Fiction OrelxGringe - Un cœur brisé.

Partie 9 : Le secret.

Aurélien était allongé dans son lit, recroquevillé sur lui-même et tenant son portable dans sa main gauche, en train de lire les derniers messages que Guillaume lui avaient envoyés. Un petit sourire s'inscrivit sur ses lèvres en lisant les mots du plus grand qui lui assurait, pour la énième fois, qu'il souhaitait être son ami, puis ses yeux se remplirent de larmes. Guillaume. Bien sûr que lui aussi avait envie d'être son ami. Et même, s'il arrêtait de se mentir à lui-même, plus que ça. Et c'était là tout le problème. Il s'attachait toujours trop vite. Et ensuite, il n'arrivait pas à aller plus loin. Tout ça était toujours trop pour lui. Alors, mis à part ses deux meilleurs amis Matthieu et Ablaye pour qui il n'avait, heureusement, jamais ressenti le moindre désir amoureux, il préférait se tenir éloigné des autres de peur d'en ressentir. Mais au final, n'en ressentait-il jamais ? Ce qu'il connaissait avec la plupart des gens, c'était plutôt de l'empathie, de l'affection, pas du désir. Il avait pensé connaître ce dernier avec ses deux derniers réels petits-copains mais ces relations s'étaient avérées être un fiasco. L'une comme l'autre. Enfin, plus celle avec Julien que celle avec Arthur quand même. Julien n'avait pas su l'écouter quand il lui avait parlé de son problème et lui avait assuré qu'il se faisait une montagne de pas grand chose, le forçant à aller dans son sens alors même qu'il n'en avait pas envie. Il l'avait quitté le lendemain. Alors qu'Arthur... Arthur était doux, prévenant et compréhensif. Alors il avait pensé qu'il pourrait le comprendre quand il lui expliquerait son problème. Mais celui-ci n'avait pas compris et petit à petit il l'avait senti s'éloigner de lui. Quand il était finalement parti il avait senti son cœur voler en éclats et s'était juré de ne plus jamais s'éprendre de quelqu'un d'autre. Ça ne servait à rien puisqu'il finissait toujours par repousser et faire du mal à la personne avec qui il était. Ça faisait déjà trois mois qu'Arthur était parti, mais il pensait toujours à lui. Avec lui, il avait été tellement proche d'entretenir une relation quasi-normale. Et dès qu'il buvait, il repensait à quel point il avait tout gâché entre eux. Il aurait tellement dû tout lui dire avant de le mener par le bout du nez et finir par le blesser. Voilà pourquoi il ne voulait plus être en couple, il redoutait le moment où il aurait à affronter son secret et le dévoiler à une autre personne. Même lui refusait d'assumer alors pourquoi d'autres personnes comprendraient là où Arthur n'avait pas pu le faire ? Il sortit de ses pensées en pensant alors à Guillaume et attrapa son téléphone dans sa main, la gorge nouée. Il aimait vraiment Guillaume. Il ne savait pas pourquoi mais avec lui, il se sentait en sécurité. Comme s'il le comprenait, comme si jamais il ne le jugerait. Mais il savait que c'était faux. Guillaume avait tout de même le droit à la vérité. Parce qu'il le voyait, cette attirance inexplicable qu'il ressentait pour le plus grand, Guillaume la ressentait aussi pour lui. Même s'il lui avait dit qu'il voulait devenir son ami, il savait que si un jour les choses allaient plus loin entre eux-deux, Guillaume n'en ressentirait que de la joie. On n'embrasse pas un parfait inconnu comme ce dernier le faisait avec lui seulement parce qu'on veut devenir son ami. Et il ne pouvait pas le laisser s'embarquer là-dedans sans le prévenir tout d'abord de ce qu'il risquait de trouver au bout. Il appuya alors sur le numéro de Guillaume, pensant brièvement qu'il n'avait pas répondu à son dernier message, et ferma les yeux en sentant ses larmes affluer à ces derniers. Quand Guillaume répondit après quelques tonalités, la chaleur dans sa voix le fit frissonner et il perdit tout son courage.

« Est-ce que... ça te dérangerait de passer ? murmura-t-il alors que Guillaume appelait pour la deuxième fois son prénom à l'autre bout du fil et quand celui-ci acquiesça il poussa un petit soupire de soulagement. D'accord... Merci beaucoup, j'ai quelque chose d'important à te dire. »

Guillaume lui dit qu'il partait immédiatement de chez lui et il acquiesça avant de raccrocher. Il laissa tomber son portable à ses côtés sur le matelas de son lit et entrouvrit les yeux doucement, ceux-ci se posant sur la photo d'Arthur posée sur sa table de chevet, comme pour lui rappeler ce qu'il avait détruit à cause de son secret. Pourquoi fallait-il qu'il soit comme ça ? Est-ce que jamais il ne réussirait à rendre quelqu'un heureux ? Il pensa alors qu'il n'arriverait jamais à dire la vérité à Guillaume malgré le fait qu'il pensait avoir envie d'être avec lui, comme plus que des amis. Il n'était qu'un lâche.