Chapitre 7

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Encore une fois, je me retrouve dans ce long couloir qui parait soudain beaucoup moins lumineux. Je me dirige à droite sans réfléchir. Je préfère ne plus penser à ce qui viens de se passer après tous ces chamboulements de la journée, j'ai juste envie de me retrouver seule. Une odeur parvint soudainement à mon nez, c'est une odeur qui me rappel vaguement quelque chose. De la pizza ? Je me rends compte alors que cela fait bientôt 24h que je n'ai pas manger et mon ventre commence à ressentir la faim. Avant de suivre cette odeur je m'assure que personne n'est aux alentours. Je parvins donc à retracer le chemin de cette dernière, qui me mène tout droit vers une cuisine. Elle ressemble étrangement à la cuisine de la cantine de mon ancien lycée. C'est vrai que si on ne m'avait rien dit à propos de leur « origine » je n'aurais pas fait attention et j'aurais pu croire que ce monde était le miens. Il y a très peu de différence je trouve. Je jette un coup d'œil à la salle. Elle est entièrement remplie de tables et de chaises. Par chance, personne n'y est installé normal à une heure pareille. La pizza qui m'avait attiré ici ce trouve encore fumante sur le plan de travail. Mais qui laisse sa pizza ici aussi tard dans la nuit ? Et surtout qui cuisine à une heure pareille ? Mon ventre cri famine, il faut que je mange sinon je ne vais pas tarder à tomber et je pense qu'il y a eu assez de malaises comme ça pour aujourd'hui. Je prends donc une part, je l'amène à ma bouche puis j'entends la porte s'ouvrir derrière moi. Je me retourne vivement, toujours la part à la main.

— Pris en flagrant-délit !

La femme aux longs cheveux blanc attachés en queue de cheval se trouve devant moi, les deux mains posées sur les hanches. Elle porte un ensemble marron moulant avec des détails de feuille d'arbre verte qui parcourt ses bras. Ainsi je peux distinguer vaguement une cicatrice rouge vif commençant du haut de son cou. Elle porte également un collier en forme de losange. Je finis de l'analyser puis je remarque qu'elle attend des réponses. Pour le coup je me trouve bête. Je ne suis pas censée être ici et je ne suis pas non plus censée croiser du monde. Il faut que je la joue discrètement. Je déglutie. Cette pizza n'a pas du tout le même gout que chez moi. Je fini par me confondre en excuse et je décide de me faire passer pour quelqu'un d'ici.

— Je suis vraiment désolé, j'avais faim et Zeidan était censé s'occuper de moi mais je n'ose pas lui demander quoi que ce soit, il ne m'aime pas vraiment. 

Elle me regarde, se met à rire et réplique :

— Tu sais il ne prend jamais soin de ses conquêtes 

Je manque de m'étouffé. Ils ont quoi tous à se moquer de moi ?! Je lui réponds gênée :

—  Je... Je ne suis pas une de ses conquêtes. 

Elle me regarde l'air perplexe, puis ouvre grand ses yeux marron-orangés comme si elle venait d'avoir une illumination. Je viens de me faire grillée ?

— Ah, tu es April, l'humaine c'est ça ? 

Est-ce que je dois nier ? Ou est-ce que je dois être honnête ? je pense que si elle est au courant c'est qu'elle doit forcément être proche de Zeidan, de Othar ou d'Olkane. Ou peut-être qu'elle écoute juste aux portes. Elle finit par briser le silence :

— Ne t'inquiète pas Othar m'a parlé de toi 

Je suis rassurée mais je croyais qu'il fallait garder ma venue secrète pour n'affoler personne alors pourquoi il lui en as parlé ?

—  Les nouvelles vont vite à ce que je vois. 

Je me rends compte que j'ai toujours la part de pizza dans la main, je tente de la reposer mais elle m'arrête.

— Attend ! ça ne me dérange pas de partager. 

Je lui souris, ça me soulage que quelqu'un ici soit gentil avec moi. Cependant, cette pizza n'est pas très bonne je n'arrive pas à savoir ce qu'il y a dedans. Nous nous asseyons donc à une des tables inoccupées. Ça change de l'université, où il faut se battre pour avoir une place, en même temps il fait nuit, je me demande si je le jour c'est aussi calme.

Elfen: Un Monde EnchantéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant