Fiction OrelxGringe - Un cœur brisé.

Partie 12 : L'aveu.

Guillaume était en train de regarder la télé chez Aurélien, le plus jeune blotti dans ses bras, lorsqu'à un moment donné l'écran lui refléta son reflet entre deux plans du téléfilm qu'ils étaient en train de regarder. Il resta un moment pensif, appréciant ce qu'il venait d'apercevoir. Aurélien et lui côte à côte et le plus jeune blotti contre lui comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Comme si sa place avait toujours été là, près de lui, dans sa chaleur. Cela faisait maintenant près de trois semaines qu'il voyait Aurélien tous les jours, le plus souvent chez lui mais aussi quelques fois dans son appartement à lui, et ça leur était aussi arrivé d'aller en ville tous les deux ensemble. Guillaume aimait plus que tout passer du temps avec Aurélien et à chaque nouvelle sortie ensemble, il se disait que leur relation devenait plus forte encore. Comme lorsque le plus jeune avait accepté de se laisser prendre la main en plein centre-ville. Il l'avait vu rougir d'embarras mais il n'avait pas enlevé sa main de la sienne et ils avaient passé la fin d'aprèm ainsi, main dans la main, à la vue de tous. Bien sûr, les choses étaient toujours au même stade entre eux mais il s'apercevait avec étonnement que ça ne le dérangeait pas plus que ça. Avoir Aurélien auprès de lui, ça lui suffisait, même s'il ne savait pas encore très bien où ils se situaient tous les deux sur le spectre amoureux. Est-ce qu'ils sortaient ensemble ? Est-ce qu'ils n'étaient encore que des amis ? Que pensait Aurélien de tout cela ? Il savait que le plus jeune préférait ne pas en parler car dès qu'il faisait une allusion à ce genre de discussion, celui-ci se braquait et il le voyait s'éloigner. Autant physiquement que mentalement. Comme si en parler rendait tout cela réel et que son esprit refusait d'entendre qu'ils pourraient être heureux ensemble si seulement il lui en laissait le droit. Aurélien se terrait presque toujours dans un mutisme assourdissant lorsqu'il faisait allusion à leur relation, comme s'il essayait de s'empêcher de lui crier de s'éloigner de lui avant qu'il ne le fasse souffrir. Ou bien des fois, au contraire, comme s'il était sur le point de lui dire la vérité mais qu'il ne savait pas quels mots choisir pour la lui expliquer. Il savait qu'il souffrait à cause de ce secret et ne comprenait toujours pas pourquoi il refusait de le lui dire. Parce qu'il en était sûr, si Aurélien acceptait de se confier à lui, non seulement il saurait être compréhensif mais il pourrait aussi l'épauler. Ça lui ferait du bien, parce qu'il ne serait plus seul à porter ce secret. Il souhaitait tellement qu'il lui fasse assez confiance pour ça. Il sentit alors Aurélien remuer contre lui et en se tournant vers la télévision, il vit une scène d'amour. Les deux acteurs se faisaient face dans le lit et semblaient être sur le point de coucher ensemble. Il resta un instant à regarder la scène, se demandant si c'était cela qui gênait Aurélien, avant d'attraper la télécommande et de changer de chaîne. Quand il baissa la tête pour regarder Aurélien, celui-ci releva la tête pour lui lancer un regard hésitant et il esquissa un petit sourire :

« Ça te gêne ?

— Tu... Tu n'avais pas à changer de chaîne, Guillaume. Tu pouvais laisser, hein...

— T'en fais pas, ça commençait à m'ennuyer. Puis j'avais décroché aussi. »

Aurélien ne répondit rien, lui lançant un regard inquiet, et il se redressa légèrement sur le canapé avant de venir déposer un petit baiser sur son cuir chevelu :

« Je t'aime, Aurél. Vraiment beaucoup. » murmura-t-il contre les cheveux du plus jeune.

Celui-ci se figea au baiser et quand il se recula, il lui offrit un sourire bienveillant.

« Je voulais te dire... Il faut vraiment que tu arrêtes de t'inquiéter, d'accord ? Par rapport à Julien, expliqua-t-il en voyant le regard confus qu'Aurélien lui jeta et celui-ci se redressa en l'entendant parler de ce dernier. Je ne voulais pas t'en parler tout d'abord mais... Je préfère qu'il n'y ait pas de secrets entre nous. Enfin... Pas de mon côté, marmonna-t-il avant de se rendre compte de comment Aurélien pouvait comprendre sa phrase. Enfin, je veux dire... À part ce secret. Ton secret. Ça... J'y peux rien et -

— Guillaume, pourquoi tu parles de Julien ? lui demanda Aurélien en le coupant brusquement. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Je... Je l'ai croisé récemment à L'Embuscade alors que j'y étais avec Claude et il a essayé de me parler, expliqua-t-il et il vit Aurélien se tendre devant son aveu. Mais ne t'en fais pas, je l'ai coupé avant qu'il me parle de toi et lui ai dit que ça ne m'intéressait pas. Je lui ai dit que c'était à toi de me dire ton problème comme il l'appelle et seulement quand tu en ressentira le besoin. Je pense qu'il a compris et qu'il n'insistera plus. »

Aurélien se redressa de plus belle contre lui et il le sentit s'éloigner avec confusion.

« Aurél ?

— Non, je... Tu ne le connais pas, balbutia ce dernier et il fronça les sourcils à ça.

— Qu'est-ce que tu racontes ? J'ai été cinq ans dans sa classe, hein. Au collège et au lycée. Et je lui parle souvent quand on fait des soirées ensemble...

— Non, je veux dire... Tu ne le connais pas comme moi je le connais. De cette manière-là. S'il veut que tu saches quelque chose, crois-moi qu'il trouvera la manière de te l'apprendre. Même malgré ton bon vouloir. Il peut être très... persuasif. »

Il réfléchit un moment au choix de mots du plus jeune, se demandant s'il y avait un indice sur ce qu'il lui taisait dans ces derniers. Il ne comprenait pas ce qu'il avait peur que Julien lui dise en permanence. Et le rapport qu'il y avait avec cet Arthur, et avec lui.