Chapitre 4: Un idiot aux beaux yeux

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J'ouvris lentement mes yeux.

Une toux sèche secoua mon corps, suivi d'une nausée violente et d'une sueur qui remonta le long de mon dos.

J'avais mal partout : tout mon corps était douloureux et j'étais entourée de bandages qui collaient étrangement à ma peau. Je tournais ma tête sur le côté pour voir une silhouette assise, endormie, sur la chaise qui se trouvait au coin de la chambre.

Je souris doucement en voyant que Martin avait sans doute dû rester à mes côtés durant tout le temps où j'étais encore évanouie. Cela me faisait un peu de peine de le réveiller mais j'avais toujours besoin de réponse concernant sa famille...

Alors que je l'allais l'interpeller, la porte s'ouvrit.

Je levais mes yeux vers Livaï qui me fixait toujours avec son air glacial, bien que peut-être légèrement soulagé. Mon sourire s'élargit pourtant de suite en le voyant et je tendis mon bras valide dans une grimace :

- Comment ça va, gamine, demanda t-il.

- J'ai mal partout, avouais-je. Mais j'ai surtout envie de vomir.

A la seule entente de ce mot, Livaï saisit rapidement la bassine mise à disposition et me la mit sur le ventre : il détestait que je vomisse et bien qu'il m'avait tenu les cheveux de nombreuses fois quand cela se produisait, c'était tout juste s'il ne me suivait pas après.

Le Caporal se dirigea par la suite vers Martin. Sans aucune délicatesse, il envoya un coup de pied dans la chaise pour le réveiller. Ce dernier le fit en sursaut, poussant même un petit cri, mais finit par se ressaisir.

Puis, il me vit.

Sans plus attendre, il eut un rictus moqueur, passa une main dans ses épais cheveux blonds et déclara:

- Il semblerait que je sois plus solide que toi...

- Martin..., hésitais-je pour lui faire comprendre que le Caporal se trouvait avec nous.

Il fronça les sourcils pour finalement se tourner vers l'origine de mon regard : mon ami n'était jamais très bien réveillé et avait tendance à tout oublier aussitôt qu'il émergeait.

Martin se leva pourtant de suite, avec son salut militaire. J'observais pendant un instant ce dernier : il donnait toujours une telle force, une telle dévotion dans ce geste que parfois je me disais que le monde était trop mauvais pour lui.

J'aimais le considérer comme mon ange :

- Caporal, s'écria t-il. Je vous prie de m'excuser, je ne vous ai pas vu !

- Je vois ça, claqua t-il sèchement. Emma, j'aimerai que tu me fasses ton...

Je vomissais déjà dans la bassine.

Mais il fallait avouer que j'avais l'habitude et que je savais très bien que ce n'était qu'une petite phase de la convalescence qui allait suivre. Comme je l'avais prédit, trois secondes plus tard mes hauts le cœur avaient cessé.

Une main se posa dans mon dos et le caressa. Je souris du bout des lèvres en voyant qu'il s'agissait de Martin qui tentait tant bien que mal de faire quelque chose pour me soulager. Il avait beau se montrer arrogant avec moi, il était quelqu'un de foncièrement bon qui n'hésitait jamais pour me venir en aide.

Je redressais ma tête et soufflais difficilement entre mes dents :

- Le rapport, c'est ça ?

- Es-tu sûre que tu ne risques pas une nouvelle fois de vomir, demanda le Caporal avec une petite grimace.

I will make this world mine - Tome 1- Eren X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant