Chapitre 16 : Une expédition mortelle ( Partie 1)

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Quelque chose n'allait pas.

Je ne savais pas comment l'expliquer, ou peut-être que très bien, mais je me rendais bien compte que les fumées répétaient à chaque fois la même chose : une fumée noire pour finalement s'éteindre, recommençant quelques minutes plus tard en se rapprochant de plus en plus.

Mes mains étaient moites, j'avais le souffle lourd et je ne cessais de regarder si Eren se trouvait bien avec nous. Ce dernier était bien avec nous et semblait à mille lieux de ce que je pensais. Je ne voulais bien entendu ne rien dire sous peine de tous les affoler alors qu'ils semblaient tranquilles.

Mais je savais très bien que le Caporal avait compris, tout comme moi, que quelque chose d'étrange était en train de se passer.

Mon regard se tourna vers Martin qui était en train de boire, regardant le ciel avec un petit sourire, de l'eau coulant de la commissure de ses lèvres jusqu'à son cou Je tentais de me souvenir de cette image magnifique de lui, si tranquille, buvant comme si nous étions seulement en promenade.

Je lâchais les rênes de mon cheval pour repousser mes cheveux en arrière, serrant au maximum mes jambes sur son flanc pour ne pas tomber. Le vent soufflait dans mes oreilles, assourdissant tout autour, et mes yeux avaient du mal à s'ouvrir entièrement pour observer le paysage.

Eren prit alors la parole :

- Emma ?

- Oui, répondis-je le plus tranquillement possible.

- Sais-tu quel est le but de cette mission ?

Je fronçais mes sourcils :

- Tu n'es pas au courant ?

- Et il ne doit pas l'être, claqua sèchement Livaï. Alors, ne dis rien.

- Mais..., commençais-je.

- Mais c'est pas possible, s'exclama Aururo. Ferme-la un peu !

- Toi, je te promets que dès qu'on descend de cette brave bête, je t'étrangle.

Je lui communiquais mon énervement d'un seul regard et m'éloignais légèrement de lui pour m'approcher de Eren.

Je ne saisissais pas vraiment pourquoi Erwin n'avait pas voulu dévoiler que nous nous rendions à l'ancienne maison de Eren pour découvrir ce qui s'y cachait ( du moins c'était ce que j'en avais compris ). J'avais horreur qu'il reste ainsi à l'écart alors qu'il s'agissait très clairement de sa situation personnelle.

Cacher des choses comme celle-ci ne servait à rien et ne faisait que d'augmenter les tensions, faire perdre confiance.

Je mourrais d'envie de lui chuchoter à l'oreille ce que je savais mais je sentais très clairement le regard glacial de Livaï sur moi.

Martin remarqua mon regard vide et s'approcha également de nous pour nous dire, essayant de détendre l'atmosphère :

- En plus de ressembler à un vieux, Aururo se comporte comme un viellard sénile.

Eren étouffa un ricanement alors que je riais doucement à cette remarque.

Mon ami avait vraiment un don pour que tout devienne plus léger et je l'en remerciais du fin fond du cœur. Eren demanda alors à Martin :

- Tu es Martin, c'est ça ?

- Tout juste, sourit-il. Je ne te demande pas ton prénom, on ne parle que de toi en ce moment.

- J'aimerais bien que ça cesse, souffla t-il. Mais je suis content d'avoir des gens de mon âge dans cette escouade, je me serais senti un peu seul sinon.

I will make this world mine - Tome 1- Eren X OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant