Chapitre 14

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~Pdv Joker

Lorsque j'avais entendu le fracas dans la salle à manger, j'avais de suite compris qu'il venait d'envoyer valser la table, cet accès de rage m'excitait plus que je ne l'aurait avoué. Je m'enferme dans la chambre en verrouillant la serrure, hésitant même à pousser une armoire pour ralentir encore l'avancé de mon chevalier sombre, attendant avec une boule au ventre d'excitation qu'il vienne défoncer la porte pour me punir de le rendre fou...

Les minutes défilèrent et c'est un moteur de voiture dehors qui me fit aller regarder par la fenêtre, une grande déception m'envahit alors que je serrait les poings de colère. Il fuyait encore... Foutu lâche! Je saisit un chandelier sur la commode sur ma droite, déverrouillant la porte et sortant dans le but de chercher où le majordome à  fracasser, où du feu pour foutre un putain d'incendie dans cette putain de baraque! La colonne noire s'échappant de son bordel de foyer familial devrait être un signal de fumée suffisant pour cet imbécile!

Je parcours le couloir à la recherche de la première flammèche pour tout faire flamber, traçant même les goulottes électriques cachées pour trouver le chemin du compteur pour créer un incendie électrique. Je finit par repasser devant la salle à manger et ma curiosité me pousse à regarder dedans, me stoppant dans ma quête de pyromane. Je vois que le majordome venait de tout balayer dans un coin et s'efforçait maintenant de redresser l'énorme table. Je regarde le lourd chandelier que j'ai à la main puis le vieil homme poussant de toutes ses forces pour bouger le meuble imposant. Je soupire en insultant une énième fois ce fichu héro et je pose mon arme de fortune sur un meuble du couloir avant d'entrer dans la pièce. Le petit vieux me lance un regard honteux mais je n'y prête pas attention, je me positionne à côté de lui et nous soulevons ensemble difficilement c'est table monstrueuse. Quelle idée d'avoir des meubles si volumineux... Je sent la gène du majordome à mes côtés, il est bien trop coincé dans son rôle d'employé model pour se rendre compte qu'il n'est pas le plus ridicule de cette maison de fous. Je hausse les épaules silencieusement sans rien dire pour lui signifier que ce n'est rien. Il semble légèrement apaisé mais je vois la colère et la lassitude danser dans son regard, lui aussi est à bout de nerf. 

- Il faut pardonner Monsieur, il n'a pas eu une vie facile... Il a parfois un caractère impétueux. 

Je hausse un sourcil en m'asseyant sur un fauteuil, signifiant à l'autre homme de faire de même et je lui réponds pendant qu'il s'exécute.

- Tu peux lui trouver autant d'excuses que tu veux, à force de lui passer tout ses caprices tu fais de lui ce qu'il est. Je sais que contrairement à moi il a un bon fond, mais il vas bien falloir qu'il cesse de fuir un jour. 

Une lueur s'allume dans le regard de mon vis à vis, il semble soudainement fatigué et si triste... N'étant pas qualifié pour jouer au psy, je me lève et je sort de la pièce après avoir fraternellement tapoté son épaule, le laissant réfléchir seul.

Plus tard dans la journée, voyant que le Lord Wayne ne nous gratifierai pas de sa présence, il revint me voir dans ma chambre, m'emmenant un plateau de nourriture. Je me suis obligé à mangé pendant qu'il m'expliquait à quel point il était désolé mais qu'il allait quitter le manoir pour une durée indéterminée. Nous avons discutés un petit peu puis il a fait a manger pour le soir, fait un brin de ménage imaginaire parce que ce manoir était propre comme un sou neuf grâce à lui, puis il est parti. Trois heures plus tard c'est une Bentley noire que je voyais se garer devant le manoir. A la vue de Bruce, la colère est remontée en moi et j'ai fermé le volet, refusant d'endurer sa vision plus longtemps. J'avais déjà verrouillé ma porte en prévision de son retour, je m'allongeait donc agacé sur mon lit, attendant l'heure fatidique où il trouverait le courage de venir me voir... 
Nous étions seuls désormais, il ne pourrait plus fuir ni demander à son employé de tout organiser à sa place. J'avais pris la résolution de lui faire assumer ses actes et ses choix, une chose était sûre, c'est que si j'étais coincé dans cette cage, j'allais m'assurer de pourrir son existence et de rendre mon séjour aussi agréable que possible. J'en avais marre de me morfondre, je voulais redevenir moi même, quel que soit la facette de ma personnalité que j'allais recouvrer, je ne comptait pas rester l'ombre de moi même. Si je devais payer de ma patience, j'allais me débrouiller pour que cette fichue chauve souris donne de son sang et de sa sueur également. J'étais le Joker, le prince du crime, pas un fichu employé à la suite de Monsieur Wayne. S'il croyais que sa vie était une succession de cauchemars, j'allais lui prouver qu'avec le bon bourreau et le bon retour de manivelle, je pouvais faire de n'importe quelle moment une leçon de la signification du mot "douleur". S'il ne voulait pas se laisser dominer, il avait intérêt à retrouver sa paire de couilles et à cesser de fuir comme une pucelle. Il me voulait dans sa baraque ? Il allait assumer sa décision au risque que je détruise tout là dedans... J'avais prévu de tout démolir sur mon passage jusqu'à ce que lui même ne reconnaisse plus rien dedans.

Bad Bad Mister JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant