Casa corazón ( partie 2)

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Ma vie est une succession de catastrophes. 

Mon avenir professionnel est foutu. 

Mes parents vont encore se plaindre de me voir squatter chez eux sans pouvoir apporter une contribution financière digne de ce nom ! 

Ces paroles tournaient en boucle dans ma tête, alors que je regagnais les cuisines, le front en sueur et les mains moites. Je pouvais encore entendre les bavardage émaner de l'extérieur, où monsieur Kim - aka l'idiot de la plage - se repaissait encore des plats du chef Kim SeokJin. 

Ignorant le brouhaha des conversations, j'entrepris de faire un brin de ménage dans ces cuisines que j'affectionnaient tant. J'en profitai pour faire mes adieux à ces lieux réservés au personnel que je ne reverrai plus après avoir été virée ... 

— Mademoiselle Kang ? 

Cette voix qui accompagnait la silhouette de monsieur Kim à l'entrée des cuisines me fit tant sursauter que je lâchais l'assiette que je tenais en mains. Alors qu'il la rattrapait au vol, mon nouveau patron se dressait face à moi, à une distance bien plus courte que je ne l'aurais crû. Par réflexe, je retins ma respiration quand il reposait l'assiette, non sans manquer de me frôler au passage.

— Oui monsieur ? bafouillai-je en m'écarter de quelques pas. Avez-vous besoin de quelque chose ? 

Quelques secondes s'écoulèrent et au moment où je commençais à fondre devant son regard perçant, il esquissa enfin un mouvement. 

Les bras écartés, il semblait s'attendre à ce que je comprenne ce qu'il voulait dire. 

Était-ce la nouvelle façon de dire : « tu es virée », de nos jours ? 

— Monsieur ? répétai-je la voix tremblante. 

— Et bien, j'attends.

Voyant que je ne bougeai pas, il replia ses bras pour fourrer ses mains dans les poches de son pantalon. En suivant ce mouvement des yeux, je m'aperçus que son vêtement était si ajusté qu'il lui dessinait son fessier avec une précision déconcertante ... 

Enfin, à quoi bon mater le fessier de celui-qui s'apprêtait à me virer ... 

— Ce fameux coup de pied qui me rendrait soprano ... 

Il tapota sa tempe avec son index pour m'inciter à plonger dans le souvenir de notre rencontre mouvementée à la plage. 

oups ... 

J'étais si énervée que ça ? 

J'aurais pu nier et dire qu'il avait mal entendu, ça ne ferait qu'aggraver mon cas. D'autant plus que les autres avaient fini de débarrasser et pourraient arriver d'une seconde à l'autre. Tenant au caractère privé de cette discussion plus qu'embarrassante, je décidai que je devais jouer mon va-tout. 

—Écoutez... Je suis vraiment vraiment navrée. Désolée pour tout.  Vous imaginez bien que je ne savez pas qui vous étiez, autrement - 

—Autrement vous auriez passé votre chemin et pris le risque de me laisser me noyer ? 

— Vous n'étiez même pas en danger ! rétorquai-je avant de m'excuser d'un petit rire gêné.  

Je demeurai crispée quelque secondes, jusqu'à ce qu'un sourire se mette à ourler les lèvres de mon patron. 

Et quand je dis un sourire, je devrais dire le plus magnifique sourire que le monde ait connu. Décrispé par cette marque d'humanité, le visage de Kim Taehyung me parut comme la plus belle création de l'histoire. Bien que très juvénile, il était parvenu à être autoritaire durant les rares interactions que nous avions eues tous les deux. Mais quand il souriait, il perdait la rigidité de ses expressions. Il devenait un jeune homme avec qui il paraissait bon plaisanter. Un peu comme Hoseok. 

Histoires courtes  BTS (Kim Taehyung)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant