Histoires courtes BTS (Kim Taehyung)

Une seule solution ! (part 1)

-Hoseok ! Ramène nous plus de banderoles ! crié-je en direction du concerné, par-dessus le vacarme qui nous entoure.

-Elles sont dans la voiture. Vas-y toi, t'es plus proche !

Sans me laisser le temps de contester, il se retourne vers les vitres teintées du building qui nous fait face, scandant sa réplique de vive voix.

Bon et bien, y'a plus qu'à se servir soi-même !

Ma petite taille me permet de m'extirper facilement de la marée humaine, pleine d'ouvriers en colère qui est prête à engloutir "Kim industrie" d'une seconde à l'autre.  Je profite de cette pose pour me rafraîchir et refaire correctement les lettres quelque peu effacées du panneau d'affichage que nous avions préparé la veille, mon meilleur ami Hoseok et moi. Je referme le coffre rapidement, prête à reprendre mon poste.

Voilà maintenant trois semaines que nous passons nos journées ici. Trois semaines que nous sommes relégués au second plan par les dirigeants de cette filiale. Pourtant, tout ce que nous demandons c'est de rencontrer une personne d'assez haut placée pour nous pouvoir défendre notre cause comme il se doit, mais il faut croire que c'est déjà trop ambitieux dans cette société dirigée par des personnes sans cœur.

La tête dans mes pensées, je traverse la rue, rebroussant chemin pour retourner auprès de mes amis et collègues manifestants, la banderole en main. Un crissement de pneu, proche de ma personne retentit, me tétanisant en plein milieu de la voie goudronnée.

La main sur le cœur je peine à réaliser que je viens à peine de frôler la collision avec la jaguar noire flambant neuf, qui me laisse imaginer sans peine à quelle catégorie de personne appartient le chauffeur.

-Non, mais ça va pas là-dedans ?! Vous avez failli me tuer ! hurlé-je, une fois l'effet de surprise passé. C'est une zone limitée à 50 km/h ici, je vous rappelle !

Je m'avance un peu, faisant face à la vitre côté conducteur. Celle-ci se baisse à peine, laissant entrevoir le haut du visage du chauffard plein aux as. Ses cheveux chocolat retombent un peu sur son front et le reste de son visage demeure un mystère puisque la vitre teintée et ses lunettes noires ne me permettent pas de voir davantage.

-Ecoutez, j'imagine que ceci devrait vous contenter, souffle-t-il d'une voix grave.

Dans la seconde, quelques billets me sont tendus du bout de ses doigts par la mince fente crée par la petite ouverture de la vitre.

Non mais j'hallucine là, il est vraiment en train de m'acheter !

Déjà que de base, ce genre de comportement m'horripile comme ce n'est pas pas permis, mais alors dans mon état d'esprit actuel, ce crétin tombe vraiment mal.

-Vous plaisantez j'espère !

Je ne vois toujours pas le reste de son visage, mais au bruit qu'il émet j'imagine sans mal qu'il sourit.

-Allons, ne fais pas la difficile ma jolie. On sait tous que tu vas finir par accepter. Alors sois sympa et épargne-moi une perte de temps en capitulant tout de suite. 

Alors là, le pétage de câble est inévitable.

-C'est bien un truc de riche ça hein ? Tu crois quoi ? Que tu vas pouvoir me renverser comme ça, représenter un danger pour toutes les personnes présentes ici, je désigne les manifestants d'un geste, et t'en sortir avec une poignée de ton argent sale ? Sans même t'excuser en plus !  Dis-moi, c'est l'argent qui t'es monté à la tête ou t'es un connard de base ?!

Dans un geste furax, j'attrape ses billets, les envoyant valser à même le bitume. D'un coup, la vitre se referme et la portière s'ouvre, laissant descendre le chauffeur qui me fait maintenant face. Tout en parcourant sa silhouette du regard, je lève les yeux vers son visage, perché à une bonne quinzaine de centimètres au-dessus du mien.