The last summer ( Os )

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— Ce ne sera pas si long, ma chérie, arrête de faire l'enfant. Tu seras vite de retour...

Resserrant mes bras autour de sa taille, ma tête trouve sa place au creux de son cou, où mon odorat s'épanouit de la fragrance de musc qui se dégage. Ainsi blottie contre celui que j'aime, l'agitation de la gare disparaît et les bruits de trains qui se croisent et qui marquent leur arrêt sur le quai se fondent dans les airs.

— Jung Kook, je gémis. Tu vas tellement me manquer. Ces trois semaines vont être interminables ...

Me décollant de mon petit-ami, je scanne son visage souriant de mes iris suppliants.

— Tu me manqueras encore plus, So-Yi... souffle sa voix grave, ses lèvres me volant un énième baiser papillon. Mais ta grand-mère m'en voudra si je te garde encore avec moi, alors que je t'ai pour moi tout seul tout le reste de l'année ...

— C'est vrai, je chuchote, caressant le bout de son nez avec le mien. Les vacances d'été sont la seule occasion de rentrer chez moi et de voir ma grand-mère. J'ai tellement hâte de lui offrir son cadeau.

Mes yeux quittent le visage du beau brun pour aller se poser sur mon deuxième bagage dans lequel j'ai casé quelques babioles pour mon aïeul et l'appareil de massage des pieds que je lui destine.

— Oui, elle en sera folle ! Tu lui diras que je t'ai aidé à le choisir ?

— Pour qu'elle soit encore plus folle de toi ? Jamais ! C'est ma grand-mère, je ne veux pas qu'elle t'aime plus que moi !

Nos rires se mêlent entre eux, comme pour donner à ces au revoir une dimension moins fataliste. Après tout, je pars me ressourcer à la campagne pendant les vacances d'été. Ce n'est pas comme si on était en train de rompre ...

— C'est vraiment dommage que tu ne  puisses pas venir... Je me plains dans une moue boudeuse.

— Tu sais très bien que si j'avais pu, je t'aurais suivi où que tu ailles, ma chérie. Cette situation me déplaît autant qu'à toi, si ce n'est plus. Mais je n'ai pas le choix, les affaires sont en plein essor et je ne peux pas me permettre de les faire attendre.

— Je sais, je sais... Tu me le dis tout le temps ! Je râle, doucement, en tirant sur son nœud de cravate du bout de mes doigts.

Jung Kook est si beau dans son costume de travail ...

" Le train numéro 189643  à destination de Gyeongju, Départ à 9h44,  entre en gare. Les voyageurs sont priés de se présenter sur le quai d'embarquement numéro 1."

La voix robotisée interrompt cette séance câline. Pourtant, même si je sais que je vais devoir le quitter, ses doigts ne quittent pas ma taille et les miens poursuivent leur exploration sensorielle de son torse à travers le fin tissu de sa chemise blanche. Front contre front, nos silhouettes ont beaucoup de mal à se détacher l'une de l'autre. 

— Aller, file petite campagnarde, taquine-t-il une dernière fois en claquant un dernier baiser sur mes lèvres. Et n'oublies pas de faire ton sport de temps en temps. Les petits plats de ta grand-mères sont souvent source de kilos en plus.

Ma main s'écrase contre son épaule, lui arrachant un éclat de rire, comme à chaque fois qu'il fait une blague sur mon poids, qu'il apprécie pourtant grandement comme il sait me le répéter dans mes moments de doutes.

Traînant mes deux bagages derrière moi, je m'avance jusqu'aux portes, patientant comme les autres passagers qui s'agglutinent à la porte du train.

— Et surtout profite de ton dernier été en tant que mademoiselle Choï ! me crie la voix de mon chéri.

Histoires courtes  BTS (Kim Taehyung)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant