Chapitre 8

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~Pdv Joker

 Comme je me l'étais imaginé lorsque j'avais vu cet immonde petit bâtard serrer la main du directeur Sharp, il n'étais clairement pas venu m'apporter une orange, bien au contraire. J'avais été installé dans une pièce capitonnée et j'attendais le médecin en chef, il avait sois disant une grande annonce à me faire et cette idée ne me plaisait pas du tout... Au fil des années j'en avais vu et endurer des choses dans cet asile, et j'étais sûr désormais que j'allais regretter de m'être laissé embraquer si facilement. 

Heureusement l'attente ne fût pas longue, moi qui n'étais pas patient j'avais déjà les nerfs à fleur de peau, une veine colérique commençant à apparaitre sur mon front lorsque la porte s'ouvrit. Je me tournais vers l'entrée et se furent tout d'abord deux gardes armées qui entrèrent, me pointant de leurs armes avant que le Dr Barnes ne suive,  précédent deux infirmiers, le sourire sur ses lèvres continuait à me tendre et ce n'étais rien à côté de la colère qui flamboya dans mon cœur après qu'il m'ai expliqué tout ce que le financement d'un très généreux donateur allait lui permettre comme expériences. Mes vieux reflexes paranoïaques luttaient avec ma conscience, d'un côté je haïssais Batman  pour tout ce qui allait m'arriver, le détestant plus que n'importe qui au monde pour tout ce qu'il m'avais fait ressentir et tout ce que j'avais eu d'espoir en lui alors qu'il me jetait dans le broyeur maintenant. Mais par ailleurs, je ne doutais pas que Sharpy , comme je surnommais moqueusement le directeur, avait sut le convaincre qu'il pouvais me soigner. Ce connard finit savait vendre son point de vue comme le foutu politicien qu'il était et la réhabilitation des fou furieux avait toujours été son cheval de bataille politique...
Un long soupir agacé m'échappe et je laisse ces immondes bâtards m'emmener vers le premier laboratoire, il allaient commencer par le petit "train train" habituel avec moi, en attendant qu'il reçoivent les nouveaux engins de torture, pardon, de guérison pour moi. Je détestait cet asile, je détestait cette putain de vie, je détestait cette putain de VILLE et je détestait plus que tout mon véritable bourreau... Me jurant de me venger de lui un jour...

~Pdv Bruce

Je me réveillait à nouveau au milieu de la matinée, quelques heures à peine après m'être couché, le souffle court, le visage livide et une sueur glaciale coulant le long de mon dos. Je faisait depuis des semaines déjà des cauchemars à répétition. D'abord ça avait été d'horribles visions du Joker s'évadant, me retrouvant et se vengeant de la manière dont je l'avais traité lors de notre dernière rencontre. Parfois il me maintenait prisonnier dans ces rêves, comme lui l'était actuellement. Sauf qu'il mettait la ville à feu et à sang sans que je ne puisse me libérer. Tuant sous mes yeux Alfred, Dick, Barbara et parfois même Jim... Mon esprit torturé m'avait montré chaque personne que je connaissais, que je sois plus ou moins proche d'eux, mourir de toutes les manières possibles et imaginables. après, ces cauchemars s'étaient beaucoup plus tournés vers lui, vers ce qu'il pourrait me faire subir à moi si j'étais sous son emprise, toutes les tortures ignobles qu'il pourrait me faire endurer pour se venger et à quel point ça me briserait que ce soit lui qui me les infliges... Et qu'il prenne du plaisir à me faire du mal. 
Finalement, je venais de me réveiller du cauchemars qui me retournait le plus l'estomac. Je m'étais vu traverser les grandes portes de l'asile, être accueillit par le directeur Sharp tout souriant devant ma venue en civile, me remerciant de mon généreux don pour sa campagne alors que j'avais fait un chèque pour l'asile. Ce dernier me couvrait de compliments alors que nous traversions les différentes ailes de l'hôpital sans réel but. Lors d'un détour nous passions finalement devant une fenêtre qui donnais sur la cour et là je l'avais vu au loin, isolé au milieu de détenus qui le battais. Ce qui me traumatisais le plus dans ce cauchemar, c'est que je n'avais rien fait, rien dit. Même lorsqu'au loin il avait levé son regard froid et désabusé pour le plonger dans le miens, je n'avais pas bougé le petit doigt pour lui. 

Je me lève finalement, les mains tremblantes et je vais prendre une douche, Alfred me regardant passer complètement démunis. Je lui offre un léger sourire et il secoue la tête négativement, dépité. Je m'enferme dans la salle d'eau et il part, semble-t-il pour préparer le petit déjeuner. À défaut de sommeil je récupérais mes forces dans les calories que j'absorbais, c'était le seul moyen pour moi de poursuivre dans ces conditions.  

Je finit par descendre dans la salle à manger et une chose surprenante m'y attendais. Alfred étais assis à table en face de ma place où le déjeuner m'attendais. Je fronce les sourcils en entrant et malgré le fait qu'il me remarque il ne se lève pas. Je n'avais jamais été contre l'idée qu'il cesse de se comporter uniquement comme mon majordome mais il ne l'avais jamais fait, préférant tenir le rôle qu'on lui avait assigné du mieux qu'il put. 
Je m'assois en face de lui et son air dur me fait soudainement sentir comme le petit garçon que j'étais il y a vingt cinq ans, j'ai à nouveau l'impression d'avoir dix ans et d'avoir fait une bêtise monstrueuse.

- Maître Bruce, nous ne pouvons pas continuer ainsi.

Je penche légèrement la tête sur le côté mais je le laisse poursuivre. 

- Vous ne pouvez continuer à sauver la ville si vous ne savez même pas vous aider vous même. J'ai été là pour vous épauler durant des décennies et j'ai toujours remercié le ciel de me permettre de continuer à travailler à vos côtés. Mais ce mois passé à vous voir péricliter de plus en plus vite, plus rapidement encore que suite à votre lourd épisode de dépression, c'est trop. 

Un mois déjà était passé ? Cela faisait un mois qu'il était enfermé à Arkham? Cette idée me glaça le sang. Il n'avait jamais mis tant de temps à s'évader.. Je sais que l'argent que j'avais versé devait servir exactement à cela, à renforcer les sécurités. Mais là... C'était long tout de même. 

- Maître Bruce, il faut que vous dénouiez cette situation. Vous souhaitiez assumer vos actes en l'empêchant de s'évader ? Vous faites tout le contraire. Vous fuyez votre responsabilité en vous déchargeant du problème. Qu'il change ou non, que vous changiez ou non, vous devez avoir des tords des deux côtés en ce qui concerne vos échanges récents. Vous êtes deux âmes en peine à sauver mais il est malade et  vous l'êtes moins. Si votre salut réside dans l'accompagnement d'un fou vers le rémission pour apaiser votre syndrome du héro quelque peu... Alors autant que se soit lui. Parce que ne nous mentons pas. Ça a toujours été lui... Il y a toujours eu une rivalité entre vous deux qui surpassait tout le reste, il vous a toujours cherché et vous n'avez jamais voulu y mettre réellement fin.

*Je le regarde complètement ahuris, ça fait mal ça... Mais dans le fond, il a raison. Quel meilleur moyen d'apaiser mes élans suicidaires d'héroïsme que de garder mon pire ennemi, qui est également l'âme la plus en périle que je connaisse, près de moi... ça réglait absolument tout mes problèmes de conscience vu ainsi!  Je l'empêcherait de commettre ses crimes, je n'aurai plus de problèmes avec mon devoir de héros de ne pas m'allier a la criminalité au grand jour et je pourrai cesser mes cauchemars en essayant de réparer les pots cassés.

Un sourire se peint sur mes lèvres et je hoche légèrement la tête. Mon péché devenait ma rédemption, c'était merveilleusement bénéfique pour moi ça. *

~Pdv Alfred

Il semblais que mes mots avaient touchés juste. Bien que je ne sois pas sûr à cent pourcents que mon jeune maître ai tout à fait cerné ce que je voulais dire, je savais que j'avais au moins planté la graine d'une réflexion qui pouvais apaiser cette situation complètement bloquée des deux côtés. Pour que le reste évolue, quel qu'en soit le dénouement, c'était à ces jeunes gens de travailler désormais. Je ne pouvais pas être le levier et le rouage. 

Je me levais de table et poussais mon maître à manger alors que je reprenais ma place de simple majordome. J'en avais déjà bien assez fait. *

Bad Bad Mister JOù les histoires vivent. Découvrez maintenant