Chapitre VI

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Je me demandais bien pour quelle sombre raison je m'étais surprise à le trouver si beau tout à coup, lui qui m'exaspérait tant il y a de cela quelques heures. Ne trouvant pas de réponses qui me satisfassent, je décidais d'écouter Levi et de descendre manger. N'étant jamais venue dans une auberge, et surtout pas de ce genre, si luxueuse. Je me perdis, évidement, dans l'immensité de celle-ci. Après une demi-heure à ne croiser personne, je regardais l'heure, 14h09. Il me restait à peu près une heure avant le retour de Levi. Alors que j'allais abandonner et me résigner à retourner dans ma chambre sans manger. Je vis Pauline au loin, discuter avec une jeune femme. La voila, ma sauveuse. Ne m'occupant pas de la personne avec qui elle discutait. Je pris son bras pour l'attirer vers moi, je pouvais percevoir la foudre dans les orbes de la femme devant elle. Je m'excusais brièvement. Avant de retourner à la raison principale de ma venue. Manger.

- T/p : Pauline, tu me sauves la vie. Tu saurais où est-ce qu'on mange ici ? Je suis affamée. Je pris ma pose la plus théâtrale en m'affalant sur elle. Ma main vint se poser sur mon front et elle me rattrapa en riant.

-Pauline : Le caporal ne t'as pas expliquer ? Erwin l'avait pourtant envoyer pour ça... Les repas se font en chambres, il faut aller voir Loria en cuisine pour commander et elle t'apporte ton repas directement à l'heure que tu désires. Mais c'est trop tard maintenant, les repas ne se font que jusqu'à 14h00.

Dans le hall, j'entendis Levi pouffer, quel enflure. Appuyé contre un des poteau de l'escalier, il semblait amusé de la situation. Ses cheveux avaient séchés et heureusement pour moi, sa chemise aussi.

- Caporal-chef : Allez bouge toi gamine, on va manger.

Son rictus n'avait pas disparut. Et une voix dans ma tête me dit que peut-être l'avait il fait exprès ? Non, Levi n'était certainement pas comme ça, et puis pour quelles sombres raisons voudrait-il intentionnellement manger avec moi ? Je sortis des bras de Pauline, la remerciais et couru vers Levi, l'appel de la nourriture était trop fort, et mon esprit se dirigea vers Sasha, ce ventre sur patte n'aurait pas survécu au voyage sans avaler toute nos rations à elle seule. Alors que je me dirigeais vers les chevaux, Levi pris ma main et me tira .

- Caporal-chef : On y va à pied, le cheval en ville ne fera que nous ralentir.

J'acquiesçais et le suivit à travers les petites ruelles qu'il semblait connaître par cœur. Et rapidement nous arrivâmes devant un restaurant, sa main tenant toujours la mienne. Quand il me lâcha finalement, nous entrâmes, nous nous asseyons à une table légèrement à l'écart et une serveuse nous emmena le menu, Levi ne sembla pas le remarquer, mais elle le dévorait du regard. Scrutant chaque parcelle découverte de son corps, le détaillant. Et je senti en moi naitre un sentiment qui m'oppressait. Sans m'en rendre compte, je lâchais amèrement.

- T/p : Excusez-moi, je ne suis pas sûre mais il me semble qu'ici, c'est à nous de manger, le bouffer des yeux comme ça n'est pas très professionnel. Et il est évident que vous ne l'intéressait pas. Je prendrais une soupe de champignon avec une tranche de lard et deux tranche de fromage, n'importe lequel. Merci.

Levi me regarda étonné puis souriant légèrement dicta sa commande. La même chose que moi, sans fromage et avec une bouteille de leur meilleur vin. Tout en me regardant, un rictus moqueur aux lèvres.

Quelques minutes plus tard une fois cette pimbêche partie en cuisine il se pencha vers moi, alors qu'il n'avait pas arrêter de me fixer, il s'esclaffa.

- Caporal-chef : Comment tu peux savoir qu'elle ne m'intéresse pas ? Tu as peut-être cassé mon coup là.

Je me senti rougir violemment et il se redressa.

- T/p : Je ne le sais pas, de toute manière vous êtes là pour travailler, pas pour prendre du bon temps. L'heure n'est pas aux jeux de charme.

Il lâcha un petit rire. Mon cœur bondit dans ma poitrine, Levi avait rit. D'un rire pur.

- T/p : waouh...

- Caporal-chef : un problème ?

J'avais pensé à voix haute ?! Quelle idiote. Alors que je m'efforçais de chercher une excuse, la serveuse revint avec nos plats. Je soufflais de soulagement, sauvée par le gong.

- Caporal-chef : Ne te crois pas sortie d'affaire, j'aurais mes réponses.

Je dégluti et commençais à manger ma soupe dans le calme. A peine deux minutes plus tard, Levi avait déjà fini la sienne, et buvait maintenant le vin que la serveuse lui avait apporter, me tuant de ses orbes d'acier. Alors que je pensais que le repas se passerait dans un silence de plombs, comme le trajet en calèche. Levi lança la conversation.

- Caporal-chef : Dis moi, pourquoi vous êtes sortis ? Je veux dire, il y a tout à l'intérieur.

Je déglutis, ce n'était pas forcement le meilleur sujet qu'il aurait pu engager, mais l'effort était là. En essayant de rester calme, je répondis.

- T/p : J'en avais assez d'être enfermée, j'ai été enfermée toute ma vie, et quand j'ai enfin pu sortir de cet enfer. J'étais encore enfermée par ces murs immenses, on ne voyait rien à l'extérieur, ça me rendais claustrophobe, complétement hystérique. Pour être tout à fait honnête, je les ai entraînés sur un coup de tête, j'ai vu les portes ouvertes, je vous ai vu sortir, devenir libre, malgré les remparts, ce frein que formaient les murs pour nous, comme si on était du simple bétail. . Je n'ai pas pu résister...

- Caporal-chef : Je vois, pourquoi tu dis avoir était enfermée toute ta vie ? Tu jouais la princesse dans ta tour ?

Je pouffais légèrement à cette idée, il est vrai que la directrice jouerait très bien le rôle de la marâtre. Mais moi, je n'avais pas eu de prince pour me sauver. D'après la façon dont il parlait, les terme qu'il employait, tout montrait qu'il voulait alléger l'atmosphère qu'il savait tendue. Pourtant, je compris que sa question était sérieuse.

- T/p : Non, je- J'étais dans un orphelinat, mes parents m'ont abandonnés et m'ont déposée devant la porte, j'avais aux alentours de 2 mois, et depuis, j'ai vécu là-bas. La directrice, Mme Elinguay, était horrible. Cette mégère nous levait très tôt le matin, quand il faisait encore nuit, pour aller ramasser du bois, puis avant que le soleil ne se lève nous étions de nouveau entre les murs de cette prison, tout volets fermés. Les bougies étaient notre seule source d'éclairage. Nous ne voyons quasiment pas le soleil, et le peu de fois où nous l'apercevions, c'était parce que nous étions punis, contraint à rester dehors sans nourriture, ni eau. En plein été, on ne pouvait pas vraiment dire que nous l'apprécions... Donc quand j'ai atteint les 21 ans requit pour sortir, enfin. Quand j'ai cru être libre, j'ai appris l'existence des murs. Une nouvelle barrière. J'ai, si on peut dire ça, adopter tout mes amis, pour qu'il puissent sortir et nous avons monter en vitesse quand nous vous avons vu ce plan stupide pour nous échapper hors des murs pendant que vous sortiez, quelques secondes en soi. . Ça explique peut-être la stupidité de ce plan. Après être sortie, à peine 30 secondes plus tard, les titans se ruaient déjà vers nous. Et j'ai perdu une fois de plus la seule chose qui me rendait libre. Ma famille.

Ma voix s'était cassée et la fin de ma phrase n'était plus qu'un murmure. Levi me regarda, longuement, une lueur de compassion envahissait ses yeux, puis se leva. Prit ma main et m'entraîna dehors après avoir payer la note qui s'élever à un montant astronomique, comment avait-il autant d'argent ? Sentir sa main retenir la mienne avec une telle conviction alors que nous marchions, cote à cote dans les rues me réconfortait. Et les regards qui se tournait sur nous me firent comprendre ce à quoi nous ressemblions, là ensemble marchant main dans la main.

A broken voice [LeviXtp]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant