Chapitre 18 : Une douleur cuisante

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Je tenais fermement le testament de Martin contre ma poitrine.

Dehors, il pleuvait.

J'entendais le son des gouttes dans mes oreilles alors que je me trouvais assise sur le côté du rebord de la fenêtre.

J'avais mal partout.

Deux de mes côtes avaient été brisées. J'avais eu un léger traumatisme crânien. De nombreuses coupures s'étendaient sur mon corps ainsi que de nombreux bleus. Une cicatrice immense se trouvait désormais dans le bas de ma nuque. Ma cheville était tordue.

Tout cela me semblait pourtant bien dérisoire.

Si j'avais pu échapper à cette triste réalité pendant trois jours, plongée dans un lourd sommeil, désormais j'étais bien réveillée et j'avais tellement, mais tellement, mal émotionnellement parlant. Il ne se passait pas une seconde sans que je ne pense aux morts que j'avais vu, sans que je ne pense à comment aller être la vie sans eux, sans que je ne revois leur corps vide de vie.

J'avais eu de la chance de m'en être sortie.

Livaï m'avait tout d'abord cru morte, comme le reste de l'escouade. J'avais vaguement entendu que mes yeux étaient ouverts et vides, tels ceux d'un mort, et que je ne semblait pas respirer. Mais il était tout de même revenu après avoir récupéré Eren pour ramener nos corps.

Il s'était alors aperçu que j'étais bel et bien en vie.

Selon, Hange, il avait semblé à deux doigts de tomber par terre.

Pourtant, je m'en fichais.

Je voulais juste les retrouver.

Il n'y aurait plus jamais quelqu'un qui viendra sortir avec moi la nuit, dans les rues, boire un verre, rire, me prendre dans ses bras. Plus jamais je n'aurais quelqu'un comme Martin, un tel ami, une telle partie de moi.

Cette dernière était morte.

Comment allais-je devenir ? Comment pourrais-je survivre à tout cela ? J'étais déjà assez fragile mentalement parlant, je n'avais aucune chance de pouvoir un jour surmonter ça.

Une larme coula sur ma joue quand mes yeux se baissèrent sur le testament.

Il y avait une lettre pour moi.

Je l'avais lu une fois en entier. J'avais pleuré. Puis, je l'ai relu une nouvelle fois, cette fois ci des larmes dans mes yeux.

Il ne restait plus que cela de Martin, et un morceau de sa cape.

Les membres restants avaient dû jeter les corps de la charrette pour ne pas être rattrapés par les titans.

Je comprenais.

Mais je leur en voulais.

Je n'avais même pas eu le temps de lui dire aurevoir, de leur dire aurevoir.

Je voulais retrouver Petra et son doux sourire, Erd et ses blagues si piquantes, Aururo et son ton énervant, Gunther et son petit sourire en coin, Martin et cette lueur incroyable dans ses yeux.

Plus jamais.

Quelqu'un frappa à ma porte.

Je ne bougeais pas d'un poil, laissant cette porte verrouillée comme elle l'était depuis deux jours. Je n'avais rien mangé depuis deux jours mais je n'avais en aucun cas faim, j'acceptais à peine l'eau car j'avais toujours cette peur de mourir de soif :

- Emma, commença Hange à travers le bois. Laisse nous entrer, je suis avec Livaï.

Je ne répondis rien.

I will make this world mine - Tome 1- Eren X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant