Chapitre 12

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@/_krisschan sur instagram
~3100 mots 🌈
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Peut-être trois semaines étaient passées depuis la soirée de Mina, et Eijiro ignorait Denki, le fuyait, parce qu'il se sentait coupable d'avoir embrassé son meilleur ami, pensant qu'il avait abusé de son taux d'alcoolémie pour avoir ce qu'il voulait. Kirishima s'éloignait, et Denki ressentait exactement ce qu'Eijiro avait vécu lorsqu'il s'était rapproché de son nouvel ami. D'ailleurs, il passait maintenant tout son temps avec Shinso, parce que le cerné le tirait vers le haut, l'aidait à ne pas plonger. Ses parents avaient recommencé à s'engueuler, parlait de divorce, sa mère l'enfonçait plus bas que terre tous les soirs, lui répétant que ce n'était qu'un bon à rien, qu'il finirait par crever en n'ayant rien fichu de sa vie. Kyoka s'amusait maintenant à le blesser avec les mots, violents, trop violents, qui détruisaient son mental déjà fragile petit à petit. Denki était épuisé. Mentalement il n'en pouvait plus. Il avait presque envie d'abandonner, mais même ça il se trouvait trop lâche pour le faire. Il avait même commencé à se faire du mal, parfois, parce qu'il trouvait ça soulageant, alors que c'était tout le contraire. Mais Shinso les avait vu, et maintenant il vérifiait tous les jours.

Shinso était devenu sa bouée. Il avait essayer pourtant de parler plusieurs fois avec Eijiro, mais ce dernier s'excusait tout le temps, ne le laissant jamais finir, et partait. Denki avait l'impression que son meilleur ami regrettait, il avait comme un pique dans cœur à chaque fois qu'il voyait Eijiro fuir son regard. Il ne voulait pas perdre son meilleur ami, surtout pas pour ça, mais ça faisait déjà presque un mois que Kiri l'ignorait et il commençait à perdre espoir.

Ce matin là, sa mère avait été encore pire que d'habitude. Elle l'avait presque jeté dehors quand ses collègues étaient arrivés. Il avait subit les "salope", "pd", "tapette", sortis de la bouche de sa propre mère, et de ses amis ricanant comme des connards à chaque insultes.
Il avait prit son bus tout seul, encore une fois. La seule chose qui le rendait heureux était qu'on était enfin en début du mois, et qu'il n'aurait pas à voir et à subir sa mère pendant une vingtaine de jours.

Puis en arrivant à son école, Kyoka l'avait une nouvelle fois coincé dans un couloir, et il avait fini avec un œil au beurre noir, encore.

Il était donc midi, le cours d'eps s'était terminé et tous le monde se trouvait à la cafétéria. Le repas se passait calmement. À part du côté d'Eijiro qui passait le plus clair de son temps à cogiter. Il était absent. Tout le temps. Depuis des semaines d'ailleurs mais encore plus aujourd'hui. Il avait réussi à adresser la parole à son meilleur ami après avoir vu sa lèvre fendue et son œil presque noir, lui demandant comment il avait fait ça. Mais pour une fois, c'était le blond qui avait fuit en lui disant qu'il s'était cogné ce matin à la porte du bus. Et à partir de là, Eijiro su qu'il lui mentait, et ce depuis un bon bout de temps, parce qu'il savait que l'oeil au beurre noir de son meilleur ami ne venait pas d'une simple porte dans la tête, vu qu'il ne l'avait pas en arrivant ce matin et qu'il était dans ce bus le matin même.

Maintenant, il était sûr de ce pourquoi Denki arrivait toujours en retard, et surtout blessé, ou l'air dépité lors de leurs parties de jeux vidéos le soir. Et pourquoi il arrivait en retard le matin, toujours avec un coup quelque part, les vêtements un peu sales et poussièreux. Ou même un bout de son visage égratigné. Il le savait. Il lui restait maintenant à savoir qui, et surtout pourquoi, parce que Denki ne le lui dirai jamais lui-même, surtout maintenant.

Voir son meilleur ami dans cet état lui était juste horrible, insupportable. Il refusait de voir les gens qu'il aimait souffrir. Pas encore. Et même s'il souhaitait s'éloigner du blond parce qu'il se sentait mal à son égard, il ne pouvait pas ignorer tout ça.

J'peux plus sourire [KIRIKAMI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant