Chapitre 9

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Une semaine passa. Puis deux. Puis trois. Et ce fût les vacances de décembre. Kyoka fut absente une semaine, puis elle réapparue pour les deux dernières semaines de cours avant le repos et son retour ne fût pas doux. Pas du tout même. Denki eût dû mal à cacher ses bleus, ses marques, et ses yeux rouges de larmes et fatigués d'insomnies à répétions. Et c'était horrible, parce qu'il continuait à s'efforcer de sourire malgré tout. Mais il savait qu'il craquerait bientôt.

La seule chose qui pouvait l'aider était la musique. Alors il se concentra sur ca, et uniquement sur ça, les deux semaines qui précèdèrent les vacances. Il passa ses nuits à écrire, à coucher ses douleurs sur du papier, comme un échappatoire, un journal intime, qu'il noyait ensuite à cause de ses larmes. Puis des compositions à la guitare, au piano. Il s'était même créé un compte Instagram pour pouvoir poster certains de ses morceaux et de ses textes.
Sa communauté avait rapidement montré, alors il décida de masquer ce compte à tous les gens qu'il connaissait. C'était son jardin secret, rien qu'à lui.
Et toute cette histoire de musique avait finalement réussi à absorbés ses émotions négatives comme une éponge.

Mais comme on dit, un nuage ne vient jamais sans la pluie...

Le dernier vendredi avant leurs vacances, au dernier cours, Jiro tomba par hasard sur le compte et elle reconnu tout de suite la tête du blond. Elle éclata de rire en classe, se fit exclure du cours, mais elle s'en fichait. Elle avait une autre arme pour pousser Denki encore plus bas qu'il ne l'était déjà.

Le soir même, alors que Denki rentrait chez lui dans le bus avec Eijiro, il reçu une notification via son nouveau compte, alors il l'ouvrit directement en souriant. Sourire qui s'effaça bien vite lorsqu'il vit à quoi correspondait la notif. Un compte inconnu lui avait envoyé: "c'est vraiment de la grosse merde ce que tu fais. Vraiment ta voix est gênante, faut que tu arrêtes xD".

Il savait qu'il allait recevoir des critiques. En s'exposant sur internet, c'était inévitable et il le savait. Mais c'était la première fois, et ça lui avait fait si mal qu'il avait quitter Eijiro sans lui adresser un seul regard pour ne pas que son meilleur ami croisent ses yeux aussi  que des feuilles, des feuilles remplis de gribouillis, des brouillons. Des brouillons de larmes.

Dans le chemin qui menait jusque sa maison, il relut encore et encore le message, puis il reconnu la tête de Jiro sur la photo de profil du compte.
Elle n'avait pas le droit... Pas le droit de toucher à la seule chose qui lui donnait envie d'être là, pas le droit de s'attaquer à son jardin secret, que même ses amis ne connaissaient pas...

-Putain, fut la seule chose qu'il réussit à dire tant il était dévasté.

Il bloqua le compte de la fille les mains tremblantes, changea son nom, sa photo de profil et croisa les doigts pour qu'elle ne le retrouve pas.
Il toqua à la porte de chez lui, ravala ses larmes, et au bout de quelques minutes, constatant que la maison était vide, il entra. Il se déchaussa rapidement avant de monter les les escaliers et de claquer la porte de sa chambre pour ensuite de se jeter dans son lit et hurler dans un coussin. Un hurlement étouffé, qui rejetait un trop plein. Ses yeux se mirent à pleurer tout seul, sa respiration se fit hacher.  Il faisait une crise de larmes.

Il se leva, se pencha vers le miroir de son placard et il se trouvit tellement ridicule...
Ses larmes redoublèrent et tellement de pensées bousculaient son esprit qu'il n'arrivait plus à en avoir ne serait-ce qu'une censée.

Avant de faire une grosse bêtise qu'il regretterai sans doute, il se posa à son bureau et écrivit n'importe quoi. Un n'importe quoi poétique, doux, déchirant.

If I went away
Would you blame me?
If I died
Would you remember me?
Grab my hand
I feel like I’m going away
Squeeze me harder
I feel like I’m falling again
Imagine us
a happy ending
Without handkerchief
without crying
Without pain
without screaming
I need you to hold me
Tell me that everything will be all right
Dry my tears
I feel like I’m drowning tonight

J'peux plus sourire [KIRIKAMI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant