Chapitre 2: Sortie shopping et sortie de prison

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Dimanche 22 novembre:

Oui, oui, épargne moi tes commentaires; je suis revenue écrire mais pour ma défense, c'est seulement parce que je n'ai pas rêvé de licornes! Effectivement j'ai une dent contre les licornes. Pour comprendre ma haine envers cet être, il faut remonter à l'année de mes sept ans. Par une belle journée d'automne, Papa, Maman et moi étions à la fête foraine qui se tient tous les ans durant les vacances de la Toussaint et j'étais l'enfant la plus heureuse du monde. Je passais de manèges en manèges, je faisais des tours et des tours de carrousel  (je prenais toujours le même cheval; celui blanc à la crinière dorée, mon petit cheval de Camargue) et je m'empiffrais de barbe à Papa et de pommes d'amour. Nous venions de gagner au tir à la carabine et je pouvais choisir ma récompense. Après des minutes de longues hésitations et de retranchements dans mes choix, je choisis de prendre le magnifique ballon de baudruche avec une tête de licorne. Tout le restant de la journée, je gambadais entre les forains, toute fière avec mon ballon. Mais alors que je trottinais, je trébuchai et mon ballon s'enfuit d'entre mes mains et s'envola dans le ciel. Il continuait à s'envoler tandis que je persistais à ne pas le lâcher de vue quand un pigeon l'éclata. Cet alcoolo de pigeon venait de foncer dans mon ballon et de l'exploser devant mes yeux de petite fille innocente. Je fus choquée, et tandis que des morceaux de licornes (de ma licorne) retombaient autour de moi,  mes yeux s'embuaient de larmes. Je venais d'assister au meurtre de Douchette la licorne, qui venait littéralement d'exploser devant moi. Bien entendu, je fus triste mais passé la tristesse vint la colère: Tout d'abord énervée contre ce stupide pigeon qui n'a visiblement pas appris à voler correctement, mais ensuite contre la licorne. Elle n'a même pas été capable de survivre face à un minable pigeon. Après cette aventure la licorne ne fût pour moi, plus qu'un être superficiel dénué de forces.

Bref, revenons à nos moutons (bergère dans l'âme hein). Si je suis déjà debout à cette heure là un dimanche, c'est à cause d'Apolline (jamais je ne me réveillerai à une heure pareille de moi même!). J'étais au pays des songes -c'est qu'il fait du bon boulot le marchand de sable ! -, en train de rêver d'une prolongation du weekend, quand Apolline entra dans ma chambre comme une furie et se jeta sur moi en criant "C'est toi le crapaud!". C'est un petit jeu entre nous deux. A la place du jeu basique du loup, nous avons inventé le jeu du crapaud. Les règles sont simples, il suffit de prendre l'autre par surprise et de la toucher en criant "Crapaud!". Mais même, ma petite sœur aurait pu faire un effort parce que me réveiller à huit heures...merci bien!

Après avoir déjeuné mon bol de granola (sans lait, bien sûr!), j'ai reçu un appel d'Alison alors que j'étais en train de me laver les dents. Notre échange ressembla à peu près à cela:              

_Salut Alex, m'a salué mon amie, est ce que ça te dirait une virée shopping en ville?  

_Bien chur !, lui ai-je répondu, ma brosse à dents enfoncée dans ma bouche  

_Super, Raf et moi venons te récupérer dans une petite vingtaine de minutes, sois prête!!, ajoute t-elle avant de raccrocher"

Alison est ma meilleure amie, et ça depuis la sixième. Durant nos années de primaire nous étions dans deux groupes d'amis différents et ne nous nous parlions jamais. Mais en sixième nous sommes tombées dans la même classe et avons fait connaissance. Notre amitié à débuté alors que je m'étais perdue dans les couloirs du collège en cherchant désespérément les toilettes, quand Alison apparût et m'aida à retrouver mon chemin. Et depuis, nous ne nous quittons plus! Alison a deux grands frères; jumeaux. Rafaël, le plus âgé et Sam.  Ils sont tous les deux grands, bruns et ont les yeux couleur chocolat au lait. Ils en sont déjà à leur année de terminale et surtout, Rafaël a le permis! (Sam a lamentablement échoué le sien, il a faillit renverser une vielle dame lors de son examen). Ils sont tous les deux très gentils et toujours là pour nous rendre un service. Leur mère est très sympathique également, elle est cuisinière dans un grand restaurant et cuisine aussi bien que Philippe Etchebest! Leur père par contre, c'est une autre histoire... Il est écrivain mais il n'a pas sorti de livres depuis plusieurs années car il n'a aucune inspiration, m'a expliqué Alison car moi je ne le vois que très rarement; il est toujours enfermé dans son bureau et n'en ressort pratiquement pas. Alison m'a raconté que parfois il ne mange pas pendant plusieurs jours et que personne ne le voit. Je me demande quels types de livres il écrivait avant. Des coups de klaxons me sortent de ma réflexion. Je regarde par la fenêtre et m'aperçoit qu'Alison et Raf sont déjà là à m'attendre et que je suis toujours en pyjama! J'enfile en vitesse un jean bleu large, un chemisier blanc et une veste noire en cuir, puis je me fais une rapide queue de cheval. Je fonce vers la porte, mes converses défaites aux pieds, avant de faire demi-tour, d'attraper mon sac à main, mon téléphone ainsi que mon porte monnaie et de lancer à ma mère un rapide: "Je sors avec Ali!". Alors enfin je suis prête et je peux rejoindre la voiture qui m'attend depuis un petit moment déjà. Je cours dans la direction de mon amie et de son frère, le vent me fouettant le visage et puis c'est la chute. Je marche sur mes lacets et m'étale de tout le long dans l'allée. Converses pourries!! Ali sort de la voiture et m'aide à me relever tout en se fichant de moi en rigolant.

Des étoiles dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant