraient; gênantes, emplies de non dits, de malaise sur nos derniers instants face a face. Au lieu de ça me voilà coincé avec lui au sommet d'un clocher, ses mains dans les miennes. Enfin surtout sa main gauche, celle qui détient le détonateur...

- Espece de...

Son rire raisonne à mes mots mais il ne semble pas réellement aussi fou qu'à son habitude alors qu'il se détache de moi, tournant sans parvenir à libère sa main armée de la mienne.

-De quoi ? Dis le. De malade? De criminel ? T'étais où cette semaine quand je faisait des efforts pour une ombre ? J'ai même faillit m'amuser à prendre ton travail pendant que tu fuyais!

Je ne fuyais pas... Si? Je ne saurai le dire.? Serait je venu le voir s'il n'avait pas menacé de faire exploser le palais de justice? Sans doute pas effectivement, du moins pas pour l'instant. Je l'aurait éviter encore quelques temps. Toutes mes bonnes résolutions de venir le confronter avait fondues comme neige au soleil quelques jours seulement après notre soirée si perturbante. Je reste immobile et froid face à lui, mes reflexes de protection émotionnels ne m'offrant que la possibilité de lui présenter un air de façade dur alors que je réfléchit à ses mots. Le joker faisant du babysitting sur Gotham c'est si inimaginable. Surtout de se dire qu'il le fait pour la simple raison que ça doit l'amuser dans un sens.

Lorsque je me concentre à nouveau sur lui plutôt que de rouler en mode automatique, plongé dans mes pensées, je vois qu'il me fixe d'un air dur et froid que je ne lui avait jamais vu. Je me tends immédiatement en resserrant ma prise sur sa main, lui arrachant un sifflement de douleur, en un battement de cil je remarque une lueur argentée et j'esquive de quelques millimètres seulement le coup de couteau directement dirigé vers moi. Difficile à gérer avec cette proximité. Il tourne l'arme dans son poing et tente de m'assener un second coup mais j'attrape sa main, il jette son genou vers moi et j'encaisse le coup en grognant de douleur à mon tour, il semble furieux et une veine transparait désormais sur le sommet de son front, à travers son maquillage blanc. Je le fixe l'air perdu, est ce qu'on se bat finalement où non ? Pourquoi ne bouge-t-il plus ?

~Pdv Joker

Je le regarde fou de rage, comment cet enfoiré ose-t-il me regarder ainsi, comme si j'étais le dernier de mes sous-fifres contre lequel il devait se battre pour passer à l'étape supérieur, un faible air dur, un regard sans expression, comme s'il ne m'accordait pas la moindre importance, à moi! Le prince du crime de cette foutue ville! Il devait être trop habitué à ce que je sois tranquille avec lui, il fallait que je stoppe ça immédiatement et que je lui remette les pendules à l'heure à ce foutu super héro à l'égo surdimensionné! Je balance mon crâne vers le siens avec force en tirant sur mes bras qu'il tiens par les poignets et nos deux fronts entrent en collision avec force, je me fais sans doute bien plus mal qu'à lui avec sa foutu tête de chauve souris mais je m'en moque, je reprends de l'élan et je recommence alors que je l'entends grogner. *

- ARRÊTE !

*Son cri me surprends et je reste complètement immobile l'espace d'un instant, surpris de son hurlement, avait on déjà entendu le Batman crier ? Je ne sais pas... Il ne bouge pas, son regard dur et colérique simplement figé dans le miens comme s'il essayait de comprendre ce qu'il me prends ce qui m'énerve encore plus...*

- Espèce de putain de chauve souris de mes deux...

* Je tente de recommencer mon manège après avoir sifflé cette insulte de manière venimeuse mais au moment où je tire sur mes bras dans le but de percuter à nouveaux nos crânes avec force, il se serre de mon mouvement pour bouger ses bras vers moi en me faisant tourner sur moi même et je me retrouve stupidement dos à lui, mes bras croisés devant moi en croix et ses mains tenant toujours les miennes alors que je suis plaqué contre son torse. Cette situation m'aurait sans doute complètement chamboulé il y a quelques jours encore mais dans l'état de rage dans lequel je me trouve en cet instant, notre proximité ne fais qu'augmenter le niveau de folie sans nom qui me consume. *

- Qu'est ce qu'il te prends bordel...

*Son manque de réactivité et de compréhension commence à me rendre complètement fou et je tente de me défaire de son emprise en me débattant. Ces mouvements saccadée que je fais on l'effet inverse alors qu'il resserre encore la pression sur moi et que je finit complètement immobilisé dans ses bras, coincé contre son plastron, son visage logé contre le miens. Nous ne pourrions pas être plus proches qu'en cet instant où j'ai l'impression de disparaître dans son étreinte restrictive*

- Lâche moi.

*mon ton est froid et détaché et je le sent se tendre contre moi, je suis sûr qu'en cet instant s'il le pouvait il me serrerai plus fort encore. *

- Ce n'est pas ce que je veux...

*sa voix n'est qu'un souffle presque doux et un tremblement nerveux viens secouer légèrement mon corps*

- Moi c'est ce que veux maintenant. Je te laisse te démerder avec le détonateur je n'en ai plus rien à foutre. Je veux juste que tu me lâche. Si tu tenais tant que ça à me garder il fallait te lever avant. Je ne suis pas un homme qu'on délaisse...

*Mes mots semblent lui asséner un coup plus violent que ceux que j'avais tenter précédemment. Je parviens à me détacher de lui en me glissant vers le sol lorsque sa poigne se fait moins puissante et je roule pour m'éloigner rapidement de lui et me mettre hors de sa portée. Son air blessé me fait bien plus mal que je ne l'aurai souhaité, j'aurai largement préféré le faire souffrir sans que ça ne me touche et je suis frustré de ressentir autant de compassion...

Pour me prouver à moi même que je suis capable de rester qui je suis, d'être fort et sans vergogne contrairement à tout les efforts que j'avais fait pour lui, je prends la décision la plus importante dans le tournant de notre relation d'ennemis.
Je perd toute trace de colère et mon visage se lisse plus qu'il ne l'a jamais été. Il se redresse et pour la première fois je vois un regard suppliant lui échapper, il fait un geste vers moi complètement abattu et c'est sans aucune expression sur le visage ou dans le regard que je relâche la pression sur le détonateur, faisant exploser le palais de justice dans mon dos alors qu'une rage sans nom passe dans son regard et que toute émotion finit de disparaître du miens. Il bondit sur moi et j'accueille le choc sans broncher, attendant qu'il me frappe, qu'il me batte à mort pour se venger mais au lieu de ça je ne sent que le métal froid des menottes se serrer autour de mes poignets, métal qui me semble brûlant en comparaison au regard glacial que me lance le chevalier noir, le faible lien qui nous unissait brisé en milles morceaux par nos ensembles de mauvais choix, un fil doré qu'il sera impossible de réparer*

Bad Bad Mister JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant