Ce jour là..J'aimerais qu'il n'ait jamais eu lieu. Elle n'avait pas le droit de me dire au revoir ainsi, de m'abandonner comme elle l'a fait. Et toi non plus, tu n'en as pas le droit. Je ne mérite pas d'être abandonné.
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Un blandin au regard rasant le sol ainsi qu'une belle et grande brune. L'un était âgé de dix-sept ans et l'autre d'une trentaine d'années, à première vue. Ils étaient les deux seules personnes présentes dans cette pièce.
Le silence était pesant. Aucun des deux ne semblait avoir quelque chose à dire. Pourtant..La femme prit finalement la parole, son regard inquiet détaillant le plus jeune.- Est-ce que ça va, Gregory ? Tu ne te sens pas mal, ou-
- Tu as déjà oublié que je ne ressentais pas la douleur physique ? Alors je ne peux pas avoir mal, aha. Tu t'inquiètes encore pour rien.
À l'écoute des propos de l'adolescent, la femme afficha une expression bien plus désolé. Elle le savait..Il mentait pour qu'elle ne se fasse pas davantage de soucis. Cela faisait treize ans, depuis qu'elle les avait accueilli lui et ses frères et soeur, dans cette horrible demeure. Elle avait fini par le connaître par coeur, avec le temps. Et ça l'attristait tellement, de voir qu'il se sentait constamment obligé de cacher ce qu'il ressentait vraiment pour n'inquiéter personne.
- Physiquement. Tu ne la ressens pas physiquement, mais cela ne veut pas dire que tu ne souffres pas. Gregory, tu n'as pas besoin de-
- Je vais bien. Arrête.
La trentenaire se tut automatiquement lorsque leur regards entrèrent en contact. Gregory afficha simplement un mince sourire, comme pour la rassurer à nouveau, avant de baisser de plus belle son regard.
- Tu as bientôt terminé ? Je veux rejoindre Annaëlle, Johan et Xavier.
La brune se contenta d'hocher positivement la tête, avant de reprendre ce qu'elle était en train de faire; soigner les blessures du garçon. Son regard détaillait le torse du blandin, musclé mais sans en faire trop, résultat de toutes les tâches qu'il était contraint de faire au quotidien. Un torse musclé, mais couvert des traces de ce qu'il devait endurer quotidiennement. Certes, il ne ressentait pas la douleur..Mais quel sentiment s'emparait-il de lui, lorsqu'il voyait son reflet ? Que pouvait-il bien penser de toutes ces cicatrices, de ces infâmes tortures dont il était victime ?
Dans un long soupir, elle termina de bander le torse de Gregory, reposant les yeux sur son visage ensuite tout en prenant la parole.- J'ai terminé, Gregory. Évite de t'agiter ou de faire des gestes trop brusques dans les prochains jours. Ce n'est pas parce que toi tu ne ressens rien, que ton corps n'a pas mal. Tu le sais.
Le blandin acquiesça simplement lorsqu'elle eut terminé de parler, se relevant presque immédiatement en affichant de nouveau un petit sourire.
- Merci Alexandra. Tu es toujours là pour t'occuper de moi, j'ai de la chance.
Ses propos étaient surement censés être rassurants, mais la trentenaire ne voyait les choses sous cet angle. De la chance..? Son coeur lui sembla se serrer d'un coup, alors qu'elle se mordait la lèvre. En quoi était-il donc chanceux ? La véritable chance aurait été que rien de tout cela ne lui arrive un jour.
- Allons..Mh..C'est normal que je sois là pour toi. Tu en as besoin.
Gregory hocha la tête avant de se diriger vers la sortie tout en enfilant son haut, sortant de la pièce une fois chose faite. Maintenant que son corps était soigné, le blandin avait autre chose dont il devait se préoccuper, une chose bien plus importante que lui-même. Sa famille.
Avançant dans les couloirs, ses yeux cherchaient ses frères et soeur sans réussir à les trouver. C'est alors qu'il entendit une voix se hausser en direction du grand salon non loin de lui..Cette voix.
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"Sale Clébard"
Ficción General°• Parfois, échapper à nos souvenirs les plus horribles s'avère ne pas être aussi simple qu'on ne le croit. Et parfois, également, nous ne chassons pas les démons de notre passé..Nous les accueuillons et les chérissons comme le plus précieux des cad...