Oisillon

Chapitre 4 : Ace

-Marco n'est pas parti ! Il ne nous a pas abandonné. C'est impossible !

Un silence de mort suit mon éclat de voix. Je regarde mes compagnons, tous étrangement silencieux. Pourquoi suis-je le seul à penser que c'est faux, que ce n'est pas possible ?

Marco, notre capitaine...hier encore il était là...

-Ace on sait ce que tu ressens, on est tous dans le même état, commence Haruta.

-Mais il a laissé un mot, termine Izou.

Je fixe le papier que le commandant de la 16ème division tient dans ses mains.

Je pars.

Voilà ce qui est écrit, ce n'est pas signé mais on a tous reconnu l'écriture du médecin. Nous n'avons pas eu plus d'explication que ça. Juste ces mots et ça nous frustrent horriblement. Pourquoi ? Apparemment je suis le dernier à l'avoir vu hier. Je n'arrive pas à y croire. Je n'ai rien vu venir.

Mais maintenant il n'est plus là et il est malheureusement trop tard. Et puis son comportement de la veille interroge. Marco et moi sommes proches, il s'est occupé de moi à mon arrivé et m'a parfaitement intégré à l'équipage. Avec Père il a su dans les premiers mon lien de filiation avec Roger et m'a aidé à l'accepter, ou du moins à ne pas culpabiliser. Mais ce geste... quand il m'a pris dans ses bras, j'ai ressentis quelque chose de spéciale.

A bien y penser, peut-être qu'il me disait déjà au revoir.

-Ace. Ace ! M'appelle plus fortement Vista. Je relève alors enfin la tête. Marco est notre frère et sont départ ne traduits pas forcément une trahison. S'il est parti c'est qu'il devait avoir une bonne raison.

-C'est vrai qu'il s'isolait souvent dernièrement, ajoute Joz.

-Peut-être a t-il des problèmes, peut-être s'agit ils de choses personnelles, continu Vista. Dans tous les cas, il a choisi de les régler seuls et il est de notre devoir de faire confiance à notre capitaine.

-Alors quoi ? On ne va rien faire ?

J'ai la gorge nouée et mon émotion transparaît clairement. Mes frères me regardent, surprit et je détourne les yeux. Je prends une discrète inspiration. Contrôle toi bordel !

-Que veux-tu faire ? Nous ne savons pas où il est. Et à quoi bon le chercher Ace ? Il va revenir, quand il le pourra, il reviendra vers nous, sa famille.

Je serre les dents, loin d'être rassuré par les paroles de Curiel.

Je finis par partir. Ma frustration se mélange à mon inquiétude et j'ai l'impression de pourvoir explosé à tout moment.

L'heure du déjeuner ne devrait plus tarder à sonner mais pour la première fois depuis bien longtemps, je n'ai pas d'appétit. En allant sur le pont, je trouve l'équipage de Kid, regroupé dans un coin. Ils discutent certainement de la situation sans même essayer d'avoir l'air discret.

C'est vrai que tous les commandants ce sont enfermer dans la cuisine ce matin, forcément ça éveille la curiosité des autres. Killer essaye de m'interroger, sûrement pousser par son capitaine, mais je passe à côté de lui sans ralentir. Je m'enferme dans ma cabine et libère un grand cri de rage.

Ça fait mal.

Cette situation, ça me rappelle la trahison de Teach. Sa fuite après l'assassinat de Satch. Teach était sous mes ordres, j'ai failli en ne voyant pas clair dans son jeu. Et c'est Satch qui en a payé le prix. Et même si la situation n'est pas la même, j'ai l'impression une fois de plus d'avoir failli. Hier encore, j'aurais pu faire quelque chose, le retenir. Une part en moi est certain qu'il espérait que je le retienne, que je le rasure.