I will make this world mine - Tome 1- Eren X OC

Chapitre 19 : La mort d'un fils et d'un frère

Je frappais à leur porte.

J'avais pris une calèche pour parvenir à eux après avoir volé de l'argent dans le bureau de Erwin, pour la bonne cause je me plaisais à me dire bien que ce que je m'apprêtais à dire allait détruire leur vie.

Mais il fallait qu'ils le sachent. Je ne pouvais plus les laisser dans le dénis alors que leur fils était mort et ne reviendrait plus jamais à la maison. Mais alors que moi-même était à deux doigts de céder, allais-je vraiment pouvoir leur dire ?

La porte s'ouvrit.

Olivia, la mère de Martin, se présenta rapidement à moi. Elle était rongée par l'inquiétude, cela se voyait. Ses cernes étaient presque noirs, elle avait les yeux bouffis, et ses cheveux blonds étaient emmêlés comme je ne les avais jamais vus. Elle semblait au bord de l'épuisement mais lorsqu'elle me vit, elle sembla renaître, un grand sourire s'étirant sur ses lèvres :

- Aaron, hurla-t-elle. Ils sont revenus !

Elle se tourna vers moi avec son grand sourire :

- Je suis tellement heureuse de vous voir. Emma tu m'as tellement manqué... Martin ne fais pas ton timide, montre toi !

Puis, Olivia remarqua mon regard.

Elle s'interrogea tout d'abord sur mon manque d'expression, les yeux vides que je devais avoir, puis son regard glissa sur mes bandages, sur les coupures qui couraient sur mon corps, ma cheville qui ne se reposait pas totalement sur tout son poids.

Sa bouche s'ouvrit en état de choc alors que son mari arrivait derrière elle. Ses sourcils se froncèrent et elle demanda d'une voix tremblante :

- Où est Martin, Emma ?

Martin était mort.

Inutilement.

Écrasé comme une vulgaire poupée de cire, hurlant comme dernière parole mon prénom.

J'avais aperçu la dernière son visage, vide de tout, me donnant comme seule réponse sa mort :

- Martin... Martin n'est plus de ce monde. Il est décédé lors de la dernière mission.

Mes mots m'arrachèrent la gorge. C'était la première fois que je les prononçais à voix haute et une violente envie de fondre en sanglots me saisit. Mais je ne le pouvais pas, pas devant eux. Je devais me montrer forte pour eux, tenter de les réconforter du mieux que je pouvais bien que ce serait sans doute inutile.

Olivia poussa un cri déchirant, tomba en arrière dans les bras de son mari, lui-même choqué et tremblant.

Ses pleurs déchirèrent bientôt le silence tranquille qu'il y avait dans leur nouveau quartier.

Je soufflais :

- Je suis désolée, je n'ai rien pu faire...

- C-Ce..., commença Aaron. Ce n'est pas de ta faute... A la vue de ton état, toi aussi tu as dû souffrir... Je...

Des larmes se mirent à couler sur ses joues.

Soudain, une petite voix retentit :

- Maman ? Papa ? Emma ?

Jules passa une petite tête du couloir et s'approcha lentement de nous en trottinant, sa petite bouille d'enfant de huit ans angélique éclairant son visage.

Ses parents n'étaient pas en état de prendre soin de lui pour l'instant et je ne voulais pas qu'il les voit dans cet état, alors je m'approchais, me baissais, bien que mes côtes me faisaient extrêmement souffrir pour tendre mes bras vers lui. Il commença à rire et se jeta dans ces derniers.