Chapitre 79

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Noah

Je ne sais pas combien de temps va durer ce cirque, mais cela fait exactement deux jours qu'Alaina me fait la gueule. Je pensais qu'elle passerait outre, mais visiblement, non. Elle n'a toujours pas avalé la pilule. Pourtant, je pourrais aussi être en pétard contre elle, sur le fait qu'elle m'a pisté contre mon gré, mais je n'en fais rien. Se disputer continuellement ne rime à rien.

Je suis assis sur le canapé du salon à tenter d'enlever la géolocalisation. Après plus d'une heure, j'ai enfin compris comment fonctionnait ce foutu téléphone.

Alaina sort de la chambre. Je fronce les sourcils lorsque je la vois habillée de cette façon. Elle porte un de ces jean skynni accompagné d'un genre de croc top moulant. Son haut lui remonte au-dessus du nombril. Sa peau mat apparaît. Le haut aborde un genre de décolleté léger, mais qui laisse imaginer le rester. Bordel.

-Tu comptes sortir comme ça ? Grognais-je.

Elle ignore ma question. Bordel. Elle rabat ses cheveux parfaitement lissés derrière ses oreilles ce qui dégage son visage d'ange en colère.

-Tu pourrais répondre. Grondais-je.

Elle me fusille du regard en s'emparant de son sac.

-Je n'ai aucune remarque à recevoir de toi. Dit-elle irritée.

-Tu comptes me faire la gueule éternellement ? Je te signale que nous vivons sous le même toit. Tu ne peux pas m'ignorer à vie.

Elle m'ignore à nouveau. Elle passe devant moi et son parfum vanillé se dégage fortement. Elle attrape ses clés de voitures avant de quitter l'appartement.

Je soupire longuement en me laissant m'enfoncer dans le canapé.

Le soir même, en quittant le bureau, Beverly me retient. Elle accourt sur ses talons en se tenant la hanche due à un point de côté. Elle a autant d'endurance qu'une tortue. Je hausse un sourcil en la regardant reprendre son souffle.

-Noah. Attends. Dit-elle en essayant de respirer correctement.

Elle se redresse en vérifiant que personne n'est à côté de nous. Les bureaux sont vides. Il est dix-neuf heures passé. Je suis le seul idiot qui reste aussi tard et elle aussi visiblement.

Je croise les bras en attendant qu'elle veuille bien reprendre son souffle et se mettre à parler.

-Les jours sont comptés. Dit-elle en inspirant profondément.

Je ne vois pas où elle veut en venir. Elle passe sa main sur sa frange avant de reprendre.

-Matthieu dit que les jours de ton père sont comptés.

-Et ? Dis-je d'un air totalement nonchalant.

-Il faut que tu fasses en sorte d'être apprécié ici. Si ton père advenait à mourir, et même s'il te lègue ses biens et son entreprise. Si personne ne t'apprécie ici, personne ne te suivra. Ils t'évinceront. Le conseil pourra voter pour ton renvoi.

Je fronce les sourcils. Bordel. Ce foutu conseil ne vote sûrement pas encore pour mon renvoi étant donné que mon père est en vie. Matthieu est un sombre salaud et je sais qu'il est capable de m'évincer rapidement.

-Ils n'auront plus aucune raison de te garder, si ton père partait. Dit-elle faiblement.

Elle n'a pas tort. Je ne suis qu'un bouche-trou bordel. Je n'en ai rien à faire. De toute manière, les livraisons m'attendent. Je ne peux pas continuer à faire le pitre ici en essayant de convaincre des hommes d'âge mûr. Ce n'était pas ma place. Ça n'a jamais été ma place.

Ma vie, ma foi et toi... (SOUS CONTRAT D'ÉDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant