chapitre 3

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PDV Victoire

Mais pour l'instant, ils ne sont pas là. Je suis enfermée dans une chambre autre que la mienne, dans une maison autre que la mienne, avec aucun adulte dans les environs...

Je me relève à genoux sur le lit, dans la même position qu'il n'est, et retire son t-shirt de mon corps.

Louis me regarde quelques instants, ébahi, la bouche ouverte, et je prie pour qu'il ne me trouve pas repoussante.

On ne peut pas dire que je sois comme Brittany. Son corps ressemble à une moulure dans du marbre tant tout est proportionné.

Je n'ai pratiquement rien, si ce n'est un peu de poitrine que le Ciel a bien voulu finir par me donner.

Je ne m'étais, à vrai dire, jamais poser la question de savoir si je pouvais plaire à quelqu'un. C'est Brittany qui attire l'attention et ça me convient parfaitement ainsi.

Je ne pensais même pas avoir à me mettre à nue devant quelqu'un autre que mon mari, la nuit qui suivra notre mariage.

Mais là, j'ai déconné. Et je ne peux même pas mettre ça sur le compte du taux d'alcoolémie que j'ai dans le sang.

Quelques secondes passent seulement, pendant que je pense cela, et Louis se jette sur moi, manquant de me faire tomber.

Il glisse ses mains sur mes joues et m'embrasse langoureusement.

Ce baiser est tellement doux et à la fois si passionné. C'est comme si un volcan explosé en moi.

- "Louis..." murmurais-je, entre deux respirations haletantes.

- "Ne dis rien, s'il te plaît. Je sais qu'on ne devrait pas mais c'est plus fort que moi."

Il continue de m'embrasser, alors que je garde les yeux fermés pour garder en moi le souvenir de chacun de ses gestes, de chacune de ses caresses.

Louis porte mes cuisses pour que je les enroule autour de sa taille et me laisse tomber en arrière, sur son lit.

Ses couettes et coussins nous donnent l'impression d'être seuls, comme au centre de l'Univers, dans un endroit où personne peut nous trouver.

Il descend sur mon cou pour embrasser mes clavicules puis laisse glisser sa main jusque sur mon bas-ventre.

Je prend une dernière inspiration, comme si désormais nous étions enfermés dans une bulle hors du temps, et Louis me regarde.

- "Dis moi quelque chose, dis moi si tu veux que j'arrête. Il est encore temps de revenir en arrière et d'oublier ce moment." me rappelle-t-il.

- "Je ne veux pas l'oublier."

- "Victoire... Ce qui va se passer, ça ne se passera qu'une fois dans ta vie. Je ne veux pas que tu te sentes obligée, forcée à quoi que ce soit..."

- "Ce n'est pas le cas, je te le promets. J'en ai envie." murmurais-je.

- "Tu vas te sentir sale après ce qu'il se sera passé..."

Il a l'air désolé pour moi bien avant que ça ne se passe.

- "Est-ce que je vais avoir mal ?" chuchotais-je.

- "Peut-être... Je ne sais pas à vrai dire, ça arrive chez certaines."

- "Est-ce que tu as fais l'amour à de nombreuses filles avant moi ?" m'interloquais-je.

Je n'ai même pas envie d'avoir la réponse.

- "Je ne fais pas l'amour, Victoire. C'est plus violent que ça."

Devant mon regard perdu et paniqué à la fois, il enroule une de mes mèches autour de son doigt.

Est-ce que je suis en train de faire une bêtise ? Certainement. Est-ce que je vais le regretter ?

- "Je ne serai pas violent avec toi, je serai doux." me rassure-t-il.

- "Tu me le promets ?"

- "Je te le promets."

Il descend ma culotte et glisse sa main chaude sur le fruit défendu.

- "Tu es brûlante."

J'ai du mal à respirer, je sens ses doigts s'approcher dangereusement et je ne sais pas comment agir.

- "Détends-toi, il ne faut pas que tu te contractes, ça va bien se passer."

J'agrippe son avant-bras alors qu'il humidifie ses doigts.

Quand je le sens entrer, mon corps se tord. Non pas de douleur, seulement de quelque chose de nouveau et de... plaisant ?

- "J'en ai un seul. Est-ce que je te fais mal ?"

- "Non." peinais-je à répondre.

Je le sens caresser un endroit et une vague de plaisir se déferle en moi.

- "C'est ton clitoris. Est-ce que tu l'avais déjà senti ?" me demande Louis.

- "Oui, je crois."

- "Tu ne t'es jamais touché ?"

- "Si, quelques fois."

- "Dis moi comment ça s'est passé."

Il continue ses mouvements et je pense que c'est pour me rendre plus détendue qu'il me pose des questions.

- "Je n'ai pas fais exprès. La première fois, c'est en dormant sur un traversin. J'ai bougé dans la nuit et j'avais ressenti quelque chose. La seconde fois, c'est le soir de Noël, après être rentré de la messe de minuit. Ce sont Léopoldine et Asnath qui m'ont conseillées de le faire, à l'écoute de mon récit, derrière la paroisse."

- "Avec quoi tu l'as fais ?"

- "Avec Abraham."

- "Abraham ?" répète Louis.

- "C'est le nom de mon ours en peluche."

Il rigole doucement puis se relève pour farfouiller dans son tiroir de chevet.

- "Continue de me parler. Tu vas te sentir plus à l'aise."

- "J'ai commencé à changer la pression du pommeau de douche de la salle de bain. Il m'arrivait de rester de longues minutes sous l'eau, avant que mon père ne tambourine contre la porte."

- "Est-ce que tu veux la mettre ?"

Je relève les yeux vers lui.

Il descend son boxer et c'est la première fois que j'en vois une.

Bon sang. Je ne veux pas qu'il puisse penser que je suis excitée de la découvrir mais je n'arrive pas à m'en empêcher.

-"Elle est si grosse mon Dieu." balbutiais-je.

Il rigole en balançant la tête en arrière et me tend le sachet du préservatif.

-"Tu es sûr que je ne vais pas avoir mal ?"

-"Je t'ai promis de faire attention." répète Louis, en me caressant la joue.

Je m'asseois sur le bord du lit et pose ma main sur sa verge.

-"C'est doux..." murmurais-je, en la regardant sur tous les angles.

Je déroule le préservatif et il me pousse à m'allonger à nouveau.

-"Tu veux continuer à me parler pour te détendre ?" me propose Louis.

-"D'accord."

-"Quand je suis entré dans l'Église pour la première fois en me demandant qu'est-ce que je fichais ici, j'ai compris que je n'étais pas une bonne pratiquante. Bien évidemment, je fais mes prières, tous les soirs. Mais je n'ai pas la foi comme je devrais l'avoir parce que sinon je ne serais pas dans ce lit en train de..."

Louis me couvre la bouche et je ressens comment une déchirure en moi, quelque chose qui se brise.

Il ne bouge plus et une larme perle sur ma joue.

Dans les bras du Ciel - Louis Partridge & Natalia Dyer (Victoire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant