Chapitre XXIX

192 7 4
                                    


Le soleil chatouilla doucement mes yeux clos, que j'entrepris d'ouvrir lentement, réalisant quel jour nous étions, Pauline dormait toujours à coté de moi, et Sasha ronflait comme un animal ayant la rage. Je me levais, pris une longue douche chaude et me dirigeais vers le réfectoire, comme je m'y attendais, mes supérieurs étaient déjà autours d'une table, plans étalés de part et d'autre, pointant des points précis et hochant parfois la tête en se regardant. 

Quand le regard d'Hange se posa sur moi, elle me fit un grand sourire et m'invita implicitement à m'éloigner en me confiant qu'un petit-déjeuner m'attendait sur une des tables du fond, comprenant que je n'étais très probablement pas autorisée à assister à cette pseudo réunion, je m'éclipsais, marmonnant que je n'avais pas faim. Je décidais de partir courir afin de m'échauffer avant le départ pour la grande porte. 

Je m'engouffrais dans le sentier longeant la forêt, les branches craquaient sous mes pas et je pouvais sentir la légère brise qui s'engouffrait dans mes cheveux, je pris le temps de m'arrêter pour fermer les yeux et profiter de ce moment de plénitude. Je respirais l'air pur de cette petite forêt et profitais de la fraîcheur de l'air dans mes poumons, sans pour autant apporter cette sensation de brûlure. Mais mon plaisir fut de courte durée, car des voix s'élevèrent rapidement, la voix caractérielle d'Annie se répandit, sévère, déterminée.

-Annie : Reiner ! Ressaisis toi, tu devrais savoir pourquoi nous sommes là. Je dois le faire, comme vous l'avez fait avant moi. Tu ne peux pas juste me soutenir comme le fait Bertolt.

-Reiner : Tu ne te rend pas compte ce à quoi nous avons à faire, ces démons sont bien plus fort que tout ce à quoi on aurait pu penser, et surtout à quoi nous avons été préparés.

Abasourdie par la violence de leur ton, je me convaincs que cette discussion, une fois de plus, ne me concernait en rien et repris ma route vers le QG.

Sur le chemin de ma chambre, je croisais Jean dans les écuries, il semblait plutôt confiant bien que préoccupé, et en réalité, je n'avais rien à lui envier, à l'idée de sortir des murs, mes jambes tremblaient. Je savais pertinemment que cette peur était due à ma première sortie, à cette catastrophe qui leur avait coûté la vie. Mais mon cerveau ne voulait malheureusement pas se convaincre que j'avais désormais les capacité de survivre, si ce n'était de me battre.

Je rejoignis finalement ma chambre et cette fois-ci, personne ne s'y trouvait. Elle était vide et complètement calme, dénuée des ronflement bestiaux de Sasha. Et de la respiration posée de Pauline. Les cloches signalant notre départ imminent sonnèrent et je me rendis compte que je n'avais toujours pas préparé Nevada, j'allais être en retard pour ma première expédition.... Des pas s'activaient dans les couloirs, certains criaient, d'autre se dirigeait vers la cave où était situé le matériel, d'autres encore, se faisaient leurs adieux, pleurant à chaudes larmes.

Tous s'affairaient à fignoler chaque détail pour rendre cette expédition possible. Et il fallait dire que c'était vraiment motivant, mais si triste à la fois, tant de gens allaient périr, comme dans les 56 expéditions précédentes... Je couru aussi vite que je pu vers les écuries et cherchait Nevada du regard, il était toujours dans son boxe, en face de celui d'Harper. Mais à mon grand étonnement, il était déjà préparé, sa scelle ajustée parfaitement à ma taille. Je vis arrivant sur son cheval, mon caporal, plus sérieux que jamais.

-T/P : C'est toi qui as préparé Nevada ?

Il me regarda un instant, puis souffla.

-Levi : Tch, ouais c'est moi, je me suis dis qu'avec... Hier soir, fin je veux dire, il regarda autour de lui, vérifiant que personne ne pouvait l'entendre. Je me suis dit que tu préférerais dormir quelques dizaine de minutes de plus...

Je pouffais en voyant le regard gêné qu'il m'adressa en parlant de « hier soir ». Je lui souris en guise de remerciement et l'appel d'Erwin se fit plus pressant, nous faisant comprendre que nous avions plutôt intérêt à nous présenter.

Nous nous dirigeâmes vers la sortie du QG et mes yeux s'ouvrirent comme jamais auparavant. Devant moi, des centaines de soldats, alignés, autour de dizaines et de dizaines de charrettes. Je me sentie soudain minuscule face à l'immensité de ce qu'aller être cette expédition. Levi me regarda d'un air moqueur en voyant mes yeux émerveillés, brillants devant ce spectacle. Et je sentie toute mon appréhension s'envoler. Je devenais [T/P] [T/N], membre du bataillon, combattante pour la paix des hommes et le retour de la liberté.

Des voix et des rires raisonnèrent derrière moi, je reconnus facilement le rire distinct de Pauline et les blagues douteuses de Jean. En me retournant je pu aussi me rendre compte de l'aisance avec laquelle ils se rendaient au combat, sauf Sasha, qui semblait toujours quelque peu soucieuse à l'idée de sortir. Compréhensible me diriez vous. Eren et Mikasa eux, étaient assurément résignés à accomplir ce pourquoi ils s'étaient engagés ici, et je savais que les progrès d'Eren étaient désormais un atout. Je pouvais voir au loin l'escouade Levi, que je m'empressais de rejoindre après avoir enlacé et encouragé mes amis, suivie de près par Pauline qui fredonnait, apparemment sereine et Eren, toujours aussi impassible.

-Petra : Alors [T/P], prête ?

-T/P : Plus que jamais ! C'est comme si j'avais attendu ça toute ma vie sans le savoir.

Elle me sourit de toutes ses dents mais son sourire fanât brusquement quand Levi se posa à coté de nous. Je la regarda un instant et me remémorais la scène de la veille, ils n'avaient pas due se parler depuis

- Eld : Ne t'inquiètes pas [T/P], dans tout les cas, on sera là pour te protéger.

-Auruo : Tch, taches surtout de ne pas nous gêner, cette mission est importante, gamine.

Il me regarda de haut et je lui lançais un regard provocateur qui le fit pousser un cri indignation, je finissais par m'habituer à son obsession pour Levi et son besoin permanent de lui ressembler, jusque dans ses expressions.

-Levi : Auruo, ne perturbe pas les recrues avant l'expédition. Et de toute manière, on est là pour rattraper le coup s'il arrive quelque chose. C'est sa première expédition je te rappel.

Un grand sourire prit place sur mes lèvres, ils avaient raison, après tout, que pouvait-il bien arriver à l'Élite du bataillon ?

Cette immense troupe entreprit sa route vers la porte qui menait vers l'extérieur.

Nous arrivâmes devant cette porte que j'avais déjà traversé, que j'avais déjà franchis dans un excès de stupidité non réfléchie, quoi que, la stupidité peut-elle être réfléchie ? ( Vous avez 4h).

Quand les membre de la brigade ouvrirent la porte, un fort courant d'air nous parvins, il fallait dire que ces immenses murs protégeaient plutôt bien du vent quand nous étions à leur pied, ridiculement minuscules. Levi se posa à mes cotés, et m'adressa un regard, je compris que sans un mot, il me demandait d'être prudente, je pouvais lire dans son regard comme dans un livre ouvert. Son regard inquiet et sermonnant à la fois me glaçait le sang, et maintenant plus que jamais je comprenais l'enjeu de cette mission, son danger. Je lui sourit, penchant ma tête sur le coté, et il secoua la tête avec un léger rictus. Je regardais tour à tour mes amis, qui me souriaient ou m'adressaient des regards compatissant face à ma peur. Non loin devant, je pouvais voir Erwin, et avant que je ne pu penser à quoi que ce soit, il leva son épée, hurlant une phrase que nous ne connaissions que trop bien.

-Erwin : Je déclare ouverte la 57ème expédition du bataillon d'exploration, Shinzou wo Sasageyo!

Nous criâmes tous en cœur cette phrase emblématique et nous élançâmes à l'extérieur. Mon cœur battait à la chamade, la peur était toujours présente, mais je sentais monter en moi un sentiment de liberté, de renaissance, plus Nevada accélérait, plus mon sourire s'agrandissait, plus les battements de mon cœur se faisaient rapides et assourdissants . Petra chevauchait à mes cotés et m'adressait des sourires réconfortants, Levi devant moi était comme à son habitude d'un sérieux sans pareil, mais je pouvais sentir la tension depuis ma monture, nous le pouvions tous. 

Pourquoi était-il si inquiet ?

A broken voice [LeviXtp]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant