Chapitre 46 : "Nous deux contre le reste du monde."

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Le spectacle qui se déroulait devant les yeux était des plus atroces. Ma mère, s'ecroulant par terre, baignant dans une mare de sang. Frock se tenant devant nous, le canon de son revolver fumant.

-Maman!!

Je posa alors mon fils dans les bras de l'instructeur Shadis, qui se tenait derrière nous, et qui regardait la scène aussi médusé que moi. M'accroupissant pour me mettre à la même hauteur que ma mère, je tata alors sa gorge pour vérifier son pouls.
Rien. Je ne sentais absolument rien. Voyant les pupilles fixes de Carla, je compris alors que la balle qu'elle avait reçu avait été mortelle.

-Qu'est ce que vous avez fait?

Entendis-je dire Eren, grognant contre le rouquin et ses alliés.

-Ben, on a fais ce qu'il fallait faire. C'est toi même qui a dis que...

Je ne pu entendre la fin de la phrase de ce petit salopard que mon jumeau l'aggripa par le col et l'emmena un peu plus loin. Quand à moi, je pleurais encore la mort de celle qui m'avait mise au monde. Je l'avais déjà perdue une fois. Et alors que je venais juste de la retrouver, je la perdais une nouvelle fois. Mais pour de bon cette fois ci.

Ce monde est cruel et impitoyable. C'est ce que disait souvent Mikasa il y a plusieurs années de ca. Et cela s'avérait d'autant plus vrai aujourd'hui. Ce monde était trop corrompu. Toutes ces guerres, ces mensonges, cette haine... c'était trop.

Restant accroupie auprès du cadavre de ma mère, je sentis alors des bras chaud s'enrouler autour de moi. C'était Eren. M'aidant bien que mal à me remettre debout. D'ailleurs, il n'avait pas l'air plus affecté que cela par la mort de Carla. Ceci dit, il l'avait toujours cru morte jusqu'à maintenant. Il avait déjà fait son deuil il y a des années de cela. Je l'avais fait aussi il y a quelques années de cela. Mais perdre sa mère une deuxième fois est toujours douloureux. Toutefois, Eren avait réussi à maîtriser ces émotions et ne montrait plus grand chose à ce qu'il ressentait maintenant. Alors, ceci explique cela. Il était peut-être triste mais il ne montrait rien.

Je repris alors Armin des bras de l'instructeur, avant que mon jumeau ne m'accompagne à l'intérieur de la maison. Shadis, quand à lui, allait s'occuper du cadavre. Cela devait être dur pour lui aussi. J'étais tellement dans mon chagrin que je ne fis même pas attention que les pro-jaeger nous avaient suivis. Y compris Frock.
Eren me fit entrer dans le salon et me fit asseoir sur une chaise, posant un verre d'eau sur la table qui se trouvait en face de moi. Puis, il s'assied à côté, gardant toujours un oeil sur moi.

-Tu devrais boire un peu, Dinah.

-Tu n'es pas triste, Eren? Je veux dire. On vient de voir notre mère se faire tuer sous nos yeux...encore...

-Ce monde est cruel et impitoyable, Dinah. Tu devrais le savoir depuis le temps.

-Je sais...

Eren se tourna alors vers moi, me prenant les mains et plongeant son regard dans le mien.

-Ecoute...je sais que ce n'est pas le moment mais c'est une des raisons de pourquoi je veux déclencher le grand terrassement. Ce monde est pourri jusqu'à la moelle. Toi comme moi et beaucoup d'autres Eldiens, nous avons trop souffert pour rien. Tu a peut-être Levi et votre fils mais ils finiront par te les prendre, Dinah. Et tu va souffrir. Encore. Le grand terrassement est sans doute brutal mais au moins, il nous permettra de détruire ce monde et d'en reconstruire un nouveau. Un monde meilleur. Où personne ne pourra plus t'enlever ce qui t'es cher. Un monde de liberté pour nous tous. Pour tous les Eldiens de cette île. Ça demande beaucoup de sacrifice mais on a rien sans rien.

Je n'ecoutais plus Eren depuis le moment où il avait souligné le fait que je pourrais potentiellement perdre Levi et Armin. Et ça, il en était hors de question. Mon jumeau avait touché ma corde sensible. Et je devais reconnaître qu'il avait raison. Je ne voulais plus souffrir. Je ne voulais plus perdre les gens que j'aime. Je me rendis compte alors qu'il avait raison depuis le début. Pourquoi je me suis obstiné à le combattre? Il voulait simplement nous offrir un monde meilleur.

 𝐋𝐄𝐒 𝐉𝐔𝐌𝐄𝐀𝐔𝐗 𝐒𝐔𝐈𝐂𝐈𝐃𝐀𝐈𝐑𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant